L’État gabonais explore la possibilité de préempter les actifs pétroliers de Carlyle, suscitant une compétition pour ces ressources stratégiques. Alors que Maurel & Prom avait présenté une offre alléchante, Gabon Oil Company (GOC) cherche désormais à prendre les commandes de ces actifs, ouvrant la voie à une potentielle nationalisation de la compagnie pétrolière Assala. Les négociations sont en cours, et les enjeux considérables.

Le pétrole gabonais attise les convoitises et oppose l’État aux majors étrangers. © GabonReview

 

«Si Maurel & Prom était encore récemment l’acteur le mieux positionné pour s’emparer des opérations actuellement aux mains du fonds d’investissement américain Carlyle, le nouveau pouvoir échafaude un autre plan 100 % gabonais» pour reprendre ces actifs pétroliers, a indiqué Africa Intelligence le 6 novembre 2023.

Alors que l’offre à 730 millions de dollars (environ 454,68 milliards de francs CFA) du français Maurel & Prom, soutenue début octobre par le ministre du Pétrole Marcel Abéké, tenait la corde, l’option d’une reprise par Gabon Oil Company (GOC) s’impose désormais. Concrètement, la GOC étudie la possibilité d’une préemption des actifs de Carlyle, estimés à 45 000 barils/jour.

«Une préemption des actifs permettrait à l’actuel président de transition Brice Clotaire Oligui Nguema de répondre à la demande de nationalisation de l’économie, réclamée par une grande partie de l’opinion publique», analyse Africa Intelligence.

La principale question à résoudre réside dans le financement de cette opération. La GOC dispose de fonds propres importants et est prête à s’associer à Maurel & Prom ou Perenco. Légalement, elle bénéficie d’une priorité sur ces actifs dont elle est partenaire. Le reste des fonds nécessaires pourrait être levé sur les marchés, puisque le trader Trafigura est aussi sur les rangs pour accompagner financièrement la GOC, bien que les détails de cet accord ne soient pas encore finalisés.

Cette opération intéresse particulièrement deux figures de la présidence : le conseiller spécial aux mines Arnauld Engandji, ex-cadre de Shell et ex-patron de la GOC, et le directeur des Hydrocarbures, Ernest Ndong Nguema (ancien de Shell également). Tous deux connaissent parfaitement ces actifs rachetés par Carlyle en 2017 pour 587 millions de dollars (environ 365,95 milliards de francs CFA). Un montage avec la GOC permettrait de les nationaliser avec une confortable plus-value. Comme le rapporte Africa Intelligence, «ils savent que ces permis pourraient permettre de faire passer la GOC dans une autre dimension».

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Vivement que cela soit un succès. C’est enfin notre essor vers la félicité. Les Bongo étaient plus soucieux de se taper 270 millions de salaire mensuel indue sur le dos des gabonais pour récompenser leur désir de nous voir croupir dans la misère. Attention à la France qui ne veut pas de l’émancipation de notre pays et qui a choisi de voir dans le développement des ex colonies une menace alors qu’elle aurait pu développer des échanges gagnant gagnant pour garantir un profit durable pour tous. Les états unis ont aidé plusieurs pays a prendre en main leurs économies et ce sont des alliés fiables: Emirats, Arabie, Corée du Sud, Israël, etc. La France peut-elle nous montrer un pays qu’elle a aidé à se developper dans sa zone d’influence?

  2. NBHYBOM dit :

    Vivement que ce projet voit le jour. Et à l’Etat de bien organiser par la suite afin d’éviter les déboires des gestions calamiteuses des entreprises nationales enregistrées jusqu’ici.
    C’est enfin, notre essor vers la félicité.

  3. […] avoir lieu d’ici la fin de l’année ou au premier trimestre 2024. Récemment, des articles parus dans la presse font cependant état d’une possible préemption par l’Etat […]

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