Obligation vaccinale : Les 10 questions au gouvernement d’un leader d’ONG

Face à ce qui s’apparente de plus en plus à une obligation vaccinale anti-covid au Gabon, Geoffroy Foumboula Libeka, membre actif de la société civile engagé dans la lutte contre la corruption et la gabegie, a adressé 10 questions au gouvernement. Entre dénonciation d’un copié-collé des erreurs de la France et demande d’un bilan détaillé des contributions liées à la Covid-19, l’Ambassadeur Leadership et Engagement Jeunesse du Gabon invite le gouvernement à accepter d’engager sa responsabilité dans le consentement éclairé signé par les vaccinés.

Le gouvernement veut-il faire comprendre à l’opinion que la population gabonaise est scientifiquement la plus fragile du continent au point qu’il faut la maintenir dans une situation l’obligeant aujourd’hui à se faire vacciner ? © Gabonreview

S’inquiétant de la gestion au Gabon de la pandémie du Covid-19, un acteur bien connu de la société civile s’est appuyé sur la Constitution. Rappelant que l’article 1^er de la loi fondamentale du Gabon dispose, en son alinéa 2, que «la liberté de conscience, de penser, d’opinion, d’expression, de communication, la libre pratique de la religion sont garantis à tous sous réserve du respect de l’ordre public», il s’engage à défendre la nation conformément à l’alinéa 21 disposant : «Chaque citoyen a le devoir de défendre la patrie et l’obligation de protéger et de respecter la Constitution, les lois et les règlements de la République».

Geoffroy Foumboula Libeka, leader d’Educaf, ONG ayant reçu du Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG), en 2015, le prix de la meilleure Jeunesse du Gabon. © Capture d’écran/Gabonreview

Geoffroy Foumboula Libeka est le leader d’Educaf, prix de la meilleure ONG Jeunesse du Gabon, décerné en 2015 par le Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG). Il rappelle que, depuis septembre dernier, les actions du gouvernement gabonais vont dans le sens d’une obligation vaccinale dans les forces de sécurité et de défense, et les administrations.

Il regrette qu’au lieu de s’inspirer des pays asiatiques qui avaient déjà vécu une crise similaire en 2002 et qui s’en sont rapidement sortis face à celle de la Covid-19, le Gabon a préféré s’inspirer de la France comme modèle de lutte contre la Covid-19, alors même que ce pays européen est positionné, au niveau international, comme l’un des mauvais élèves en matière de gestion de crises au regard des statistiques. «Quand les pays asiatiques préconisaient le port du masque dès le début de la crise, la France déclarait que ce n’était pas nécessaire. Chose que le Gabon a aussitôt repris dans sa stratégie», indique le membre de la société civile qui ajoute que quand cette même France a décidé du port du masque obligatoire, le Gabon a aussitôt rendu le port du masque obligatoire et maintenant qu’elle a décidé de l’obligation vaccinale, le Gabon aussitôt emboîte le pas. «Une danse à la française/OMS qui n’est pas prête de s’arrêter».

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Dans ce contexte de gestion de la pandémie par copié-collé sur la France, l’ambassadeur Leadership et Engagement Jeunesse du Gabon pose les dix questions suivantes au gouvernement :

1- Le chef de l’Etat et le gouvernement à travers son ministre de la Santé ont déclaré que la vaccination était volontaire et non obligatoire. Lorsque les commandants en chef des forces de sécurité et de défense exigent que l’accès des agents à leurs lieux de travail soit conditionné par la présentation d’une carte de vaccination, sommes-nous encore dans le caractère volontaire ou sommes-nous dans le caractère obligatoire de la vaccination ?

2-Pourquoi le gouvernement refuse-t-il d’assumer sa responsabilité dans le consentement éclairé qu’il fait signer aux personnes qui se font vacciner ?

3- Pourquoi le gouvernement et les firmes pharmaceutiques disent-ils se désengager de toutes répercussions liées à des effets secondaires causés par le vaccin ?

4- Un acteur de la société civile engagé dans la promotion de la vaccination Covid-19 vient de décéder de la Covid-19 quoiqu’ayant été vacciné. Le gouvernement engagera-t-il sa responsabilité pour mener des études indépendantes afin de savoir si cela est dû aux effets secondaires causés par le vaccin ? Au cas où cela est prouvé le gouvernement dédommagera-t-il la famille et poursuivra-t-il la firme pharmaceutique auteur de ce vaccin ?

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5- Au 10 juin 2020, on enregistrait un montant de 503,047 milliards de contribution à la lutte contre la Covid-19 et au 10 février 2021, des recettes tests Covid oscillant entre 1,4 et 5,8 milliards pour s’établir à une moyenne mensuelle de plus d’1 milliard de recette Covid-19. Pourquoi à ce jour, il n’y a aucun bilan financier détaillé sur l’usage de ces fonds ? S’agissant des 503,047 milliards, le 13 avril 2020 le Fonds initial Covid-19 déposé à la CDC était crédité de 25 milliards. Le 13 avril 2020, mesures fiscales et économiques contre la Covid-19 de 225milliards. Donc 250 milliards de contribution publique annoncée par le chef de l’Etat lors de la mise en place de l’urgence sanitaire. A cela s’ajoute des emprunts d’un montant d’un plus de 246,2 milliards au 31 juillet 2020 et des dons globalement chiffrés en milliards. Pourquoi à ce jour nous n’avons pas un bilan détaillé des contributions liées à la Covid-19 ?

6- L’efficacité des vaccins étant sujette à discussion dans les pays où ces derniers ont été créés, pourquoi le gouvernement gabonais avec tous ses scientifiques n’a-t-il à ce jour jamais organisé des débats objectifs et contradictoires pour permettre à la population de se faire sa propre opinion ?

7- Le 10 avril 2020 lors de son allocution, le chef de l’Etat annonçait la création de 60 centres de dépistage, la dotation de 100 respirateurs, 100 appareils d’aide respiratoire, 10 ambulances équipées dont une par province, 9 kits d’imagerie mobile par province quand le 24 mai 2020 l’AFD à travers le projet PASS2 annonçait la dotation de 5 respirateurs, 48 moniteurs, 4 appareils d’épuration extrarénale etc. Peut-on aujourd’hui dire que tous les hôpitaux du Gabon sont aux normes ou disposent du minimum pour traiter les cas de Covid-19 ?

Récapitulatif de l’argent engrangé par le gouvernement pour lutter contre la pandémie. © Capture d’écran/Gabonreview

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8- Le Gabon disposant d’un laboratoire certifié P4 (le CIRMF), qu’est-ce qui peut expliquer que le gouvernement gabonais maintienne la population depuis bientôt plus d’1 an dans cette situation, contrairement à plusieurs pays sur le continent au sein desquels les populations vaquent à leurs occupations, tiennent des concerts, des réunions dans le respect des mesures barrières ? Est-ce parce que le Gabon dispose d’un laboratoire certifié P4 qu’il ait fait des examens sur la population gabonaise, que le gouvernement prend ces mesures peut-être pour faire comprendre à l’opinion que la population gabonaise est scientifiquement la plus fragile du continent au point où on la maintienne dans cette situation l’obligeant aujourd’hui à se faire vacciner ? Si c’est le cas que le gouvernement nous le dise.

9- Quand l’économie tourne à moitié à cause du couvre-feu avec comme conséquence, la fermeture de plusieurs entreprises, l’accroissement du taux de chômage, la riposte contre la Covid-19 trouve-t-elle son efficacité uniquement sur la vaccination ? Ne peut-elle pas être également une riposte économique, culturelle, scientifique, etc. ?

10- L’alinéa 1 de notre Constitution dispose, «chaque citoyen a droit eu libre développement de sa personnalité dans le respect des droits d’autrui et de l’ordre public. Nul ne peut être humilié, maltraité, torturé même lorsqu’il est en état d’arrestation en cas d’emprisonnement». Le gouvernement a-t-il le droit d’humilier, de maltraiter et torturer un Gabonais en l’obligeant à se faire vacciner parce qu’il appartient aux forces de sécurité et de défense ou à une administration publique ? en obligeant administratifs, les agents de force de sécurité et de défense le gouvernement ne viole-t-il pas l’alinéa 1^er de notre Constitution ?

Pour Geoffroy Foumboula Libeka, s’il y a obligation vaccinale au Gabon, le gouvernement doit accepter d’engager sa responsabilité dans le consentement dit éclairé qu’il fait signer aux personnes vaccinées. Cela permettrait, estime-t-il, de rassurer la population plutôt sous pression.