Une vidéo d’élèves parodiant l’hymne national gabonais fait polémique. Auteurs du film amateur, huit apprenants du lycée Nelson Mandela de Libreville ont été sanctionnés, suscitant le débat sur la sévérité des mesures allant jusqu’à l’exclusion définitive. Sanctions excessives ou exemple nécessaire ?

L’éducation civique devrait réintégrer les programmes scolaires afin d’apprendre les bases aux enfants et éviter le scénario du lycée Nelson Mandela (Illustration). © D.R.

 

Un fait divers et non des moindres alimente le débat depuis le 20 octobre dernier. Des élèves du lycée d’application Nelson Mandela de Libreville ont été définitivement ou temporairement exclus pour avoir négativement parodié ou trituré volontairement l’hymne national, la Concorde. «Est-ce normal ? Cette décision n’est-elle pas disproportionnée quand on sait qu’on ne fait que reprendre avec une tradition qui s’était perdue ? Combien parmi ceux qui ont prononcé cette sanction ou l’approuvent sont capables de chanter du début à la fin l’hymne national ? S’ils n’y arrivent pas, quelle sanction méritent-ils ?», telles sont quelques questions que se posent les populations après la découverte des sanctions infligées à huit (8) apprenants de cet établissement.

Pastiche filmée et postées sur les réseaux sociaux

Ignorant l’importance de leur acte, les élèves concernés s’étaient par ailleurs permis de filmer leur performance je-m’en-foutiste avant de la diffuser sur les réseaux sociaux. La vidéo, comme on pouvait se l’imaginer, a largement circulé sur les réseaux sociaux. En conséquence de quoi, un Conseil de discipline a été tenu le vendredi 20 octobre dernier pour discuter du cas des huit élèves ayant caricaturé l’hymne national lors de la descente des couleurs le 13 octobre. En définitive, les sanctions vont de l’exclusion définitive aux travaux d’intérêt général, en passant par des exclusions temporaires.

Pour les responsables de ce lycée, ces sanctions visent à attirer l’attention des autres élèves et leur rappeler l’importance du respect des symboles nationaux et des règles au sein de l’établissement scolaire. «Elles visent à sensibiliser les élèves sur leur devoir civique et à promouvoir un environnement d’apprentissage respectueux et discipliné», soulignent-ils.

Sanctions controversées

Ces sanctions sont cependant controversées. Certains les jugent excessives. «Encore des mesures abusives. Tous ont fauté mais les sanctions sont différentes», s’offusque un parent. D’autres approuvent l’exemplarité de telles décisions. «C’est un bon exemple pour nos enfants, cela évitera un effet de contagion», estime un père, rappelant que les élèves se sont filmés et ont diffusé les images. Si le comportement des jeunes est condamnable, des parents suggèrent de revoir les sanctions.

D’autres estiment que cette polémique illustre la nécessité de remettre au goût du jour les cours d’éducation civique dans les écoles. Objectif : enseigner les bases aux enfants. Depuis le 16 octobre, la levée du drapeau est obligatoire tous les lundis dans les établissements scolaires sur instruction du président de transition. Une habitude délaissée qu’il faut réinstaller auprès des jeunes générations.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Des adultes qui ont complètement corrompu la nation quand il ne se sont pas compromis dans les mentalités inique du régime Bongo veulent compromettre l’avenir des enfants comme punition pour le mal moindre que le Chemin qu’ils ont eux-mêmes montré. Pour que cette punition soit légitime, il faut que Balonzi, Koye, Natha, Ella Ekogha, Ali Bongo, Sylvia, Nourredine, Ali Bongo qui ont commis des crimes et la haute trahison aient la peine capitale.

  2. Akoma Mba dit :

    Punir avec mesure c’est bien. Exclure en enfant pour ça c’est trop et ça ressemble à la dictature.
    Alors les militaires, les gabonais ne sont pas tous des militaires et nous sommes au XXIème siècle. Par contre des détourneurs de tout poil et des personnes ayant entrainé des morts d’hommes après des élections sont libres et sont même nommées au sommet de l’Assemblée Nationale.

    • Fille dit :

      Non au contraire. Eviter l’exclusion définitive qui serait en effet trop, mais une exclusion de quelques jours pour laisser les enfants et les parents réfléchir ensemble me semble une bonne chose.

      Mais enfin, ces enfants sont tout de même au collège non ? Ils ne comprennent rien ? quel est l’intérêt de parodier l’hymne national ? Et on devrait laisser cette bêtise se populariser pour bâtir quelle société à la fin ? Des enfants qui sont habitués à jouer les idiots ça suffit là. Je suis une mère et je sais de quoi je parle. L’école fait sa part, aux parents de faire la leur en incluant la notion Gabon.

  3. DesireNGUEMANZONG dit :

    Je suis pour une pénalité financière et l’exclusion sous une autre forme.

    La pénalité financière : l’allocation de rentrée scolaire supprimée. En fait, les parents paient les frais de scolarité en cas de comportement anti-civique de leur(s) enfant(s).

    L’exclusion sous une autre forme. OUI. En présentielle pour les cours sauf le sport. Il (elle) est toujours inscrit(e) à son lycée mais n’est pas autorisé(e) à assister au cours. Il prendra ses cours avec ses camarades et pourra faire ses examens trimestriels dans une salle à part. Oui de manière temporaire: effectuer les travaux d’intérêt général qui responsabilisent.

    On ne peut pas exclure définitivement un élève. Car l’instruction est (devrait l’être) obligatoire jusqu’à 16 ans, voire 18 ans.

    A bientôt!

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