Le 6 mai à Oyem, Christiane Bitougat (ancienne syndicaliste et ancien ministre) a exprimé son mécontentement après que les conseillers municipaux de la commune d’Oyem ont eu décidé de voter une motion de défiance contre le maire accusé d’avoir détourné de l’argent. «Qui n’a pas volé ici !», s’est-elle exclamée défendant Christian Abessolo Menguey.

Christiane Bitougat (debout) lors de la séance du 6 mai 2023. © D.R.

 

Christian Abessolo Menguey, le maire d’Oyem, finira-t-il à «Sans-Famille» comme son camarade Léandre Zue ? La question taraude bien d’esprits après la session extraordinaire du Conseil municipal de la commune d’Oyem le 6 mai. Il est accusé d’avoir détourné de l’argent sous prétexte des travaux qui auraient coûté 210 millions de francs CFA et dont l’Anavéa a ordonné la suspension suite à des irrégularités constatées. 22 des 37 conseillers présents à la réunion du 6 mai ont voté, contre lui, une motion de défiance le privant de signature et le destituant de ses fonctions de président du Conseil municipal d’Oyem. Une décision décriée par des conseillers proches de lui et issus comme lui, de la formation politique au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG).

«Toi, champion du vol, qui t’a enlevé ?», lâche Christiane Bitougat

Vue des travaux de la tribune officielle d’Oyem. © D.R.

Parmi eux, Christiane Bitoughat, ancienne présidente très virulente de l’Union des syndicats de l’administration publique, privée et parapublique (Usap), et ancienne ministre et directrice adjointe du cabinet présidentiel sous Omar Bongo. Elle aurait voulu qu’à l’approche des prochains scrutins, Christian Abessolo Menguey, le maire d’Oyem, termine son mandat même s’il a volé. «Des vrais PDGistes ne peuvent pas fonctionner comme ça», a-t-elle dit estimant qu’au-delà des instructions sans doute données par les responsables du PDG, il fallait supplier le secrétaire général du PDG, Steeve Nzégo Dieko, de laisser le maire d’Oyem terminer son mandat. «De lui dire, pardon SG. A 2 mois des élections, on ne peut pas se comporter ainsi. Il faut qu’on aille jusqu’au bout. On va démettre le maire quand on va reprendre les élections, ce qui est normal», a-t-elle estimé.

«Vous n’avez pas honte les PDGistes que nous sommes, venir nous mettre à nu devant les autres conseillers. Et demain quand on va perdre la mairie, ça sera la faute à qui ? à nous-même !», a-t-elle lâché. «Parce que vous croyez que ce que voulez faire à la dernière minute, que l maire a volé (…) c’est à cause de ça vous l’enlevez. Qui n’a pas volé ici ? Toi, champion du vol, qui t’a enlevé ? Qui t’a enlevé ? Arrêtez-ça», s’est-elle exclamée pointant entre autre le communal du PDG, un autre conseiller, à en croire sa démarche, voleur comme le maire sous le coup de la motion de défiance. Défendant mordicus Christian Abessole Menguey, elle s’est d’ailleurs dit prête à partir. «Si on veut le destituer, enregistrons aujourd’hui que nous n’étions pas contents de lui et convoquez une autre session extraordinaire où il n’y aura qu’un seul point à l’ordre du jour : destitution du maire. C’est comme ça on fait», a-t-elle poursuivi.

La destitution sera-t-elle actée ?

Christian Abessolo Menguey aurait décidé de faire un recours à cette décision de destitution. Le projet qu’il a lancé, avait pour la première fois été présenté lors de la session du conseil municipal du 18 janvier 2021. Mais au regard des restrictions anticovid à cette période, la session s’était tenue en l’absence de plusieurs conseillers. Ce qui selon, des conseillers municipaux, ne permettait pas de valider les décisions prises. Ledit projet avait été de nouveau, présenté lors du conseil municipal du 1er février 2022, mais les conseillers estimaient qu’il n’était pas suffisamment clair. Ils avaient adopté le projet sous réserve de la mise en place d’une commission spécialisée qui devait statuer sur la faisabilité du projet avant sa validation en session du conseil. Le président du Conseil municipal devait prendre un arrêté municipal pour la mise en place de cette commission dont les travaux devaient être sanctionnés par un rapport présenté en session du Conseil municipal.

Mais à en croire les conseillers municipaux, il n’y a eu ni commission ni rapport tels que demandé. Le projet n’aurait donc jamais été voté en Conseil. Ce qui n’aurait pas empêché Christian Abessolo Menguey de lancer un appel d’offre pour la réalisation des travaux avec comme pièces versées au dossier pour faciliter la sortie des fonds, une délibération portant le vote de 39 conseillers et une fiche de présence mentionnant la présence de 38 conseillers présents. Pour ces conseillers y a donc eu faux en écriture sur les documents. Cependant, peu avant la tenue de cette session extraordinaire, le maire d’Oyem affirmait «il y a bien eu la mise en place de la commission technique spéciale le 1er février 2021».

210 millions de francs CFA pour ça !

Selon lui, le conseil municipal du 18 janvier avait été «tenu dans les règles de l’art». Aussi, affirmait-il, «la somme de 210 millions de francs CFA est entièrement entre les mains de l’entrepreneur. Avec un premier versement de 30 millions en novembre 2022, un deuxième de 40 millions de francs CFA le 3 mars 2023 et un dernier de 140 millions de francs CFA, le 23 mars 2023. Le tout vérifiable au trésor public». Les travaux valant 210 millions de francs CFA concerneraient la peinture de la place de l’indépendance, le montage d’une mini-barrière (à peine 50m) derrière la place de l’indépendance et la construction d’à peine 20 boxes. «Tout cet argent pour ça ?», s’interrogent les Oyémois.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Shaq Hilaire dit :

    À Christiane !!!! Tellement descendue si bas !! Tes arguments de défense pour le Maire en question font foi de ta bassesse d’esprit démocratique, transparent. C’est ainsi que vous gérez les communes au sein du parti de masse ? Pathétique !!!

  2. Arnaud Sherubin MOUNANGA dit :

    Franchement c’est tellement pathétique de lire de tels propos d’une personne qui fut opposante et syndicaliste, qui avait l’admiration de certains gabonais dont j’en faisais parti. Avec de tels raisonnement des militants du partis de masse, on comprend mieux pourquoi le pays n’avance pas, vous promouvez impunité, la corruption, la tolérance a la gabegie et le débandade au sein du PDG.

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