La dernière élection du maire de Libreville a eu raison de l’idylle entre le Parti démocratique gabonais (PDG) et le Centre des libéraux réformateurs (CLR). Autrefois bons amis dans la gestion de la commune, les deux partis se regardent désormais en chien de faïence.

Jean-Boniface Assélé, désormais adversaire du PDG? © Facebook

 

L’élection des maires a connu son épilogue le 3 février sur le territoire national. A Libreville, c’est le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) qui l’a emporté avec la victoire de Léandre Nzué ayant obtenu 96 voix à l’issue du scrutin. Ce dernier était opposé à Jean-Boniface Assélé, leader du Centre des libéraux réformateurs (CLR), qui a récolté 47 voix.

Une opposition qualifiée d’affront par le PDG, du fait que le parti au pouvoir et le CLR appartiennent à la même famille politique : la majorité républicaine et sociale pour l’émergence. Un affront mal vécu par le nouveau maire de Libreville, qui n’y est pas allé par quatre chemins : «Le CLR pour nous aujourd’hui, c’est un adversaire», a affirmé Léandre Nzué à l’issue de son élection.

Est-ce la fin d’une belle histoire d’amour ? En 2014, la candidate PDG pour le poste de maire de Libreville devait son élection au soutien des 42 conseillers électeurs du CLR qui s’était positionné comme la 2e force politique après le PDG, avec 61 conseillers. Au-delà du fait que le soutien du CLR au PDG traduisait l’engagement unanime des partis de la majorité à travailler ensemble et à se soutenir lors des scrutins, il était l’expression d’accord négocié entre les deux formations politiques. Si le maire central est issu du PDG, trois de ses cinq adjoints sont issus du CLR. C’est sur cette base que Jean-Boniface Assélé avait obtenu le poste du 1er maire adjoint.

Aujourd’hui, les choses ont changé, l’accord a volé aux éclats. Au sortir des dernières élections générales, le CLR n’a pu récolter qu’une maigre moisson avec 27 conseillers à Libreville contre 77 pour le PDG, sur les 150 conseillers que compte toute la commune. Fort de cette majorité le PDG s’est allègrement affranchi des obligations de la charte de la majorité. Jean-Boniface Assélé est réduit à crier à la violation de la charte qui consacrait l’alliance des partis de la majorité comme un amoureux délaissé.

Ivre de sa victoire, Léandre Nzué compte désormais faire sans le CLR, en rassembler les nouvelles forces de la majorité. «Nous appelons au rassemblement de tous les PDGistes, les partis de la majorité. C’est-à-dire ceux qui nous ont soutenus comme le RV, le SDG», a-t-il déclaré, ébloui par sa victoire. «C’est la satisfaction puisque le PDG avait l’ambition de prendre la mairie de Libreville. Après toutes les élections, nous nous sommes dit que nous devons nécessairement gérer la principale mairie du Gabon. C’est chose faite, nous ne pouvons qu’être satisfaits », a-t-il réjoui.

L’ambition du nouveau maire, c’est la propreté de la ville. «Je connais bien la mairie, je pense que nous allons faire le maximum et les Gabonais seront satisfaits de notre action», a promis Léandre Nzué.

 
GR
 

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