Ce mardi 9 janvier, recevant les vœux de Nouvel An, le Premier ministre de la Transition a appelé les membres de son gouvernement et les responsables de l’Administration à faire preuve d’humilité, à accélérer les actions et à être exemplaires. En cette période exceptionnelle, Raymond Ndong Sima a invité ses collaborateurs à se défaire des mauvaises habitudes pour améliorer le quotidien des Gabonais et susciter leur adhésion. Le verbe, a-t-il laissé entendre, ne suffira pas.

Raymond Ndong Sima s’exprimant le 9 janvier. © D.R.

 

Au Gabon quatre mois après la déchéance d’Ali Bongo et son régime, le Premier ministre de la transition dit avoir «le sentiment qu’une transformation est possible». Recevant les vœux du gouvernement et de l’Administration ce mardi 9 janvier, Raymond Ndong Sima qui a rappelé que son action tient sur la feuille de route confiée par le président de la transition a souligné qu’au-delà de l’aspect lié à la restauration des institutions, son équipe devra s’attaquer aux problèmes de gestion courante de l’État. «Grâce à la discipline et à notre méthode, le plan économique de transition que le gouvernement élabore a toutes les chances de prospérer», a dit le Premier ministre.

Quelques membres du gouvernement, le 9 janvier 2024. © D.R.

L’humilité comme bréviaire

S’il parie sur un début de retournement d’une conjoncture plus favorable pour avancer avec confiance vers l’avenir, il souligne que les défis avivés par les défaillances structurelles et les nombreux dysfonctionnements auxquels le pays fait face et qu’il faudra relever pour répondre aux attentes légitimes des Gabonais commandent au gouvernement l’humilité. «Une humilité qui doit refuser de constituer le verbe comme le palliatif d’une action feinte», a déclaré Raymond Ndong Sima selon qui, cette année 2024 son gouvernement devra accélérer son action pour améliorer le quotidien des Gabonais qui, dit-il, «attendent des résultats concrets».

Dans cette optique, il a exhorté chaque membre du gouvernement à faire la preuve de son dévouement à l’intérêt général, à être habité par «la claire conscience qu’il ne joue pas une aventure personnelle», à exercer leurs missions avec modestie, sans arrogance, ni morgue, ni pompe. «Il faut que les Gabonais retrouvent la confiance dans les Institutions publiques et d’abord le Gouvernement parce que c’est pour eux que nous travaillons», a dit le chef du gouvernement interpellant les ministres et l’Administration qui dit-il, «a la lourde mission de concourir au jour le jour à la réalisation des six axes contenus dans la feuille qui est le projet de la transition dont les Agents publics sont comptables de la réalisation devant le peuple Gabonais».

À bas le fonctionnarisme ! 

Dans sa démarche, il a invité les responsables de l’Administration à mobiliser forces et imagination pour la mise en œuvre de cette feuille de route au regard de l’ampleur et les urgences qui pèsent sur le pays. «Vous devez être exemplaires au quotidien en rendant régulièrement des comptes à nos concitoyens sur ce que nous faisons et projetons ; en faisant preuve d’écoute et de pédagogie, d’humilité et de disponibilité pour susciter l’adhésion», a dit Raymond Ndong Sima. «Mais vous y parviendrez aussi si vous ne continuez pas à vous laisser dévorer par les pathologies auxquelles l’État est exposé», a-t-il ajouté énumérant ces pathologies qui accablent l’Administration gabonaise.

Suivant cette énumération, le «fonctionnarisme», qu’il définit comme le manque d’imagination et d’audace et la propension aux habitudes stériles ; la «schizophrénie existentielle», qui explique-t-il, conduit à proclamer de grands principes sans chercher à les réaliser concrètement ni à les appliquer à soi-même ; la «maladie de la rivalité et de la vanité» où affirme-t-il, la course et la recherche des avantages personnels l’emportent sur le service du bien commun ; «maladie de diviniser les chefs» avec ses corollaires que sont la courtisanerie, larbinisme et l’opportunisme.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    Bien parlé Monsieur le Premier Ministre. Tout ira pour le mieux maintenant que le Gabon est dans les mains des gabonais et non plus dans les mains du Biafrais, ses béninois et marocains. Notre or ne partira plus vers le Maroc pour enrichir un roi dont les concitoyens crèvent en mer méditerrannée pour arriver en Europe.
    Le gabonais doit cesser d’être ce béni oui oui aux louanges faciles.

  2. messowomekewo dit :

    M.le PM, vous êtes bien le seul dans ce gouvernement de transition à avoir un véritable sens de l’intérêt général. Le reste de la troupe, à quelques exceptions près, joue pour « une aventure personnelle » Aucune réelle rupture avec les paradigmes du passé, c’est ainsi que l’on observe certains membres de votre équipe en train d’arpenter les rues pour soit disant faire les visites de chantiers…, pour cela ils mobilisent des équipes de journalistes et autres admirateurs pour faire l’apologie de leur action. Le système de santé est toujours aussi désarticulé, aucune réelle réflexion pour rompre avec des évacuations sanitaires qui coûtent trop chère à la communauté nationale. La formation des cadres dans le domaine de la santé est trop approximative, ceux qui en sont chargés sont des roitelets, intouchables, ils décident de faire ce qu’ils veulent quand ils le souhaitent, sans jamais rendre compte à qui que ce soit.Sur le terrain et au delà les conséquences pour le pays sont désastreuses.
    Sur un tout autre plan, on a vu en fin de semaine dernière un culte d’action de grâce organisé par l’EEG, à la mission BARAKA, à cette occasion, on a eu l’impression que la première dame était dans l’ordre protocolaire au dessus du PM et du VPR.C’est ainsi que les choses avaient débuté avec le régime déchu , où on voyait bien que madame Sylvia Bongo décidait de tout alors qu’aucun texte de loi dans notre pays ne délègue les pouvoirs du Président de la République à son épouse…Tout ceci pour dire que nous avons toute notre confiance à Monsieur le PM et savons qu’il veillera à éradiquer tous ces comportements déviants qui ont fait beaucoup de mal au pays, avec lui, chacun sera à sa place et puis c’est tout.

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