Port-Gentil tient peut-être sa grande rupture : Isabelle Essonghe, stratège du monde des affaires et patronne du géant Ceca-Gadis, se lance dans la bataille municipale. En candidate déclarée du 3 arrondissement, elle promet d’exporter son exigence de résultats et sa vision d’innovation au cœur d’une ville en quête de renouveau.

Pour Isabelle Essonghe, l’avenir de Port-Gentil dépend du courage commun de ses habitants. © D.R.

 

Icône du patronat gabonais et stratège aguerrie de la grande distribution, Isabelle Essonghe vient de franchir un nouveau cap. Le 16 septembre, la vice-présidente de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG) et Administratrice Directrice Générale du groupe Ceca-Gadis a officiellement déclaré sa candidature aux élections locales dans le 3ᵉ arrondissement de Port-Gentil, avec l’ambition assumée d’injecter dans la vie municipale l’exigence, la méthode et l’audace qui ont forgé sa réputation.

Une parole qui galvanise

Isabelle Essonghe sur le terrain pour le compte de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). © GabonReview (capture d’écran)

Dans son discours tenant également lieu de profession de foi, la candidate a clamé : «L’avenir de notre arrondissement ne tombera pas du ciel. Il viendra de notre courage commun.» Reprenant l’élan donné, selon elle, par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, elle promet de rendre l’eau potable et l’électricité enfin accessibles, de moderniser les infrastructures et de bâtir une économie locale robuste. «Port-Gentil se relèvera», a -t-elle martelé, invitant chacun à «oser croire en une ville digne de sa vocation de capitale économique».

Son programme municipal se déploie en cinq chantiers majeurs : environnement (protection des canaux, lutte contre l’érosion, création d’une direction municipale dédiée) ; ville propre et urbanisme (gestion et transformation des déchets, aménagements structurants) ; économie durable (emplois, pacte social, diversification au-delà du pétrole, soutien aux PME/PMI) ; éducation, culture et sport (crèche, école pré-primaire, centre culturel, aires sportives) ; et enfin une mairie proche des habitants, capable de négocier les budgets et de pratiquer un lobbying efficace auprès des décideurs nationaux.

Une capitaine d’industrie au service de la cité

Polyglotte formée à HEC Paris, forte d’une maîtrise en langues étrangères et d’une double nationalité franco-gabonaise, Isabelle Essonghe est le visage même d’une élite économique ouverte sur le monde mais viscéralement attachée à sa terre. Après des débuts dans l’hôtellerie, l’aérien et la banque, elle a rejoint Ceca-Gadis en 2000, gravissant patiemment chaque échelon jusqu’au sommet, à la tête d’un réseau de 104 magasins et de plus de 1 600 collaborateurs. Une trajectoire jalonnée d’exigence, de dialogue et d’innovation, qui lui confère une crédibilité rare dans le paysage politique local.

Isabelle Essonghe n’est en tout cas pas une novice en matière de gouvernance. En février 2024, l’État gabonais a d’ailleurs renforcé son partenariat stratégique avec Ceca-Gadis en rachetant 35 % de ses parts, reconnaissant l’importance de ce mastodonte de la distribution dans l’économie nationale. À la FEG, elle a su imposer un style apaisé et résolument tourné vers la compétitivité, l’accès au financement et l’innovation. Autant de leviers qu’elle veut désormais mettre au service des Port-Gentillais.

En se lançant dans l’arène municipale, la jeune dame incarne une transition attendue : celle d’une gouvernance locale qui ne se contente plus d’administrer mais qui impulse, fédère et innove. Sa candidature est à la fois un manifeste pour une nouvelle génération de dirigeants et un pari sur l’intelligence collective d’une cité qui refuse la résignation.

 
GR
 

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