Train de vie luxueux, cocaïne, cupidité, divorce abordé, demande de permission pour accéder à la tombe d’Omar Bongo, Nourreddin et Cie ne pensant qu’à faire la fête, siphonage des fonds de la toute dernière campagne électorale… Elle s’imaginait intouchable. Elle a été la première arrêtée. Sylvia Bongo, l’épouse française du président gabonais, a été emportée par la tempête du coup d’État du 30 août 2023. Celle qui tirait les ficelles du pouvoir depuis l’AVC de son mari paie aujourd’hui les excès d’une vie de reine sur le dos des Gabonais. Portrait, par le quotidien français Libération, d’une Marie-Antoinette africaine qui n’a pas vu venir la fin de son règne.

Le président Ali Bongo et son épouse Sylvia, en février 2016, à Port Gentil. © Steve Jordan / AFP

 

On le savait déjà, mais le journal français Libération rappelle les faits, en dit un peu plus et y met du croustillant, indiquant que « les excès de l’épouse française du chef d’État auront précipité la chute du régime ».

Le 30 août 2023 en effet, un coup d’État militaire a renversé le président Ali Bongo, mettant fin à plus d’un demi-siècle de règne de la dynastie Bongo. Ce jour-là, Sylvia Bongo, l’épouse française d’Ali Bongo, a été l’une des premières arrêtées. Celle qui était devenue la véritable reine du palais présidentiel a brutalement été déchue.

Assignée à résidence au Palais du bord de mer à Libreville

Libération rappelle que « Sylvia et [son] fils ainé, Nourreddin 31 ans, [sont] tous deux accusés de sêtre emparés de la réalité du pouvoir au lendemain du terrible AVC qui avait foudroyé Ali Bongo en visite à Ryad en Arabie saoudite, le 25 octobre 2018. Selon plusieurs sources, le couple était alors au bord du divorce. Mais depuis cette date, la Française fait figure de régente qui contrôle tout. »

Omniprésente auparavant, Sylvia Bongo est donc désormais invisible, assignée à résidence au Palais du bord de mer à Libreville. Pourtant, quatre jours avant le putsch, cette femme élégante de 61 ans affichait encore son plus beau sourire sur les réseaux sociaux, appelant les Gabonais à voter.

Mais le scrutin du 26 août, une nouvelle fois truqué, n’a fait que précipiter la chute d’un régime déjà très impopulaire. Peu après la proclamation contestée de la victoire d’Ali Bongo, des officiers de tous les corps d’armée ont pris le pouvoir, acclamés par la foule.

Marie-Antoinette : déco du palais présidentiel,  “Young team” et permission pour le mausolée Omar Bongo

« A la différence de la vraie Marie-Antoinette, Sylvia ne s’est pas contentée de refaire la déco du palais présidentiel. Elle s’est révélée très active dans la gestion du pouvoir. Et elle est allée trop loin, constate un membre de la “famille” », joint par Libération à Libreville. « Elle a eu des positions agressives, elle a isolé le Président. Toutes les nominations passaient par elle. Sylvia s’est aliénée tout le monde. Sauf une petite clique, surnommée la “Young team”, autour de son fils Nourreddin, qu’elle rêvait de voir un jour succéder à son père sur le trône présidentiel », poursuit l’interlocuteur du quotidien Libération, selon lequel ce proche d’Ali, par les liens de sang, n’avait plus accès à lui «qu’une fois par an et seulement pour une heure».

La fratrie présidentielle, humiliation ultime, « devait désormais demander la permission pour se recueillir sur la tombe du paternel, dans le mausolée érigé à Franceville, sa ville natale. Les relations de Sylvia étaient notamment détestables avec Pascaline, la fille aînée dOmar qui en avait fait sa conseillère ».

Pourtant, Sylvia Bongo a longtemps incarné la face acceptable du régime, à travers sa fondation et son hyperactivité sur les réseaux sociaux. Mais dans les faits, elle contrôlait tout depuis l’AVC de son mari en 2018, avec son fils aîné Nourredine, au détriment d’Ali Bongo diminué.

Nourreddin et ses amis ne pensaient qu’à faire la fête

« Nourreddin et ses amis ne pensaient qu’à faire la fête. On le nomme fin 2019, coordonnateur des affaires présidentielles, un poste crée pour lui. Deux ans plus tard, le poste est supprimé, il était trop borderline. Vous remarquerez que le fils est désormais poursuivi pour détournements de fonds et corruption active. Mais également pour trafic de stupéfiants. Or la cocaïne, c’est connu, rend agressif et procure un sentiment de toute-puissance », selon Libération.

Sylvia Bongo n’était vraisemblablement pas en reste quant à l’usage de substances prohibées. Le journal français cite Vincent Hugeux, journaliste indépendant spécialiste de l’Afrique, un bon moment détesté par les officiel au Gabon. Selon celui-ci, le 13 janvier 2011, la première dame arrive en jet privé au Bourget. De façon inattendue, ses bagages sont fouillés, «sac à main compris», par la police de l’air et des frontières. Dont les chiens renifleurs, auraient «déniché dans l’une des valises auscultées des traces d’une substance illicite».

Vincent Hugeux concède tout de même qu’il «n’était pas évident de trouver sa place dans le clan des Bongo quand on est une femme blanche. Elle a dû certainement faire face à l’hostilité de ses belles-sœurs, a avalé bien des couleuvres face aux amis de son mari, parmi lesquels figurait le roi du Maroc qui lui était hostile. Elle jouait du coup la surenchère de l’africanité, à travers une implication dans des projets humanitaires tous azimuts».

Train de vie luxueux. Cupidité. Siphonage des fonds de la campagne électorale

La Française et son clan menaient un train de vie luxueux, puisant sans vergogne dans les caisses de l’État. Les Gabonais dénonçaient des conditions de vie misérables, en décalage avec ce luxe ostentatoire.

Le coup d’État a révélé au grand jour la gabegie du clan Bongo. Citant le proche de la famille joint au téléphone, Libération indique : «Sylvia et son fils étaient déconnectés de la réalité́ du pays. Ils n’avaient aucune attache dans le terroir. Ils étaient si cupides, qu’ils ont même siphonné les fonds de la dernière campagne électorale. La veille du vote fin août, ils ont refusé de verser la prime promise aux militaires de la garde républicaine, qui était pourtant quasiment leur milice privée !»

Lors de perquisitions, des millions en liquide ont été découverts chez Sylvia Bongo et Nourredine. Celle qui voulait transmettre le pouvoir à son fils a été déchue en un jour.

Bien qu’impopulaire, le sort de l’ex-première dame reste incertain. Sa discrétion actuelle laisse penser qu’elle pourrait être épargnée, d’autant que les relations entre le Gabon et la France restent bonnes. Mais les masques sont tombés sur plus d’un demi-siècle d’excès de la dynastie Bongo.

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Omva dit :

    Je cite:

    « Au lendemain du coup d’Etat, plusieurs perquisitions ont eu lieu, ciblant particulièrement les réseaux de Sylvia Bongo et de son fils. Les internautes ont largement commenté, avec une jubilation vengeresse, les images de l’aîné, un peu hagard, vêtu d’un tee-shirt à l’effigie de Bambi, aux côtés de son «directeur de cabinet» Ian Guislain Ngoulou.

    Tous deux incapables d’expliquer le contenu exhibé face aux caméras : des valises remplies de billets, d’une valeur totale de 6 millions d’euros.

    Dans une autre villa, appartenant à Sylvia, 200 000 milliards de francs CFA (soit 304 millions d’euros) en cash auraient été retrouvés. Mais dans ce cas, aucune image n’a filtré. «Il y a une grande part de mise en scène médiatique dans ces perquisitions. Le gouvernement de transition choisit qui il veut épingler sur la place publique. Nourreddin et ses potes ont humilié tant de gens.

    A commencer par le général Olingi Ngema, dont ils se méfiaient et qu’ils prévoyaient de limoger à l’issue des élections», souligne Bernard Christian Rekoula, un célèbre activiste de l’environnement aujourd’hui réfugié en France. »

    Source Journal « Liberation.fr »

  2. Serge Makaya dit :

    Que tout ceux qui ont voulu le MAL de ce pays CROUPISSENT dans les prisons pour TOUJOURS. A Ntare Nzame …

  3. Serge Makaya dit :

    Qu’ils aillent se faire FOUTRE tous. A Ntare Nzame. QU’ILS AILLENT SE FAIRE FOUTRE. C’est mon seul MESSAGE. vive notre président de la transition: Brice Clotaire Oligui Nguéma.
    Que Nzame te bénisse.

  4. Lavue dit :

    Ces petites gens sans niveaux intellectuel et culturel finissent presque toujours de la même façon. ALI n’aurait pas fini différemment. C’est quelqu’un de peu brillant, pas travailleur du tout et de très complexé, c’est pourquoi il s’est toujours entouré de cancres qui lui ressemblent.

    A sa maladie la femme n’a fait qu’appliquer ce qu’elle avait déjà observé auprès de lui.
    Mais les véritables complices sont les hommes au sein du PDG, des hommes sans couilles, qui n’étaient même pas capables de « niq… » cette connasse pour la ramener à la raison. Ils subissaient tous comme des maboules. Le SENAT, L’Assemblée nationale, remplis des PDGistes opportunistes, irresponsables et en manque de courage ont laissé cette femme agir telle une enfant de 6 ans au volant d’une voiture. Elle était prête à aller percuter le Gabon sur un mur en béton avec leur approbation. Qui ne dit rien consent.
    Il ne faut pas seulement tuer cette dame, il faut surtout tuer le PDG, qui restera un repaire d’opportunistes et de grands bandits au détriment du peuple si on ne signe pas sa mort.

    A la future constitution d’interdire clairement aux futurs présidents d’avoir une ou des es femmes non-gabonaise d’origine. Cela permettrait d’éviter d’accéder aux secrets du Gabon par une porte grande ouverte. Ils devront choisir entre le Gabon et leur épouse. Ca n’existe nulle part en Occident. Ces femmes se sentent très souvent protégées par leur pays d’origine, car elles en sont les premières espionnes.
    On doit tirer les leçons de cette fin de règne qui était programmée.

  5. Axel SAMBA dit :

    Sylvia Bongo c’est la Marie Antoinette de France, c’est aussi la Grâce Mugabe du Gabon. En effet comme l’histoire se répète Grâce Mugabe était l’épouse tout puissante de Robert Mugabe, connue pour ses frasques, son goût de luxe avec ses enfants. Mugabe vieillissant c’est elle qui contrôlait la réalité du pouvoir au Zimbabwe et qui ironiquement par pure coïncidence de l’histoire, l’actuel président du Zimbabwe Nmgangwa était vice-président du pays quand il est poussé à la sortie par Mugabe sous influence de sa femme et c’est le même qui sera le tombeur de Mugabe et au Gabon c’est la même chose Ali va un temps envoyé Oligui en exil et c’est lui qui le fera tomber plus tard, rires.
    Sylvia c’est aussi Michèle Benett Duvalier, ancienne première dépensière et bling bling de Haïti sous le pouvoir de son mari président Jean Claude Duvalier, surnommé Baby Doc dont le père était dictateur François Duvalier connu comme papa Doc, et c’est cette femme Michèle pour son train de luxe qui fera tomber son mari contraint à l’exil en France, et cette Michèle est aussi surnommée dans l’histoire d’Haiti comme “Marie Antoinette”, rires, comme on surnomme Sylvia ici dans cet article, donc comme par pure coïncidence de l’histoire, rires, avec Sylvia dépensière dont le mari de président est aussi le fils d’un ancien dictateur ou autoritaire (selon chacun) Omar Bongo, qui fait chuter son mari, contrairement aux Duvaliers, eux les Bongo sont pas contraints à l’exil.
    Et comme Michèle qui divorcera plus tard après la chute de son mari, car l’argent était fini, on voit aussi que Sylvia voulait aussi divorcer pas à cause l’argent car y’en avait encore maux à cause certainement de l’état physique du mari et finalement les rumeurs qui courraient ici et là que Sylvia maltraitait son mari, peuvent s’avérer vraies, avec cette histoire de divorce. Ou peut-être le divorce n’avait rien avoir avec la prétendue maltraitance, et voire avec l’état physique du mari, c’est aussi possible.

    Pour le reste de ses excès: interdiction 🚫 faites aux membres de la famille de Ali de le visiter (très offensant de la part de Sylvia et je peux comprendre la colère et la tristesse de ces membres de familles à travers ce proche interrogé dans cet article), permission pour visiter la tombe de Omar (qui est censée être du domaine public, et donc permission qui n’a pas de sens) pour la famille Bongo (une fois de plus je comprends leur colère contre elle via ce que dit ce proche) c’est plus ou moins les mêmes excès de ces premières dames dans l’histoire humaine (y’en a encore comme Chantal Biya, Constancia Mangue Obiang, Dominique Ouattara qui surtout elle, la coïncidence est frappante avec Sylvia, tous deux blanches et françaises, et bien d’autres 1eres dames véreuses), qui se croyaient des Nefertiti, qui ont fait chuter leurs maris de présidents. Et avec ses excès, on peut comprendre que c’est elle qui certainement avait donné l’ordre aux militaires de bloquer le cortège de Omar Dénis en quittant le Congo Brazzaville pour se rendre aux obsèques de son oncle, certainement ordre qui a été donnée par elle pour faire place à l’influence de son enfant qui se voyait en prince héritier, et l’éviter qu’on lui vole la vedette lors de cet enterrement.

    À ce que vous dites quelle sera épargnée du fait qu’elle a gardé silence depuis la chute de son mari et (il faut dire aussi depuis qu’elle est incarcérée car c’est surtout ça euh la fait taire), et du fait qu’elle soit française, je ne pense pas qu’elle sera épargnée grâce à la nationalité française s’il faut qu’elle soit épargnée, car si c’était le cas, Brice Laccruche qui est aussi français comme vous le savez mieux, serait déjà lâché quand Ali l’avait arrêté combien même la France sollicitait sa libération (ou peut-être c’est Sylvia étant française qui voulait pas libérer son compatriote pour lui régler le compte?! c’est possible sans être sûr). Et si tel est le cas que Sylvia soit épargnée, les gabonais doivent s’opposer à cela, cette dame mérite une peine même peut-être moins lourde: 5 ou un peu plus pour lui faire comprendre que, ce qu’elle avait est totalement répréhensible et ça sera un message donné aux autres qui se croient intouchables.

    • Axel SAMBA dit :

      Pour ceux qui veulent en savoir un peu sur Michelle Bennett Duvalier, voici le lien d’une vidéo YouTube très intéressante à suivre, qui parle un précis d’histoire sur elle et son futur mari François Duvalier:https://youtu.be/p20v4nl6fr4?si=fyP3QaIQ6MY9dkK3

      • Axel SAMBA dit :

        Juste pour informer les uns et les autres, ce lien de cette chaîne YouTube, est une chaîne d’origine haïtienne, qui fait parle beaucoup de Haïti, de son histoire, de sa culture, son actualité politique et bien d’autres sujets. Donc pour ceux qui sont intéressés sur des sujets d’Haiti, vous pouvez voir aussi cette chaîne, cela vous enrichira certainement, en dehors des autres sources. Et en parlant de l’histoire de Haïti, j’avais écrit en portugais un article sur la révolte de Makanda (une personne asservie en Haïti, d’origine africaine/Bantu qui revenait précisément du Royaume de Kongo Dia Ntotila) en lien avec la Révolution française de 1789, un article très riche en infos. Pour les intéressés, vous pouvez chercher juste mon nom de profile: “Axel Samba” sur academia.edu et vous trouverez cet article. Bien que l’article est en portugais, vous pouvez toujours le traduire en français.

        Petite correction: Sylvia c’est la Marie Antoinette du Gabon* j’allais dire dans mon tout premier commentaire. Merci!

  6. De Kermadec dit :

    Réponse à Axel SAMBA: Cher ami, deux choses à savoir. Faire un parallèle entre BRICE LACCRUCHE et SYLVIA BONGO n’a pas lieu d’être car ce sont deux cas différents et sachez une chose, comme dit le proverbe: La longueur des doigts des gens n’est pas la même (ce qui veut tout dire).

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