Artiste des chœurs titulaire à l’Opéra national de Paris, Christian Moungoungou est à Libreville avec les Grandes voix lyriques d’Afrique avec qui il chantera le 7 octobre à l’Institut français (IFG). Gabonais, l’homme dont la voix lyrique est le résultat d’environ 20 ans de travail, se produira pour la première fois dans son pays et en est fier. Nous l’avons rencontré le 5 octobre à l’IFG où il animait une master class. Ci-dessous l’intégralité de notre échange.

Christian Mougoungou à Libreville le 5 octobre. © Gabonreview

 

Gabonreview : Qui est Christian Moungoungou ?

Christian Moungoungou : Christian Moungoungou est un Gabonais, artiste lyrique, qui a grandi au Gabon et est allé en France où il a fait des études d’Économie et puis qui est passé au chant. Depuis près d’une vingtaine d’années, est artiste des chœurs à l’Opéra de Paris.

Vous êtes une voix lyrique. Qu’est-ce qu’une voix lyrique ?

Des voix lyriques sont des artistes qui développent leurs voix d’une manière très particulière cela a été fait dans le monde occidental, pour pouvoir chanter dans les grandes salles sans micro.

Il faut avoir une certaine discipline…

C’est une voix qu’on développe et avec les années l’instrument s’affine. C’est comme un muscle. Avec nos cordes vocales qui sont deux membranes, on s’entraine et notre corps s’habitue à soutenir cette voix. Donc il y a une discipline de travail qui prend du temps pour pouvoir nous amener à la carrière que je fais aujourd’hui.

Vous êtes sociétaire de l’opéra français. Cette école est-elle différente des autres ?

J’ai étudié à Lyon et à Strasbourg. L’opéra de Paris c’est là où je suis arrivé pour travailler. On peut parler des écoles françaises. Il y a des styles, des manières de chanter qui sont légèrement différents, mais c’est aussi dû aux langues. On chante beaucoup en italien, en allemand et en russe. Il y a certaines particularités régionales, mais globalement aujourd’hui on chante à peu près tous de la même manière. Le monde lyrique aussi est mondialisé.

Quelles sont les œuvres que vous préférez interpréter et pourquoi ?

J’avoue que j’aime beaucoup Verdi, le répertoire italien et aussi le répertoire allemand pour la précision de la langue. Donc Verdi pour la langue italienne, pour la musicalité et le côté théâtral.

D’où vous est venue l’envie de chanter et comment avez-vous découvert votre voix ?

Depuis petit j’avais envie de chanter, mais je n’en ai pas vraiment eu l’occasion quand j’étais au Gabon. Quand je suis allé en France, je suis entré dans une chorale amateur. Avec des amis, on m’a donné des petits solos et l’idée d’en faire un métier à germer petit à petit dans ma tête jusqu’à ce que j’essaie d’en faire et que je persiste dans cette voie pour arriver là où je suis aujourd’hui.

Quels conseils donnerez-vous aux vocalistes pour être meilleurs ?

Le travail. Beaucoup de travail, écouter des chanteurs et s’en inspirer.

Après toutes ces années, vous êtes aujourd’hui au Gabon. Pensez-vous que le chant lyrique a de beaux jours dans le pays ?

Oui, si les gens ont l’envie d’en faire. Il suffit d’avoir l’envie de chanter. Tout le monde a des voix, tout le monde est capable de le faire. Il y a des Gabonais qui le font, comme monsieur Ondo Bekale qui développe sa chorale et suscite l’envie chez beaucoup de jeunes artistes. Pourquoi pas ? Je suis très heureux d’être au Gabon et très heureux de rencontrer les jeunes gabonais qui font de l’art lyrique et très heureux de chanter pour la première fois dans mon pays ce samedi.

 
GR
 

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