Après une absence de près d’un an, le duo Kifra-L revient avec un nouveau titre, Elone Vibe. Une chanson qui s’inscrit dans la pure tradition Elone, sous les couleurs de Kim production. Très engagé dans le hip-hop, le groupe ne cesse de se réinventer pour rester à la page. Dans cette interview, Kessy et Dec6bel expliquent la nouvelle dynamique du groupe.

Le duo Kifra-L et leur manager Kim production, dans les locaux de Gabonreview. © Gabonreview

 

Gabonreview : Que signifie Kifra-L

Kessy : Kifra-L a deux significations. La première c’est Kartel International de la Force Rapologique Africaine Libre. La deuxième, Kifra en verlan veut dire Afrique et L est mis pour Libre, donc Afrique Libre. C’est cette volonté que nous avons d’apporter des messages allant dans le sens de l’émancipation de l’homme noir. Dans nos albums, au-delà des morceaux d’amour et de danse que tout le monde connaît, il y a des morceaux comme Mapane, Ghetto, qui portent le message de la libération mentale des Africains.

Comment Kifra-L vit-il la crise sanitaire?

Dec6bel : Malheureusement comme tous les artistes gabonais. Nous sommes muselés, marginalisés. Ce qui est un peu triste, ce d’autant qu’on nous empêche de faire des shows sous le prétexte de Covid-19 qui est certes réel. Cependant, il est un peu incompréhensible de se rendre compte qu’il y a des artistes étrangers qui viennent se produire ici. A moins qu’il y ait une différence entre ces gens et nous. Il s’agit-il de personnes extraordinaires avec peut-être trois pieds, trois mains et deux têtes ? On espère que cet appel va être entendu. On espère que l’Etat se rendra compte que les artistes sont dans une situation intenable et essayera de mettre en place des mesures d’accompagnement, à l’exemple du Sénégal ou de la Côte-d’Ivoire.

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Après une longue absence, vous revenez avec un single dans la pure tradition Elone. Pourquoi ce  silence? Une panne d’inspiration?

Kessy : Il ne s’agit pas d’un long silence parce que, malgré les apparences, Kifra-L a toujours été présent. J’en veux pour preuve, après notre single « Na Lingui Yo », un feat avec la Camerounaise Daphné. Nous avons enchaîné avec le titre Ndolo. Par contre, il est vrai que nous avons eu des singles qui n’ont pas été appuyés par des clips. Avant Elone, nous avons fait une mixtape, un freestyle «Engongole », une reprise de Movaizhaleine et une vidéo gospel. Dans notre pays, les gens ne prennent en compte un single que quand il est «clippé». Ce qui fait que tu peux avoir un album de 10 titres, pour que ces 10 titres soient pleinement appréciés des mélomanes, il faut qu’ils soient «clippés». Toutefois, nous avons pris du recul pour mieux sauter, parce que c’est important de se remettre en question par rapport à ce qu’il se passe en ce moment.  Il s’agit surtout de voir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché mais également de faire de bonnes rencontres.

Quelle est l’originalité de ce single?

Kessy : Quand nous avons sorti Elone Vibe, qui est un retour aux sources, il fallait que nous apportions quelque chose de nouveau, bien que nous ne soyions pas dans notre zone de confort, car Kifra-L, c’est du Rap, Rnb. Cependant, pourquoi ne pas apporter quelque chose que nos fans n’ont pas encore vu ou apprécié chez nous ? Nous avons observé l’atmosphère musicale du pays et nous nous sommes rendus compte qu’actuellement la tendance est plutôt du côté du G9.

Quel message véhicule Elone Vibe?

Dec6bel : Le message se résume à l’amour, la joie, la fête. C’est un single qui est sorti en août,  et comme on dit en août, les blancs ont l’été, nous nous avons la saison sèche avec ses festivités.

Kessy : Ce retour annonce-t-il d’autres productions d’ici là?

Avant nous étions signés Maraclassa Prod qui était notre label à nous. Maintenant, avec la grâce de Dieu, nous sommes signés par un autre label, des gens qui croient en nous, qui mettent des moyens. Aujourd’hui, nous sommes là. Actuellement, nous sommes dans la préparation d’un album avec plusieurs colorations.

Kessy : Le groupe, est-il le même où a -t-il intégré d’autres talents?

A Kifra-L, le noyau dur c’est d’abord deux membres, mais nous avons aussi le Kifra-L family. Il  y a de jeunes talents qu’on observe, nous prenons le temps de les former, parce beaucoup de nos les jeunes artistes n’ont reçu aucune formation.  La musique est un art, c’est un métier, comme le journalisme, on a besoin de formation sur l’écriture, sur le vocal, la façon de se tenir sur scène, etc.

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Kessy : Comment se porte le groupe sur le plan commercial?

Il faudrait vous rapprocher de la Kim production. Nous, nous sommes dans notre rôle de produire de la musique, de la joie, des émotions. Maintenant en termes de promotion ou vente, cela relève de la responsabilité de la Kim production. Nous demandons à notre public de continuer à nous soutenir. Et qu’il consulte nos pages Kifra-L officielle sur Facebook, Instagram et You tube.

 
GR
 

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