Par décision n°0010/Hac/2020 portant suspension du journal en ligne Gabonews.com, ce journal est interdit de diffuser pendant 1 mois. Il est accusé d’incitation à la haine pour avoir diffusé une déclaration dans laquelle Pierre-Marie Gondjout aurait stigmatise les étrangers et particulièrement Sylvia Bongo, à qui il aurait rappelé implicitement ses origines étrangères.

Le conseiller en communication du président de la Hac lisant le communiqué. © D.R.

 

Entre promotion du délit de faciès et incitation à la xénophobie, le journal Gabonews est accusé par la Haute autorité de la communication (Hac) d’avoir diffusé un discours subversif, stigmatisant les Gabonais d’adoption et constituant de fait «une incitation à la révolte, à la sédition et à la haine». Le média a diffusé le 13 mars, une déclaration de l’opposant Pierre-Marie Gondjout qui, pendant 11 minutes, a fait un diagnostic de la situation socioéconomique du Gabon en s’interrogeant sur les causes du chaos qu’il décrit. «Mes chers compatriotes, que se passe-t-il dans notre pays ?», a questionné d’entrée l’homme qui a  appelé les Gabonais à prendre leur destin en main.

«On nous annonce que madame l’épouse du chef de l’Etat va s’engager dans une tournée à l’intérieur du pays. Elle va s’engager dans cette tournée à l’intérieur du pays, aux frais de l’Etat. Elle va (…) réquisitionner toutes les forces de défense et de sécurité partout où elle passera. Au nom de quoi et pour quelle politique publique prioritaire, madame l’épouse du chef de l’Etat va dépenser d’énormes moyens pour couvrir le territoire national pendant qu’il y en a qui souffrent dans ce pays», a déclaré Pierre-Marie Gondjout.

Paul-Marie Gondjout lors de sa déclaration. © Capture d’écran/Gabonreview

«De qui se moque-t-on. N’en fait-elle pas assez ? Mes chers compatriotes, le Gabon dans sa tradition a longtemps et beaucoup reçu de ces personnes qui sont venus d’autres pays nous apporter leur force de travail (…). Le Gabon leur a ouvert grande les portes de ses richesses, le Gabon les accueilli, les a enrichi. Mais quel respect a-t-on pour le Gabon», a-t-il ajouté. Pour la Hac, c’est là, le «nœud de son propos».

«Je ne peux pas comprendre que quelqu’un, épouse du chef de l’Etat qui doit rester à sa place, mais qui se met à faire de la politique dans ce pays qui l’a accueilli, dans ce pays qui lui a tout donné pendant que d’autres qui se sont enrichis au Gabon (…) ne s’amusent pas à faire de la politique au Gabon, parce que la politique c’est notre chose à nous les Gabonais. Nous ne pouvons pas accepter que les personnes à qui nous avons tout donné, aujourd’hui veuillent nous enlever jusqu’à notre dignité de Gabonais», a poursuivi l’opposant, rappelant implicitement les origines de l’épouse d’Ali Bongo.

Des propos qui ont amené la Hac à dénoncer une «stigmatisation de l’étranger, des compatriotes naturalisés et plus particulièrement de madame l’épouse du chef de l’Etat». Estimant la gravité des faits, la Hac s’est saisi le 14 mars pour prendre la décision portant «interdiction de diffusion pour une durée d’un mois du média en ligne Gabonews.com».

 

 

 

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Apindji dit :

    Il faut dire à la HAC que pendant ce temps, le Canal 405 de Canal + diffuse de la pornographie Made in Africa en continu, pour la spoliation du mental de nos enfants.
    Qu’elle s’occupe un peude de Dorcel et Bolloré, avant de chercher des poux dans la tete des citoyens gabonais.
    L’expression est un droit et une des libertés les plus fondamentales. L’interpretation de ces propos appartient à chacun, et la HAC ne detient pas le monopole de la pensée politique. A bon entendeur ! #DictaturePureetDure

  2. Woody Glenn dit :

    Apindji pardon faut pas mal parler du porno ici ! Ça n’a rien à y voir

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