Vendue par l’ex-ministre du Pétrole et du Gaz d’Ali Bongo, aux exploitants pétroliers et gaziers opérant au Gabon et payée par ceux-ci à travers des virements sur un compte offshore en Île Maurice, «la campagne de communication nationale et internationale spécialement dédiée à la promotion du secteur pétrolier et gazier gabonais», aura-t-elle toujours lieu ? Non identifiée dans le Plan d’accélération de la transformation (PAT) servant de prétexte, n’était-elle qu’une entourloupette au profit de Vincent de Paul Massassa ?

Vincent de Paul Massassa, auteur d’une opération de levée de fonds nullement contenue dans le Code des hydrocarbures de la République du Gabon, encore moins dans le PAT. © GabonReview

 

Présentée par Vincent de Paul Massassa, le 20 mars dernier, à tous les exploitants pétroliers et gaziers opérant au Gabon, comme un projet prioritaire pour le secteur des hydrocarbures dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) au titre de l’année 2023, la «Campagne de communication nationale et internationale spécialement dédiée à la promotion du secteur pétrolier et gazier gabonais», n’a jamais été réalisée. Elle a pourtant été payée par certaines compagnies pétrolières et gazières, selon les révélations de notre confrère Le Confidentiel.

Pas conforme aux objectifs pétroliers du PAT

L’opération et la quête d’argent entreprise par Vincent de Paul Massassa est vraisemblablement une incongruité procédurale aux odeurs de détournements. D’autant plus que, concernant le secteur des hydrocarbures, la vision stratégique du PAT se décline en 4 objectifs prioritaires : revoir la gouvernance du secteur pour optimiser la production des champs matures ; structurer la filière gazière dans le pays ; enrayer le déficit structurel de la Sogara, et garantir une transparence accrue dans le secteur. Aucune de ces priorités n’envisage une campagne internationale de promotion du bassin pétrolier gabonais. Et si tel était le cas, il existe des dispositions bien définies pour la mobilisation de fonds, ainsi que le rappelle Le Confidentiel.

Le média en ligne révèle que l’opération de relations publiques et communication avait été commandée à un cabinet sud-africain, Energy Capital & Power, dont la mission selon les propres plaquettes du cabinet «a toujours été de raconter l’histoire de l’énergie en Afrique». Ce, à travers une série d’événements, de contenus en ligne et de rapports d’investissement. Peu, pourrait-on dire.

Troublante transaction offshore

Or, le genre de ‘’racket’’ lancé par Vincent de Paul Massassa n’est nullement stipulé par le Code des hydrocarbures de la République gabonaise, ne cadre pas avec les normes internationales et ne figure pas dans les accords contractuels entre l’État du Gabon et les compagnies pétrolières.

«Et si de façon exceptionnelle, l’Etat avait besoin d’être accompagné par un opérateur, ce dernier émet le paiement à l’ordre de la Direction générale des hydrocarbures dont les comptes sont logés à la Caisse des dépôts et consignations, et c’est elle qui paie directement le prestataire », indique une source du Confidentiel. «Le ministre du Pétrole a demandé à toutes les entreprises de payer des fonds pour une campagne de communication qui n’a jamais existé. Lesdits fonds ont été payés dans un compte situé en Île Maurice», ajoute la même source.

Bien que Vaalco Gabon ait cédé aux pressions de l’ex-ministre gabonais du Pétrole en virant l’argent demandé sur le fameux compte offshore domicilié en Île Maurice, de nombreux autres opérateurs dont Perenco Oil & Gas Gabon ont quant à eux refusé un tel montage, selon une source proche du dossier citée par notre confère. Il se trouve par ailleurs et comme par hasard, que placée par l’Union européenne sur la liste grise des paradis fiscaux, l’Île Maurice est un pays reconnu par OXFAM (confédération internationale d’une vingtaine d’organisations caritatives indépendantes) «parmi les paradis fiscaux pour les sociétés qui nuisent le plus aux pays africains

La campagne de communication nationale et internationale dédiée à la promotion du secteur pétrolier et gazier gabonais n’ayant jamais eu lieu, quelle destination ces fonds ont-ils pris et au profit de qui ? Pourquoi, concernant la collecte desdits fonds, l’ex-ministre du Pétrole et du Gaz a-t-il contourné ou fait fi de la Direction générale des hydrocarbures (DGH) et des comptes du ministère logés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Gabon ? Autant de questions qui attendent les explications de l’ex-ministre du Pétrole déjà entendu par la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire ou B2.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Akona Mba dit :

    Toute la bande à Ali Baba en prison en commençant par la Marie Antoinette gabonaise Sylvia Bongo.Heureusement pour elle la guillotine n’existe plus mais Sans-Famille vaut bien le coup.

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