Depuis le décès de l’Afro-américain George Floyd, de nombreuses personnalités et mouvements en Afrique expriment leur solidarité et leur colère. Au Gabon, le Mouvement des jeunes africains pour la propagande de l’Union africaine (MJAPUA-Gabon) propose aux Afro-américains de regagner le continent noir.

Une manifestation « Black Lives Matter ». © D.R.

 

La mort de l’Afro-américain George Floyd a déclenché une vague de contestations aux Etats-Unis et aux quatre coins de la planète. L’enjeu, dénoncer les actes racistes et surtout la marginalisation des noirs un peu partout, plus d’un siècle après l’abolition de l’esclavage. En Afrique où quelques personnalités parmi lesquelles le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, qui a condamné la brutalité policière aux États-Unis, dont le monde a été le grand témoin, grâce aux réseaux sociaux, certains mouvements lui ont emboité le pas.

Au Gabon, le Mouvement des jeunes africains pour la propagande de l’UA (MJAPUA-Gabon) a publié un communiqué condamnant non seulement les violences policières sur les noirs, mais propose le retour des noirs en Afrique, en guise de solution au racisme.

Cet appel, indique le Mouvement, concerne toute personne dans la communauté afro-américaine qui se sentirait lésée en « Amérikkke ». 3k en référence au Ku Klux Klan. Soit, l’Amérique raciste, selon le président du MJAPUA-Gabon. L’idée est de pousser les Afro américains à s’installer et investir économiquement pour développer le continent et en faire une véritable puissance à l’instar des autres nations. «Car de la résilience économique du continent, dépendra la respectabilité de ses populations», lit-on dans le communiqué, signé de Joël Lanti Ndigi III.

Ce dernier y voit un appel à l’exode pour s’extraire du racisme systémique aux États-Unis à l’instar du « Back to Africa » né sur le continent américain au début du 19è siècle. Dans son communiqué, le MJAPUA-Gabon, insiste tout aussi sur la solidarité des peuples noirs partout où ils seraient maltraités, et s’insurge contre «l’indignation circonstancielle et sélective de la communauté noire et particulièrement américaine».

Joël Lanti Ndigi III président du MJAPUA-Gabon. © D.R.

«Le mouvement “Black Lives Matter” devrait donc également s’indigner des meurtres commis par des noirs sur d’autres noirs en Amérique, qui constituent un fléau beaucoup plus grave», considère-le MJAPUA-Gabon qui invite ce mouvement à «se mobiliser, comme le fait la planète actuellement voire régulièrement, chaque fois qu’un noir tombe sous le coup des balles, des injustices, des tueries où qu’il soit, en Amérique ou sur le continent africain». Le MJAPUA-Gabon fait allusion aux «tueries en RDC, la crise anglophone au Cameroun, la traite des Africains en Libye, les exactions en Mauritanie où sévit l’esclavage, dans les îles, en Chine où la discrimination sur les noirs s’est fait récemment savoir avec la pandémie sanitaire, ou encore en Zambie».

Le MJAPUA-Gabon intègre une invite à la solidarité universelle des peuples noirs, déjà traduite par des initiatives de retour en Afrique lancées par des pays comme le Ghana, où plusieurs Afro-américains ont décidé de s’installer ces dernières années. Pour le Mouvement, l’acquisition de passeports africains est une tendance qui a connu un grand succès auprès des Afro-descendants et qui va dans le sens de ses propositions.

Le Mouvement, rappelle-t-on, est une organisation panafricaine dont l’objectif est la promotion des actions de l’UA ainsi que la création d’une union parfaite, à travers une jeunesse volontaire. Créée en 2001 en Côte d’Ivoire, le Mouvement s’est étendu au Gabon en 2017. Reconnu par le ministère de l’Intérieur sous le numéro 1544 MISPHDDL/SGA1, son bureau exécutif, est présidé depuis son début par Joël Lanti Ndigi III, et est composé de membres venant de diverses régions d’Afrique.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Fille dit :

    L’année du Retour existe déjà en Afrique de l’ouest, en particulier au Ghana. Il faut un état souverain et stable pour ce faire. Nous n’y sommes pas. Qu’est-ce qui va donc attirer les afroaméricains au Gabon ? Pas de stabilité politique, pas de démocratie, les quelques 2 millions d’habitants dont la majorité en dessous du seuil de pauvreté, pas de perspectives d’investissement etc…Sans oublier les mentalités d’esclave ! Le dire c’est bien, mais les mots ont un sens. Sinon c’est de la posture verbale.

    • Paul Bismuth dit :

      L’idée est belle, mais la matérialiser sera très compliqué. En effet ces Noirs des USA ou des Antilles françaises sont des américains et français. Ils ont vécu dans ces pays pendant des siècles et ont une mentalité occidentale qui peut entraîner des problèmes avec les populations locales en Afrique. Si certains veulent rentrer en Afrique, qu’il en soit ainsi. Mais j’ai encore le souvenir du Liberia et me dis que « l’alya » à l’africaine peut avoir des conséquences desastreuses. À mon avis la solution la plus envisageable est qu’il se batte pour qu’il y ait une égalité effective entre eux et les Blancs. Aux Usa les Noirs sont passés des champs de coton à la maison blanche, ça veut dire qu’il y a de l’évolution et que les luttes passées ont été fructueuses. Malgré tout il y a encore beaucoup d’inégalités que les droits civiques obtenus et consacrés par le droit et visibles dans les faits n’ont pas changées.

  2. actu dit :

    Tout African-Amarican est avant tout Americain. Ils sont tous les bienvenus partout en Afrique comme ce fut le cas au Liberia et maintenant au Ghana et Afrique du Sud.

    Les Noirs Americains ont bati ce pays: les Etats-Unis. Ils doivent avoir les memes droits que les descendants d’autres communautes (blancs, asiatiques…) . Nous devons les soutenir dans leur lutte au quotidien contre le racisme.

    • JAMES DE MAKOKOU dit :

      JE SUIS DEÛ MEME AVIS DE VOUS !
      LEURS PLACE N’EST POINT DE REVENIR EN AFRIQUE, ILS SONT APRES TOUT DES AMERICAINS EN PREMIERS AUTANT QUE LE SONT LES BLANCS, DEMANDEZ-VOUS LES BLANCS LE RETOUR EN EUROPE OU ILS SONT TOUS D’ORIGINE?
      c’EST FRANCHEMENT ABSOURDE LA PROPOSITION DE CE GOUPE ET LE SOUTIEN DE FILLE.
      ET APRES VOUS ALLEZ DIRE AU NOIRS D’EUROPE, AMERIQUE DU SUD ET AILLEURS DE RENTRER AUSSI EN AFRIQUE ?
      EN AFRIQUE IL Y AUSSI DES BLANCS COMME LA LYBIE-L’AFRIQUE DU SUD-L’EGYPTE-TUNISIE-MAROC-ALGERIE..LE GABON( lol Lee White )

      • Paul Bismuth dit :

        C’est clair. C’est la même chose en France s’agissant des Noirs français (surtout ceux des Antilles françaises). Ils sont français au même titre que les Blancs. Et par conséquent doivent avoir les mêmes droits que ces Blancs de façon effective. Les Antillais (et de façon générale les Noirs français) et les Arabes français font l’objet de discrimination à l’emploi, au logement et sont parqués dans des ghettos où la pauvreté et la délinquance les frappent. Le seul moment où on les reconnaît comme français c’est quand ils se démarquent dans le sport (coupe du monde 98, 2018, et euro 2000). Le reste du temps on les regarde comme des étrangers, voire comme des envahisseurs, comme s’ils étaient encore les Maures venus envahir l’Europe au moyen-âge.
        Aux Antilles françaises il y a peu d’équipements. Les infrastructures sont inexistantes ou en très mauvais état. On y note également des problèmes d’adduction de l’eau comme au Gabon, alors qu’on est « seulement » dans un des territoires de la 6e puissance économique mondiale. Mais ces antillais non plus ne peuvent retourner en Afrique (ils ne la connaissent que de loin), eux qui ont été esclavagises pendant des siècles et qui ont servi pendant les guerres mondiales dans les armées françaises. La France est leur pays. Et ils doivent s’y battre pour la vraie République : celle qui consacre l’égalité de manière effective.

      • Ray Donovan dit :

        Jales de Makokou vos pont de vue sont louables.
        Des questionnement réthorique ! J’aime
        De plus j’aime bien quand vous essayer de remettre fille dans lés rang mais cette fois si son argumentaire est très bien aussi.
        Au faite James de Makokou on peut parler
        Entre nous sans crier ( crier ici signifie écrire en majuscule toute une pensée )
        Merci à vous.
        Pour mon point de vue sur cet affaires bah tout a été bien dis par mes confrère de la confrérie commentarium de Gabonreview. ( lol)
        En fait nos dirigeants s’ennuient sérieux !
        Avec l’es véritable problème que vivent lés populations existants dans leurs pays il demande de façon irréfléchie de faire venir d’autres personnes. Mais franchement.
        Rien que pour valider la libre circulation des hommes au sein des états voisins dossiers qui pourrie depuis des années sans jamais aboutir c’est maintenant du retour d’autres personnes. Mais c’est pas possible.
        Dite moi: tout les gabonais coincée à l’extérieur sont il rentrée? Non mais parle de retour d’autres personnes. Franchement j’en rigole. C’est peine perdue
        Ray Donovan

  3. Ikobey dit :

    Le Liberia n’est pas une réussite, il y a toujours des tensions fortes entre la population d’origine et celle venant des USA qui s’est installée il y a plusieurs générations.
    C’est généreux de vouloir accueillir des étrangers mais devions-nous pas d’abord
    assimiler ceux qui sont chez nous depuis longtemps ( ouest Africain, Camerounais etc) .

  4. Eniga dit :

    Avant de regarder la poutre dans l’oeil de l’autre, regardons celle qui est dans la notre.
    Dans quel pays africain traite t’on les autres africains mieux.
    De l’Afrique du Sud, à la Cote d’Ivoire, sans parler des pays du Maghreb, le racisme et la xénophobie font partie du quotidien.
    Et une des raisons et le fait suivant quel afro américains préférerait vivre en Afrique qu’au USA, les tentatives effectuaient dans les années 70 et 80 ont lamentablement échoués.
    D’ailleurs pourquoi fuit-on l’Afrique ????

    • Paul Bismuth dit :

      Ce que vous dites est quelque part vrai. Je me souviens ici même d’un long débat que j’ai eu avec des compatriotes qui estimaient qu’un nilotique ne pouvait être gabonais et que de manière générale les étrangers (pour eux tous ceux qui ne sont pas autochtones, même ceux qui ont la nationalité gabonaise) sont un « cancer » pour le pays. Comme arguments ces compatriotes n’avaient que l’injure ou l’outrance, comme tous ceux qui soutiennent de façon générale ces thèses. Descartes et Locke qui soutenaient que la raison à été donnée en commun à tous les hommes pouvaient y rajouter la bêtise et la xénophobie.

  5. Paul Bismuth dit :

    D’ailleurs je me demande où est passé ce « c…ancer » d’Effayong. J’aimerais savoir ce qu’il pense des mouvements des minorités ethniques en occident, lui le grand théoricien de l’extrême droite à la gabonaise. Sans doute est-il trop occupé à faire métastaser sa haine.

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