Ville en délabrement, Ntoum, l’une des cités du Grand Libreville semble entièrement oubliée par les pouvoirs publics. Situé à seulement 38 kilomètres de Libreville, ce chef-lieu du département du Komo-Mondah peine à cacher les signes évidents de son abandon. Insalubrité généralisée, routes impraticables, infrastructures dégradées… sont quelques clichés de cette commune qui semble plongée dans une crise urbaine persistante, au grand désarroi de ses habitants.

Des ordures non ramassées et des routes en piteux état dans la commune de Ntoum. © D.R.

 

Érigée en commune en 1996 relativement à la loi organique consacrée à la décentralisation, la ville de Ntoum, à près de 40 kilomètres de Libreville, a connu bien d’évolutions. La commune a enregistré depuis lors des changements importants. Sauf que dans le même temps, cette cité du Grand Libreville semble souffrir du peu d’attention des autorités. C’est du moins l’appréhension des habitants du cru, qui, au regard de la décrépitude de certaines voies de la ville, du délabrement de certains bâtiments et de l’insalubrité qu’ils estiment «généralisée», lancent la une alerte en vue d’attirer l’attention des responsables, de tous ordres.

Stagnation de la commune

Une descente dans les quartiers Soleil, Doubaï, ainsi qu’au carrefour Cocobeach, non loin de l’école publique, permet de dresser un constat amer : les poubelles débordent, les voies secondaires sont fortement dégradées, l’espoir d’un redressement s’amenuise de jour en jour, tandis que les habitants ne cachent plus leur frustration.

Une riveraine, visiblement exaspérée, déclare que «cette histoire d’accumulation des poubelles dans Ntoum nous dépasse complètement». Plus loin, un autre habitant s’indigne de la stagnation de la commune. «Est-ce normal que Ntoum reste comme une campagne alors qu’Akanda et Owendo avancent ? En dehors de la nationale, quelles routes bitumées avons-nous encore ici ?» s’est-il interrogé.

Deuxième ville de la province de l’Estuaire, avec une histoire étroitement liée à l’installation des premiers exploitants forestiers du Gabon, l’exploitation de la roche calcaire au début des années 80 et la production du ciment, Ntoum était pourtant voué à un bel essor. Or, jusqu’alors, elle n’y arrive toujours pas. Et le spectacle vécu par les usagers sur les routes de la localité exaspère davantage.

Des actions concrètes sont attendues, au-delà des promesses

Vue de l’état des routes de la ville. © D.R.

Ce qui fait dire à un chauffeur de taxi périphérique, communément appelé «Clandoman», reliant le rond-point de Gaboprix à Okolassi, que leurs voitures souffrent au quotidien. «Les pièces s’abîment à cause des trous profonds et de l’eau. Et nous finissons au garage presque chaque semaine», a-t-il raconté, avant d’en appeler aux autorités pour qu’elles fassent quelque chose.

Pour les populations de Ntoum, d’autres communes du Grand Libreville connaissent des transformations notables. Mais «leur ville semble figée, dans un état d’abandon». Ce, d’autant plus que «l’absence de réhabilitation des routes praticables en toutes saisons et le manque criant d’un système efficace de gestion des déchets posent aujourd’hui un véritable problème de santé publique et de mobilité urbaine». Il faut donc agir !

D’où le fait que face à la déplorable situation, les appels aux autorités se multiplient. Des actions concrètes sont attendues, au-delà des promesses.

 
GR
 

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