Oligui dévoile sa feuille de route et fixe le cap institutionnel jusqu’en décembre 2025

Dans une allocution solennelle à la faveur de sa prestation de serment le 3 mai, le président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema a décliné le calendrier politique qui marquera définitivement la fin de la transition et le retour à un ordre constitutionnel complet. À travers un discours riche en engagements institutionnels, sociaux et économiques, le chef de l’État a réaffirmé sa volonté de doter le Gabon de bases solides pour la nouvelle République qu’il inaugure.

Brice Clotaire Oligui Nguema lors de sa prestation de serment le 3 mai 2025. © D.R
Devant une assemblée de chefs d’État, de diplomates, de hauts responsables et de citoyens venus nombreux, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment le 3 mai 2025, marquant la fin officielle de la transition engagée en août 2023. Ce moment solennel a fait suite à la présidentielle du 12 avril, dont les résultats ont été validés par la Cour constitutionnelle, ouvrant ainsi la voie au retour à l’ordre constitutionnel. Lors de cette cérémonie d’investiture, au cours de laquelle il a prononcé un discours dense, à la fois institutionnel et visionnaire, il a dévoilé le calendrier politique des mois à venir.
«L’élection du président de la République marque la fin du processus de transition et le retour à l’ordre constitutionnel», a-t-il affirmé. Dans une volonté claire de reconstruire l’architecture démocratique du pays, Oligui Nguema a annoncé l’organisation des élections législatives et locales les 27 septembre et 11 octobre 2025. L’élection des sénateurs interviendra quant à elle les 8 et 29 novembre. Le Parlement sera ainsi reconstitué par étapes : l’Assemblée nationale siègera dès le 4 novembre, et le Sénat prendra ses fonctions le 15 décembre. À ces échéances s’ajoutent la mise en place du Conseil économique, social, environnemental et culturel, fixée au 1er décembre 2025, ainsi que l’entrée en fonction des juges constitutionnels, désignés le 19 décembre et appelés à prêter serment le 23 décembre.
Conscient des priorités
«Ce processus marque la fin de l’organisation des institutions constitutionnelles de notre République», a déclaré le président, qui veut tracer les contours d’une «cinquième République» institutionnellement complète, qu’il entend bien inaugurer. Dans ce contexte, il a tout aussi pris une dimension morale et réformatrice. «Les Saintes Écritures nous enseignent que c’est la justice qui élève une nation», a-t-il lancé, en appelant à une rupture nette avec les pratiques du passé : impunité, corruption, laxisme et paresse. Le président a promis une administration plus performante et un strict respect de l’État de droit. Face aux défis sociaux, Oligui Nguema a dressé un tableau lucide des attentes du peuple gabonais.
«La santé, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’énergie, le logement, la lutte contre la vie chère, la précarité de l’emploi, la sécurité, sont au cœur de mes préoccupations», a-t-il allégué, conscient des urgences sociales qui attendent des réponses concrètes. Sur le plan économique, Oligui Nguema a rappelé que le Gabon reste une «terre d’opportunités» et s’est engagé à accélérer la transformation des matières premières. Selon lui, des incitations seront mises en place pour améliorer l’employabilité des jeunes. Il a également annoncé un plan de modernisation des infrastructures : routes, ponts, chemins de fer et équipements énergétiques. «Bâtir des infrastructures de qualité» fait, selon lui, partie des actions prioritaires.
Redresser l’État
Sur le front diplomatique, Oligui Nguema a salué le retour du Gabon au sein de l’Union africaine (UA), validé lors du Conseil paix et sécurité du 30 avril 2025 à Addis-Abeba. Il a tenu à remercier personnellement le président angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, pour son rôle actif. En revenant sur l’histoire diplomatique du Gabon, Oligui Nguema a rappelé que le pays avait accueilli, il y a cinquante ans, le sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Il a annoncé que Libreville se porte candidate pour organiser en 2027 le huitième sommet de la coordination de l’Union africaine, et en 2030, le 22e Sommet de la Francophonie.
Le 3 mai, le Gabon a officiellement tourné une page de son histoire récente. Avec une nouvelle Constitution, un président désormais élu, un calendrier électoral précis, et une ambition affirmée de redresser l’État, la nouvelle République prend corps. Reste à inscrire cette volonté dans la durée et dans les actes.

1 Commentaire
Les deux CAN nous avait ruiné. Organisé ces sommets de l’UA ne sert pas les besoins prioritaires du Gabon et l’urgence sociale. Certes notre appartenance à ces deux familles nous engage mais à ce niveau ça pouvait attendre, après la transition c’est encore la transition pour tester nos institutions, le nouveau fonctionnement de notre administration et atteindre la performance.