Consciente du fait que l’activité minière qu’elle exerce contribue à la dégradation des hectares de sol, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) a entrepris depuis plusieurs années, dans le cadre de sa Responsabilité sociale d’entreprise (RSE), de réhabiliter et à revégétaliser ces espaces. En immersion sur les sites du plateau Bangombé, à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, le constat dévoile une restauration écologique, avec le retour graduel de la faune et de la flore. 83 hectares sont déjà traités et la démarche épouse la volonté étatique de protection de la nature et des écosystèmes.

La végétation et la vie sauvage reprennent petit à petit leurs droits sur le plateau minier de Bangombé réhabilité. © Gabonreview

 

Après des années d’exploitation de manganèse sur le plateau Bangombé, dans le département de la Lébombi-Léyou, à Moanda, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe Eramet, est lancée depuis quelques années dans la restauration de l’environnement dégradé par l’activité industrielle. Sur les 83 hectares déjà réhabilités, la nature reprend ses droits. Les végétaux poussent tandis que l’on enregistre le retour progressif de la vie sauvage. Le constat a été fait le 5 juillet dernier sur ces sites, notamment sur le plateau B104 où des expériences concluantes ont été menées pour la revalorisation des sols exploités.

«L‘environnent a été l’un des maillons faibles de l’entreprise»

Par le passé, explique le directeur des Relations publiques et de la Communication de la Comilog, André Massard, «l’environnement a été l’un des maillons faibles de l’entreprise avec notamment la crise Moulili qui a consisté à envaser une rivière». Toutefois, il fait noter pour lever les équivoques qu’«il y a souvent un amalgame qui est fait : le manganèse n’est pas radioactif».

Il indique donc que depuis 2010, le volet environnemental est une priorité de l’entreprise. «D’ailleurs, c’est ce qui a fait qu’en 2012, nous avons obtenu notre première certification ISO 14001 et qu’aujourd’hui, pour tout ce qui est prise en compte des nouvelles notions, notamment Co² et autres, l’entreprise a déjà emboité le pas. Nous avons des projets qui sont toujours en étude, comme l’implantation de plantes destinées à capter ce Co²», a-t-il fait savoir.

Paterne Kevin Nziengui Boussamba, le responsable Environnement à la direction du Développement durable à la Comilog, explique que le processus de réhabilitation des sols engagé depuis quelques années par l’entreprise minière, répond à la loi. «Comme le veut la règlementation en vigueur, allusion au Code minier et au Code de l’environnement, il faut pouvoir réhabiliter les sites après exploitation. Il faut les sécuriser, avoir une topographie proche de l’état initial», a-t-il dit, soulignant que la première étape consiste à remodeler les sols et la seconde dépend de ce qu’on décide de faire sur le site. Toutefois, pour ce qui concerne le plateau Bangombé, la Comilog procèdera à une restauration écologique notamment une re-végétalisation.

Quelques instantanées sur le plateau de Bangombé, à Moanda. © Gabonreview

«La végétation ne prenait pas de manière systématique»

Ce choix s’impose du fait, explique-t-on, qu’après cette réhabilitation des terrains, «la végétation ne prenait pas de manière systématique». «De ces observations est né le projet de re-végétalisation», a indiqué Béllolia Nzagou, ingénieure agronome à Comilog.

Sur plateau de Bangombé, du côté de la zone B104, sous sa direction, un test de ré-végétalisation consistant à multiplier les essences d’espèces végétales natives de ce plateau a été réalisé dans l’optique de la continuité des opérations de réhabilitation des sites après exploitation. «Réhabilitation consistant en un remodelage de ces sites après exploitation».

Avec l’ambition de replanter sur l’ensemble de l’espace déjà exploité, l’ingénieur et son équipe ont mené des tests sur neuf (9) espèces arbustives. Ce qui leur a permis de trouver des méthodes de multiplication, que ce soit par graine, par bouture ou par drageon des espèces. «Aujourd’hui, nous avons pu trouver des méthodes de multiplication de ces espèces que ce soit les espèces arbustive, graminée ou légumineuse», a indiqué Béllolia Nzagou.

Elle ajoute en effet qu’une fois les techniques de multiplication trouvées, ils ont créé une pépinière sur B104, élever les plantes et les entretenir jusqu’à un certain âge avant de les planter en plein champ. «Nous avons déjà eu à revégétaliser ou à replanter sur près de 3 hectares», a-t-elle fait savoir.

Les sites de nouveau colonisés par la vie sauvage

Après re-végétalisation, le constat sur le terrain montre que la vie reprend ses droits. Les animaux reviennent et les sites sont de nouveau colonisés par la vie sauvage. Pour la population, cette réhabilitation est une bonne chose. «Ce que Comilog fait en refermant les vieilles carrières est une bonne chose. Si elles étaient restées ouvertes, on ne sait pas à quoi devraient ressembler nos terres dans le futur», a dit un riverain de Bangombé, se demandant «si ces champs peuvent servir pour l’agriculture, sans problèmes».

Au terme de ce processus de réhabilitation et de re-végétalisation des sols, étant donné que la terre appartient à l’état, la décision sur le devenir de ces sites se prendra, assurent les cadres de la Comilog, de manière conjointe entre l’État, l’entreprise minière et les communautés. Mais il reste que des études approfondies doivent être menées pour l’usage agricole de ces terres au risque que ce qui y pousse soit contaminé par des produits miniers.

 
GR
 

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