A l’assemblée générale des Nations-Unies, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a rétabli la vérité sur les évènements du 30 août dernier. Il lui fallait lever le voile sur cet acte décrié par la communauté internationale mais accueilli dans la liesse par le peuple gabonais comme une libération.

À la tribune des Nations-Unies à New-York, Raymond Ndong Sima, le Premier ministre de la Transition. © D.R.

 

Présent à la 78ème assemblée générale des Nations-Unies à New-York, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a explicité les évènements du 30 août dernier au Gabon après la proclamation des résultats des élections générales controversées. L’objectif étant d’éclairer la communauté internationale sur la prise de pouvoir au Gabon par les militaires.

« Je me tiens devant cette illustre assemblée dans un contexte sans précédent pour mon pays passé par la case de frayeur à la suite d’un processus électoral chaotique qui a été interrompu le 30 août dernier par les Forces de défense et de sécurité. Naturellement cette intervention a été condamnée par la communauté internationale au nom de la violation des exigences démocratiques des dévolutions du pouvoir », a déclaré Raymond Ndong Sima.

Selon le représentant du président de la Transition, il est cependant utile pour l’équilibre de l’information et pour dissiper certaines suspicions de rappeler précisément le contexte politique gabonais ayant précédé et justifié cette prise de pouvoir. « On aurait tort de notre point de vue de prononcer des sentences sans nuance et de faire des amalgames faciles des accordés des réalités de notre contexte. Tout observateur attentif honnête et de bonne foi de la vie politique gabonaise de ces dernières années avait pleinement conscience de la dégradation de la situation », a-t-il indiqué.

Quelques jours avant les élections au Gabon, les uns et les autres au sein de l’opposition gabonaise ont rencontré des missions diplomatiques, puis ensemble le 9 août 2023 se sont rendus chez le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique centrale résidant à Libreville. « Je veux le dire ici sans ambiguïté : ni les acteurs politiques ni les électeurs, personne n’était prêt à accepter une nouvelle forfaiture électorale », a lancé le chef du gouvernement de la Transition à la tribune des Nations-Unies.

Dans une telle logique, a-t-il expliqué, les Forces de défense et de sécurité avaient le choix entre se préparer à réprimer cette contestation avec le risque tôt ou tard d’être poursuivies devant les juridictions internationales en raison de leur responsabilité, ou alors décider d’interrompre un processus frauduleux et dangereux pour la cohésion nationale. « Elles ont choisi en toute responsabilité la seconde voie pour conjurer le risque d’un incendie dont l’abrasement aurait ébranlé les fondements même de la société gabonaise et n’aurait pas épargné les nombreuses populations étrangères vivantes au Gabon », a-t-il souligné. Pour Raymond Ndong Sima, le renversement du régime au Gabon n’est pas comparable à ceux survenus dans d’autres pays. Il faudrait que la communauté internationale le comprenne.

 
GR
 

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