PDG : la guerre des clans s’invite à la Cour constitutionnelle

Saisie dans le cadre du différend opposant les deux factions rivales du Parti démocratique gabonais (PDG), la Cour constitutionnelle est désormais au centre d’un bras de fer politico-juridique. Tandis qu’Ali Akbar Onanga Y’Obegue salue une victoire judiciaire, le camp d’Angélique Ngoma appelle à la prudence, dénonçant une lecture erronée de la procédure en cours.

Une manche de la bataille du PDG se joue devant la Cour constitutionnelle. © GabonReview
Au Gabon, l’affaire secouant le Parti démocratique gabonais (PDG) a franchi une nouvelle étape. Désormais portée devant la Cour constitutionnelle, elle cristallise un conflit d’interprétation entre les deux camps qui se disputent la légitimité à la tête de l’ancien parti au pouvoir.
Pour Ali Akbar Onanga Y’Obegue, cette saisine sonne comme une victoire. Revendiquant toujours le poste de secrétaire général, qu’il dit détenir par la nomination d’Ali Bongo, il s’est félicité d’une décision qui, selon lui, valide son autorité. «La justice a parlé, le droit triomphe de l’usurpation», a-t-il déclaré, assurant que «la justice a tranché» en sa faveur.
Si Onanga Y’Obegue affirme détenir l’autorité électorale exclusive et appelle à l’investiture de candidatures consensuelles pour les législatives et locales prévues en septembre, cette lecture est vivement contestée par le camp d’Angélique Ngoma, toujours installé au siège du PDG. Ce camp rappelle que c’est lui qui a saisi, en référé, le tribunal de première instance de Libreville dans le cadre du différend l’opposant à Onanga Y’Obegue, et que ce tribunal, en date du 25 juillet 2025, a décidé de transmettre le dossier à la Cour constitutionnelle en soulevant une exception d’inconstitutionnalité.
«Le tribunal de première instance de Libreville n’a pas encore rendu sa décision», rappelle le camp Ngoma. Il souligne que cette procédure implique une suspension temporaire du jugement, le temps que la Cour constitutionnelle se prononce. «Ce n’est qu’une fois cet avis rendu que le tribunal pourra reprendre l’examen du dossier et statuer au fond. En clair, toute affirmation selon laquelle la justice aurait tranché ou que le processus serait terminé relève purement de la communication mensongère destinée à pervertir des faits», a déclaré le porte-parole du clan Ngoma.
La bataille, loin d’être terminée, se joue sur le terrain du droit constitutionnel. Et en attendant que la plus haute juridiction du pays se prononce, chaque camp tente d’imposer sa lecture des faits à l’opinion à l’approche du début du dépôt des candidatures aux législatives et locales au ministère de l’Intérieur.

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