Candidate de l’Union nationale (UN) aux législatives et tête de liste aux municipales du 1er arrondissement de Makokou, Mélia Matouka Mokoko Épse Grillo, alias 3MG, a galvanisé la foule du marché central, le 20 septembre, avec un discours d’une rare intensité. Entre appels à la dignité citoyenne et plaidoyer pour une politique de proximité, elle a mis en garde contre «la politique des 5 000 francs», tout en rappelant son soutien passé au président Oligui Nguema.

Mélia Matouka Mokoko Épse Grillo, alias 3MG, le 20 septembre 2025, au marché central de Makokou. © Facebook/Mélia Matouka Mokoko épouse Grillo

 

Dans une ville où les promesses de développement se heurtent à la tentation de l’argent facile, la candidate a choisi le terrain populaire du marché pour frapper les esprits. Sa prise de parole, à la fois incisive et pédagogique, a mêlé l’énergie des causeries villageoises à la précision d’un programme économique, captivant un auditoire avide de changement et soucieux de peser sur l’avenir local.

Un discours cash contre l’achat de conscience

«Prenez leur argent et vous êtes seul dans l’urne» – La punchline la plus reprise par la foule, qui résume un appel à la dignité électorale. © D.R.

Sous un ciel clair et au milieu des étals bruissant, 3MG a décoché ses mots comme des flèches. «Quand on aime les populations, on ouvre leurs plantations. On construit des logements. On fait des choses pour que ces jeunes-là aient du travail. Parce que comme ça, ils n’auront rien à faire des 5 000 que vous allez emmener.» Elle a fustigé ces pratiques électoralistes qui, selon elle, «laissent dans la pauvreté tout le monde, parce qu’on sait que dans 5 ans, on reviendra avec 5 000 francs».

Son injonction, reprise en chœur par le public, sonne comme un slogan : «Prenez leur argent. Vous êtes seul dans l’urne». En une phrase, la candidate a résumé la volonté d’émancipation d’un électorat lassé des petits billets distribués à la veille des scrutins.

Fidélité à Oligui, mais indépendance affirmée

Dans une province où le président de la Transition a largement triomphé, l’UN – allié de circonstance lors de la présidentielle – doit désormais se mesurer à l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), le nouveau parti d’Oligui Nguema. Consciente de cet enjeu, 3MG a clarifié sa position : «Personne ici n’est opposé à Oligui Nguema… On aime le président Oligui Nguema. On le répète : On t’aime !» Mais elle avertit : Maintenant, les populations «doivent voter leur maire. Ils doivent voter leur député. Et ce député doit être quelqu’un qui va travailler pour vous, car il est à votre service

Un programme axé sur l’autonomisation

Au-delà des formules, la candidate décline une vision précise : Observatoire citoyen de la RSE, Fonds d’Autonomisation pour les Mères Célibataires et Jeunes déscolarisés (FAMJ), Guichet Unique de l’Entrepreneur de Makokou (GUEM). «Dans mon programme, il y a la formation dans le minier, la formation dans le numérique, pour être en phase avec le développement de ce pays. La formation dans les BTP. Quand ils vont vouloir venir construire des maisons pour les gens individuels, c’est qui qu’on va encore embaucher ? Il faut que ce soit nos enfants», martèle-t-elle, plaidant pour la formation aux métiers du numérique, du BTP et du secteur minier.

Dans ce Makokou où chaque voix compte, le style direct de Mélia Matouka Mokoko Épse Grillo – à la fois enraciné et moderne – redéfinit la campagne. Sa profession de foi : rendre «à chaque Makoviste sa dignité par le travail et les nombreuses opportunités qu’offre leur belle cité», tout en refusant que le nom d’Oligui Nguema soit instrumentalisé. Une stratégie audacieuse pour conquérir les urnes du 27 septembre.

 
GR
 

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