Incarcéré depuis le 28 novembre dans le cadre de la croisade anticorruption en cours et mis en isolement depuis le 21 janvier, l’ancien patron de la GOC, proche de Brice Laccruche Alihanga, aurait été agressé sexuellement par des hommes encagoulés dans la nuit du 25 au 26 janvier. Sa nuit de « torture » a été contée, le 29 janvier, par son avocat qui dit avoir porté plainte pour torture et agression sexuelle.

Christian Patrichi Tanasa aurait récemment subi des agressions sexuelles à la prison centrale de Libreville. © D.R.

 

Selon son avocat Anges Kevin Nzigou, dans la nuit du 25 au 26 janvier, trois hommes encagoulés et portant des uniformes de la Sécurité pénitentiaire se sont introduits aux environs de 2 heures du matin dans la cellule d’isolement de Christian Patrichi Tanasa. Déshabillé intégralement, l’ancien ADG de la Gabon Oil Compagny (Goc) a été ligoté les mains derrière le dos et couché à plat ventre les jambes écartées.

«Saisi à chacune des jambes par un agent, il recevait des coups dans les testicules», a précisé l’avocat, le 29 janvier, à Libreville, indiquant que ces coups étaient administrés par le 3e agent présent dans la cellule, à l’aide d’«une épaisse corde nouée à son extrémité».

«Il a reçu plusieurs coups de nœuds dans les testicules pendant un bon moment avant de le retourner genoux plaqués sur la tempe, jambes toujours écartées pour recevoir des coups de nœud sur le pénis», a poursuivi Anges Kevin Nzigou, soulignant que son client a également reçu plusieurs coups de poings et de genoux dans les côtes et les hanches.

Les trois hommes auraient pris des photos de lui tout nu en le déconseillant de dire quoi que ce soit à son avocat au risque de les voir revenir «pour une mise à mort». Ils lui auraient également promis de violer sa femme et de s’en prendre à tous ses enfants.

L’avocat affirme que «cette nuit de torture peut être confirmée par une dizaine de détenus voire plus, car les voisins détenus isolés ont tous entendu les cris de monsieur Tanasa».

Message d’adieu et appel au secours lancé à Ali Bongo

Depuis le fond de sa cellule,  Christian Patrichi Tanasa a également fait parvenir un message à sa famille et à ceux qui, dit-il, ont contribué à faire de lui une meilleure personne. Un message lu par son avocat qui sonne comme un adieu. «Avant de m’en aller, je souhaite que vous gardiez de moi l’image de l’infatigable travailleur ayant un amour profond pour son prochain et pour sa patrie, et qui aura servi son pays, le président de la République, ses concitoyens avec loyauté et courage», a-t-il écrit.

Aussi, Christian Patrichi Tanasa appelle-t-il Ali Bongo qu’il dit avoir «servi avec loyauté» à intervenir «afin que cette tragédie s’arrête».

Dénonçant l’attitude complice de l’administration pénitentiaire, son avocat dit avoir déposé plainte pour «torture et agression sexuelle» devant un ensemble de juridictions compétentes. Il a également demandé que Christian Patrichi Tanasa soit admis dans une structure médicale pour des soins.

Ancien ADG de Gabon Oil Compagny (Goc) et conseiller politique d’Ali Bongo, M. Tanasa est poursuivi dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée « Scorpion ». Incarcéré le 28 novembre 2019, il a été mis en cellule et privé de visites, le 21 janvier.

Maintenant que le supplice qui lui a été  infligé est connu, l’opinion est en droit d’attendre la réaction du directeur de la prison centrale de Libreville et celle du parquet, voire de la ministre de la Justice. Beaucoup, à l’instar de Georges Mpaga du ROLBG, dénoncent en effet une atteinte aux droits humains.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    « …qui aura servi le président de la république… » Kié! A Ntare Nzame! Tu oses dire du bien encore de BOA ? Pitié! Tu veux qu’il te viole aussi ? Dire du bien d’un assassin qui n’est même plus de ce monde. A Ntare Nzame! Le Gabon est vraiment à l’envers.

  2. Serge Makaya dit :

    Je ne cesserai de vous dire que les forces de sécurité au Gabon sont au service des Bongo, pas du peuple. Il n’y a qu’une révolution pour faire sortir Le Gabon de la crise qu’il traverse avec le soutien de la France. Cette même France est responsable à 100% de nos souffrances, de nos malheurs. A Ntare Nzame!

  3. Serge Makaya dit :

    Vous n’êtes pas obligés de me croire, mais un ancien ami à moi, français, détaché du renseignements au Gabon vient de me faire savoir que la croisade anticorruption n’est que de la mascarade. C’est juste de la poudre aux yeux. Et cela nous ferme les yeux sur ce qi ce passé actuellement au Gabon. Il m’a aussi confirmé la mort de BOA en octobre 2018.

    Œuvre les yeux, peuple gabonais. tu te fais ridiculiser par le Quai d’Orsay qui est bien aux commandes dans cette mascarade. Je vous au toujours prévenu, peuple gabonais. La France est derrière ce théâtre que nous vivons actuellement. Alihanga Fargeon Brice ne souffre pas en prison. Il joue juste son rôle comme on le lui a demandé. A Ntare Nzame! Quel pays!

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