La capitale économique compte depuis 15 ans trois chaînes audiovisuelles privées, contrôlées à la lettre par des politiques. Ce monopole briderait l’indépendance des journalistes.

Port-Gentil compte depuis 15 ans trois chaînes audiovisuelles privées, contrôlées à la lettre par des politiques. Ce monopole briderait l’indépendance des journalistes. © D.R.

 

Avec une population de près de 135.000 âmes, on pourrait dire que la capitale économique est très bien lotie en matière de diffusion de l’information, grâce notamment aux trois chaînes de télé et de radio : Canal Delta, Média+ et Top Bendje.

Ces chaînes médias ne permettraient pas aux journalistes de travailler en toute «liberté». Et c’est l’un des facteurs qui freinent le développement de la presse dans cette ville. Cette situation serait due au fait que les promoteurs de ces chaînes sont tous des hommes politiques.

Michel Essonghe, Gabriel Tchango sont respectivement fondateurs de Canal Delta et de Média+. Ces deux hommes politiques, très attachés aux idéaux du Parti démocratique gabonais (PDG), font davantage la promotion des actions du parti au pouvoir. «Certains ont compris qu’il fallait écrire ailleurs pour pouvoir s’exprimer. Ils sont comme des morts qui n’ont pas droit à la parole. Tu critiques le système, demain, tu es viré», a affirmé un ancien  de l’une de ces entreprises de presse.

Ceux qui sont restés «se sont transformés en thuriféraires» a-t-il poursuivi. Aucun journaliste de Canal Delta et de Média+ ne peut prendre le risque d’apprécier en toute indépendance les actions du PDG, soutient-il. Selon ce dernier, l’auto censure a fini par prendre le dessus, bridant ainsi l’indépendance des journalistes.

Il en est de même en ce qui concerne  les journalistes de Top Bendjé, Ce média appartient à Maître Séraphin Ndaot Rembogo, le président du Parti pour le développement et la solidarité sociale. Dans un passé récent, quand il était dans l’opposition radicale, les journalistes avaient pour seule consigne de traiter les informations provenant de son bord politique. Craignant des représailles, ils mettaient les recommandations du «Boss» en pratique sans discuter. A cette époque, ils étaient d’une virulence inouïe vis-à-vis du parti au pouvoir. Cette époque est bien révolue, les trois chaines regardent désormais dans la même direction.

Toutefois, Port-Gentil n’est plus arrosée que par Média+, devenant ainsi le monopoleur de la cité en termes de couverture médiatique. Depuis plus d’une année, Canal Delta n’émet plus, Top Bendjé est également muet. Les journalistes ont été renvoyés. Ils errent désormais sur le sable de la cité pétrolière.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. pototou dit :

    vraiment, cela est une bien triste réalité.et par la même occasion n’encourage pas le choix du métier, beaucoup de professionnel sont obligé de se reconvertir dans d’autre secteur

  2. Abdallah dit :

    Il n’y a pas que Port Gentil, vos chaines publiques sont aussi sous la botte du PDG avec des journaleux pour mener la campagne.

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