Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a annoncé, le 18 octobre, la réduction de certaines indemnités des parlementaires et la suppression de certains fonds. Alors que le CTRI justifie sa démarche par la nécessité d’être moins dispendieux en cette période de transition, certains parlementaires ne l’entendraient pas de cette oreille.

Le président de la Transition a décidé de la suppression de certains privilèges des parlementaires. © Com. présidentielle

 

Les membres du Parlement de la Transition au Gabon ne seront financièrement pas traités comme les députés et sénateurs des législatures qui ont précédé la période de transition. Le 18 octobre à travers un communiqué, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a annoncé la réduction de l’indemnité des parlementaires, la suppression des fonds politiques, la suppression de la prime de transport du 17 août et la réduction de moitié de l’indemnité de session. Selon le CTRI, cette décision du président de la Transition est motivée par «le souci constant de tendre vers un assainissement des finances publiques et une réduction des charges de l’État».

L’analyse de Mays Mouissi qui en disait long

Les montants n’ont pas été dévoilés, mais un rapport de Mays Mouissy publié en 2018, bien avant son entrée au gouvernement, en parlait. L’indemnité parlementaire de base, selon cette analyse, se situe à environ 1,8 million de francs CFA par mois. Avec la réduction, un parlementaire pourrait dans ce cadre toucher sensiblement 1 million de francs CFA par mois. Les fonds politiques étaient versés deux fois par an à hauteur de 5 millions de francs CFA par versement soit 10 millions de francs CFA. Si l’on s’interroge sur le montant de la prime de transport du 17 août, l’indemnité de session à 40 000 francs CFA par jour de session devrait tomber à 20 000 francs CFA.

On n’a non plus aucune idée du nombre de sessions qui se tiendront durant la durée de la Transition, mais si l’on s’en tient à l’étude de Mays Mouissy, les nouvelles autorités qui veulent mettre un terme aux manies dispendieuses pourraient réaliser des économies substantielles. Outre la réduction et la suppression des fonds annoncés par le CTRI, d’autres primes que percevaient les parlementaires pourraient être supprimées de fait au regard du contexte. Lequel contexte est marqué par la nomination et non l’élection des parlementaires, mais surtout une répartition du nombre de sièges ne tenant pas compte du découpage électoral. Principalement, les frais de comptes rendus parlementaires et la prime de transport.

Des parlementaires prêts à jeter l’éponge ?

Les frais servaient à couvrir les dépenses des parlementaires lors des tournées explicatives dans leurs circonscriptions électorales (4 millions par an) et la prime était comprise entre 600 000 et 1 000 000 de francs CFA par an en fonction de l’éloignement de la circonscription de l’élu. Des économies qui pourraient donc peser dans la balance financière du pays quand bien même, ils pourraient conserver les fonds de cabinet estimés à 7,8 millions de CFA par an ainsi que les frais de mission. Déjà, a indiqué le CTRI, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema instruit l’Assemblée nationale et le Sénat «d’élaborer un règlement financier fixant les ressources des deux chambres du Parlement et leur emploi durant toute la période de la transition». 

Dans le pays où beaucoup s’étaient enflammés après la nomination des membres du Parlement de la transition, cette décision a immédiatement été saluée par une bonne partie de l’opinion au même titre que l’annonce du CTRI relative au renoncement du président de la transition à son salaire de président de la République, des bruits de couloir indiquent que certains parlementaires de la transition déchantent. Iront-ils jusqu’à jeter l’éponge ? Le pays compte 98 députés et 70 sénateurs. 168 parlementaires de la transition qui examineront la loi constituante proposée par le gouvernement avant l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum. La période de la transition quant à elle, n’a toujours officiellement pas été définie.

 
GR
 

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