Le décès brutal d’un élève du Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB) continue d’alimenter les débats, on sait désormais ce qu’il s’est passé le vendredi 29 octobre 2021. Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Education nationale, le 5 novembre, les élèves et les responsables de la société Trans’Urb ont donné leurs versions des faits. A quelques différences près, les deux parties ont conté la même histoire en étant d’accord sur un point : Gaël Ongone-Nkoumé de la Tle CG3 n’était pas un cascadeur.

Témoin oculaire, le représentant des élèves a relaté les faits le 5 novembre. © Gabonreview

 

Le 29 octobre à 14h45’, Gaël Ongone-Nkoumé élève en classe de Tle CG3 au Lycée technique national Omar Bongo (LTNOB), dit Capo, a été déclaré mort au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) où il avait été conduit par le Samu social gabonais, après avoir été écrasé à 7h53’ à Sogatol devant la Brigade anticriminelle (Bac).

Il a été écrasé par le bus Trans’Urb gros porteur immatriculé HL416AA, dans lequel il était monté pour se rendre à l’école. Que s’est-t-il passé ? Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Education nationale le 5 novembre, les représentants des élèves et ceux de la société Trans’Urb ont relaté leurs versions des faits.

Ce jour-là aux environs de 6h45’ au Pk12, le bus Trans’Urb assurant la ligne Pk12-Capo avait embarqué 32 élèves. Au Pk10, le chauffeur s’était arrêté pour prendre un 33e élève. Arrivé au Carrefour Sogatol, en face de la mairie du 5e arrondissement, une vingtaine d’élèves attendaient le bus. Ils ont stoppé le véhicule qui précédait le bus pour contraindre le chauffeur de s’arrêter afin de les embarquer.

Forcé de s’arrêter, ce dernier leur refusera l’autorisation d’accéder dans le bus, compte tenu du respect des mesures anti-covid, les places assises étant toutes prises. Face à son refus, un des élèves ouvrira la portière arrière par la vanne de secours situé à l’extérieur du bus avant que le chauffeur n’ouvre de son plein gré, la portière avant, en promettant aux élèves qui montaient de les amener au poste de la gendarmerie d’Owendo.

«A 14h45’, le médecin m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle»

Instantané de la rencontre avec le ministre le 5 novembre. © Gabonreview

Déterminés à se rendre à l’école, les élèves sont montés malgré les menaces du chauffeur qui conduira, selon Paul Reddy Fabrel Ndong, représentant des élèves, avec les portières ouvertes. Au carrefour Acaé, le chauffeur qui comptait amener les élèves à la gendarmerie d’Owendo fera demi-tour pour les conduire au camp de police de la Fopi. Pris de panique, certains des élèves debout commencèrent à sauter du bus qui roulait entre 60-70Km/h, à partir de la pharmacie d’IAI, les portières étant restées ouvertes. Près d’une vingtaine sautera tout au long de ce parcours jusqu’à la Bac. Imperturbable et déterminé à conduire les élèves au camp de la police, le chauffeur continuera d’accélérer. L’avant-dernier sautera au niveau de la Station-service non loin de la Bac, si bien qu’à l’entrée de la Bac, les élèves debout avaient presque tous sauté. Il n’en restait que 4 en plus des 33 assis.

En sautant, le défunt tombera brutalement sous le véhicule qui continua sa course en roulant sur l’élève. Le chauffeur n’avait pour objectif que de s’arrêter à l’intérieur de la Bac. «Dès que le bus est entré, les agents en poste ont automatiquement fermé le portail. Ils ont fait sortir une voiture bâchée blanche avec des draps qu’ils ont étalés à l’arrière de la voiture pour faire monter notre camarade complètement écrasé», a relaté le porte-parole des élèves. Par coïncidence, le Samu social gabonais qui passait sur les lieux va s’arrêter pour porter secours aux policiers. C’est dans l’ambulance du Samu social que Gaël Ongone-Nkoumé fut conduit au CHUO où il rendra l’âme. «A 14h45’, le médecin m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle», a déclaré le père encore meurtri.

Gaël n’était pas un cascadeur

Les 37 élèves restant ont été sortis de la Bac aux environs de 8h25’, tandis que le chauffeur s’est rendu au CHUO avec les éléments de la Bac. Bien que son employeur a présenté un procès-verbal de l’accident, jusqu’au 5 novembre, la police n’avait pas encore fait sa déposition. «Ce qui nous a choqués, c’est que le chauffeur nous a dit : ce que j’ai fait, rien ne va m’arriver car je suis en plein exercice de mes fonctions», a dit le représentant des élèves au ministre de l’Education nationale. Il a remercié ce dernier pour leur a avoir permis de relater l’histoire telle qu’elle s’est produite pour que la mémoire du défunt ne soit pas souillée, tant sur la toile il se disait que le défunt était un cascadeur. «Il n’a jamais été fait mention des élèves qui cascadaient», a à juste titre précisé un colonel de police participant à la rencontre, pour lever toute équivoque.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Thierry dit :

    Ce chauffeur doit être poursuivit pour meurtre.

  2. Milangmissi dit :

    Quelle triste fin!!! si le système de transport etaient performant rien ne serait jamais arrivé, l’irresponsabilité du chauffeur est juste incroyable.
    Condoléance à la famille et à ses amis. les témoins vont etre choqués à vie.

  3. Dominique dit :

    Vraiment triste ce chauffeur doit être arrêté par les forces de l’ordre

  4. MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Observez bien le 3eme paragraphe. A ce niveau nous sommes déjà à SOGATOL lieu du début « des problèmes », la BAC s’y trouve de l’autre coté si l’on tient compte du fait que le bus est garé à droite coté ORABANK. Face à ce qui se présentait pour lui comme une « menace » le chauffeur aurais pu à ce moment là descendre du bus et demander l’aide des policiers surtout que parallèlement se trouve le commissariat du 5eme arrondissement. Enfin le chauffeur à voulu être respectueux des mesures barrières liées au Covid-19 est il coupable en l’espèce? Amen.

Poster un commentaire