«Œuvres littéraires complètes» : le vécu et les hommages du Pr Ropivia en 4 livres
Tenant sur 4 livres étalés sur un peu plus de 300 pages, «Œuvres littéraires complètes. Anti-liberté dans un cube-monde» du Pr Marc-Louis Ropivia a été présentée le week-end écoulé. Postfacé par le Dr Raphaël Misère Kouka, l’ouvrage s’entend pour certains comme le premier tome des mémoires du Professeur à la retraite qui, au-delà de l’imaginaire créé, ambitionne d’écrire une partie de l’histoire politique du Gabon sans doute censurée par le pouvoir des années 90. «Nous sommes les témoins de l’histoire. C’est pour ça que j’ai écrit ce livre», a déclaré l’auteur.
Paru aux éditions Unicité et postfacé par le Dr Raphaël Misère Kouka, Œuvres littéraires complètes. Anti-liberté dans un cube-monde du Pr Marc-Louis Ropivia a été présenté le week-end écoulé. L’ouvrage se compose de 4 livres étalés sur un peu plus de 300 pages. « Vie d’autre mur » qui selon Raphaël Misère Kouka n’est que l’expérience de Marc-Louis Ropivia en prison ; l’histoire des orungu ; la rumeur dans « La Gabani », un pays imaginaire dans lequel un président de la République hyperpuissant gère La Gabani qui a beaucoup de richesses et une petite population, mais dont les gens sont malheureux et n’en profitent pas ; et des hommages rendus à tous ceux qui ont vécu avec l’auteur.
Notamment, des professeurs de l’Université Omar Bongo (UOB) ainsi que certaines figures emblématiques qui ont marqué l’histoire du Gabon. «Le sous-titre Anti-liberté dans un cube-monde nous envoie vers l’enfermement, vers la séquestration, l’emprisonnement, l’encellulement», a commenté Raphaël Misère Kouka faisant allusion à cette expérience de l’auteur en prison. «Anti-liberté c’est quelque chose de simple. C’est l’une des étapes classiques quand on va vers la prison, vers la déshumanisation. Dès lors qu’on commence à vous entraver les mains par des menottes, vous êtes déjà dans une situation d’anti-liberté», a pour sa part déclaré l’auteur.
Le cube-monde où la métaphore de l’emprisonnement
Le cube-monde, a-t-il expliqué, concerne les conditions d’incarcération, d’enfermement dans l’espace et dans le volume. Soit, la prison centrale où il a été incarcéré à l’époque et qui selon ses dires, contenait des cellules donnant sur des cours communes où certains prisonniers échangeaient. «Mais nous qui étions dans des conditions difficiles nous étions dans un volume, seuls dans un isolement complet avec pour seule récompense de regarder un ciel rationné», a dit l’auteur expliquant d’où lui est venue l’expression Cube-monde. Les souvenirs de la Prison centrale constituent d’ailleurs la quintessence de cet ouvrage malgré la poésie, le roman et les hommages.
Raphaël Misère Kouka préfère parler de «géo-poésie» tant dit-il, la poésie de l’auteur «se base sur la géographie. Il y a des influences». Mais surtout, d’un ouvrage accessible à tous. «Ces œuvres sont écrites par un universitaire dans une langue académique recherchée, mais tout le monde peut se retrouver à cause des similitudes avec le Gabon, mais surtout son expérience carcérale parce qu’il a été emprisonné de 1972 à 1975», a-t-il déclaré. «C’est du vécu. On va parler du Gros Bouquet, mais de façon métaphorique. Il y a du gabonisme qu’on y trouve avec le kongossa», a-t-il ajouté notant qu’il y a d’autres mots renvoyant à la territorialité gabonaise.
Transmettre les cours ne suffit pas
Si pour l’éditeur, cet ouvrage est une somme de composantes qui ouvrent sur un avenir à imaginer, une mémoire qui donne à pressentir un vent de liberté, un champ d’espoir, Marc Louis Ropivia souligne que la matière principale du livre s’inscrit dans une lutte politique au Gabon sous le règne d’Omar Bongo. Assez pour permettre aux nouvelles générations de s’imprégner d’une partie de l’histoire du Gabon censurée par le pouvoir de l’époque du monopartisme. «Les intellectuels ont toujours plusieurs vies après l’activité professionnelle (je suis retraité). Cette vie c’est l’écriture parce que nous nous transformons», a déclaré Marc-Louis Ropivia.
«La jeunesse a besoin d’apprendre de nos expériences, car transmettre les cours ne suffit pas. Nous sommes des témoins de notre temps. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre qui pour certains est déjà un premier tome de mes mémoires», a-t-il expliqué. Pour rappel, Marc-Louis Ropivia est un géographe, universitaire et homme politique gabonais. Âgé de 73 ans, il a été recteur de l’Université Omar Bongo ainsi que ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
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