Prévu pour quatre jours, le procès pour corruption passive d’agent public étranger impliquant la sœur d’Ali Bongo pourrait se solder par une annulation à la demande de la défense. Le parquet quant à lui entend bien aller au fond de cette affaire.

Pascaline Bongo a tenu parole en se présentant à l’ouverture du procès, le 29 janvier 2024 au tribunal judiciaire de Paris. © Sébastien Nemeth/RFI

 

Elle a tenu parole. Ce lundi 29 janvier, Pascaline Mferri Bongo s’est bien présentée à l’ouverture de son procès au tribunal judiciaire de Paris. Jusqu’au jeudi 1er février prochain, elle répondra des faits de corruption passive d’agent public étranger dont elle est accusée aux côtés du Groupe Egis et sa filiale Egis Route.

L’ancienne directrice de cabinet d’Ali Bongo est soupçonnée d’avoir favorisé l’obtention d’un marché public par le groupe français entre 2010 et 2011 en contrepartie d’une promesse de 8 millions d’euros. Les documents censés prouver cet arrangement ont été saisis à la faveur d’une perquisition du cabinet de Me Palazao-Gauthier à Paris, en 2019. Une découverte faite par hasard alors que les enquêteurs intervenaient dans le cadre de l’affaire dite des «biens mal acquis». Ce qui pousse la défense à demander l’annulation du procès en cours.

L’audience se poursuit 

Me Corinne Dreyfus-Schmidt et ses confrères estiment pêle-mêle que «la Justice française n’est pas compétente, que les faits seraient prescrits et que des preuves auraient été saisies illégalement», rapporte Sébastien Nemeth de RFI. Sur ce dernier point, les avocats de Pascaline Bongo dénoncent notamment le «viol du secret professionnel», la «transgression» et même un «stratagème déloyal».

Mis en cause, le parquet a promis de se prononcer sur l’annulation ou non du procès au terme de celui-ci. Il compte donc bien aller au fond de cette affaire, non sans se défendre en expliquant que la saisie des documents supposément compromettants pour la fille aînée des Bongo visait à empêcher leur destruction. La défense n’y croit pas et continue de dénoncer un acharnement justifié par le seul nom de l’accusée. «On a vraiment l’impression que le nom de Bongo est déterminant dans cette affaire. Donc, on ne peut pas décorréler le contexte de l’imaginaire collectif sur le Gabon de cette affaire, aujourd’hui, qui est vraiment une affaire qui ne tient absolument pas, tant juridiquement que factuellement», a réagi Me Corinne Dreyfus-Schmidt qui présente sa cliente comme un «aimant» pour les enquêteurs qui en auraient une «attirance irrépressible».

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Migoma dit :

    Près de 9 millions de dollars stockés dans des paradis fiscaux sur l’île anglaise de Jersey seront rendus au Nigeria.

    Ces fonds avaient été confisqués par la Cour royale avant qu’un tribunal ne décide de leur renvoi à Abuja.

    Selon le tribunal de Jersey, l’argent était dédié à l’achat d’armes et de matériel aéronautique entre 2009 et 2015 dans la lutte contre Boko Haram. Ces sommes ont finalement été détournées vers des sociétés-écrans appartenant à des membres du gouvernement du président Goodluck Jonathan.

    L’Unité de la criminalité économique et de la confiscation du Département des avocats de Jersey, qui a travaillé en étroite collaboration avec les autorités nigérianes dans ce dossier a salué la contribution d’Abuja. La date de la restitution des fonds n’a pas encore été choisie, elle doit être décidée par le gouvernement après l’accord de la Cour royale de Jersey.

    En 2020, plus de 300 millions de dollars détournés par le général Sani Abacha et sa famille et cachés dans des comptes bancaires de Jersey ont été rapatriés au Nigeria à la suite d’un accord historique.

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