À deux semaines du dialogue national inclusif au Gabon, l’effervescence est totale. Partis politiques, société civile, tous remettent en cause les dispositions des autorités, semant la défiance. Face aux interrogations, le silence de Mgr Iba-Ba, président des travaux, est de plus en plus critiqué. Alors que les calculs politiciens prennent le pas, une prise de parole de l’Archevêque est attendue pour apaiser les tensions autour de ce rendez-vous crucial.

Le silence de Mgr Iba-Ba, Archevêque métropolitain de Libreville et président du Dialogue national inclusif, est de plus en plus critiqué. © GabonReview

 

Depuis quelques semaines, la société gabonaise dans son ensemble (partis politiques, sages et dignitaires, société civile, syndicats et divers groupes constitués) est en effervescence. Tous sortent du bois, à un rythme effréné, pour prendre position sur les derniers développements de la situation relative à l’organisation du dialogue national inclusif que le CTRI et le gouvernement entendent ouvrir le 2 avril prochain.

De toutes ces prises de position, il semble se dégager, de l’avis général, comme une remise en cause des dispositions préconisées par les autorités de la transition, en lien avec ce rendez-vous du Gabon avec son histoire.

À l’unisson

À l’évidence, ainsi que l’écrivait déjà GabonReview, dans deux articles successifs («Dialogue national inclusif : Effluves de verrouillage» et «Dialogue national inclusif : Farce ou véritable engagement», le décret n° 0115/PT-PR/MI du 8 mars 2024 fixant les contours des prochaines assises perspective, divise beaucoup plus qu’il ne suscite l’adhésion des forces vives de la nation. Il suscite encore plus d’interrogations qu’il ne fournit de réponses. Chronogramme, agenda, termes de référence, quotas et critères de participation, nature et composition du comité préparatoire, etc., le gouvernement et le CTRI sont attaqués sur tous les fronts. Et c’est peu dire.

À deux semaines, jour pour jour, de l’ouverture desdites assises, le dialogue de sourds et la cacophonie qui prennent davantage corps font craindre de chaudes empoignades, en même temps qu’ils installent un climat de méfiance et de défiance chez les acteurs politiques et la société civile à l’égard des gouvernants.

Prise de parole attendue et exigée du président des travaux

Pour de nombreux observateurs, les autorités de la transition gagneraient à créer des passerelles d’écoute et d’échanges avec les forces vives de la nation pour lever les obstacles susceptibles de compromettre la tenue sereine du futur dialogue national inclusif.

Pour tout dire, l’opinion lorgne beaucoup plus du côté de l’Archevêque métropolitain de Libreville, dont le mutisme et l’inaction apparents interrogent, autant qu’ils soulèvent beaucoup de commentaires dans les discussions de salons, cafés et autres chaumières.

Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, dont la désignation en qualité de président des travaux du futur dialogue n’a jamais été contestée, devrait prendre son bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole et rechercher des points de convergence auprès des acteurs clés de la société gabonaise. Au constat, les gouvernants, aujourd’hui pressés par le temps, ont beaucoup trop tergiversé et «chipoté» sur certaines opérations préalables, notamment la collecte des contributions sur une période de plus de quatre (mois.

Calculs politiciens et présidentielle en ligne de mire

Toutes ces hésitations et tergiversations relèveraient, avancent les observateurs avisés de la scène politique gabonaise, de la bataille de positionnement que se livreraient, dans les coulisses, certaines figures de proue, qui n’ont rien abandonné de leurs rêves d’accéder à la magistrature suprême. Or, en l’état actuel des choses et au terme de la charte de la transition, tous les dirigeants actuels, à l’exception notoire du président du CTRI, ne sont pas éligibles à la présidentielle d’août 2025. À s’y méprendre, cette disposition suffit en grande partie à expliquer et à comprendre les manœuvres et manigances à l’origine des intrigues observées autour des enjeux du futur dialogue national inclusif.

Mgr Jean-Patrick Iba-Ba le sait et les délégués devront trancher lucidement sur cette question qui met tous les réseaux et officines politiques en branle. Logiquement, on ne peut être à la fois juge et partie. Pour des élections justes, transparentes et équitables, certainement que les organisateurs (autorités de la transition), tous sans exception aucune, ne devraient pas être autorisés à faire acte de candidature à la présidentielle à venir.

Dans tous les cas, il est souhaitable que le dialogue prenne plutôt la forme d’une conférence nationale souveraine, afin que les actes qui en sortiront soient exécutoires, contraignants et opposables à tous.

Les sages et dignitaires du Gabon en ont légitimement exprimé la préoccupation. «Qu’on ne se contente pas de regarder son doigt, là où le sage montre le chemin à suivre».

Amour Freez Kendrick

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Si la conference n’est pas souveraine, elle n’est qu’un gaspillage de temps et d’argent. On sait que ce qu’Oligui qui est entouré de PDGistes opportinistes et larbins sans foi vont en faire.

  2. Rembourakinda dit :

    Pour moi, il n’y a rien de vrai dans tout cela depuis le coup état du 30 août. Le système Bongopdg est à la manœuvre. N’oubliez pas que la GR est le bras armé des Bongo, Oligui Nguema veut se maintenir, il active les réseaux PDG qui travaillent dans l’ombre. Pourquoi un budget de 5 milliards ? C’est trop, pendant que les étudiants de l’UOB attendent désespérément leur bourse. C’est l’argent prévu pour corrompre à tout va. On fonctionne comme ça en terre gabonaise. Il faut tout arrêter, confier l’organisation de ce conclave à une commission indépendante, que Monseigneur Iba BA devra constituer. Sachez que 3M tire les ficelles dans les coulisses. Surtout pas question de prolonger la transition. Élections libres, présidentielle, législatives et locales en août et septembre 2025. Le peuple gabonais en a marre. Le problème de la GR doit être posé, il faut la dissoudre, muter les agents dans les FAG. Ils sont une menace pour la république. Le peuple en a marre. Il faut dissoudre le PDG.

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