Pétrole: Weatherford, Exterran, GSS et Baker Hughes poursuivis en justice
Weatherford, Exterran, Global Sourcing and Supply (GSS), Baker Hughes, quatre compagnies parapétrolières ayant fermé ou fortement réduit leurs activités au Gabon. Elles ont toutes des dossiers au tribunal de Port-Gentil depuis quelques années. Les plaignants, leurs anciens employés insatisfaits des conditions de licenciements, ne comptent pas arrêter les batailles judiciaires.
Weatherford, Exterran, Global Sourcing and Supply (GSS) ou encore Baker Hughes : tous ces parapétroliers ont pour point commun d’être en conflit au tribunal de Port-Gentil avec des ex-salariés. Les plaintes des anciens travailleurs reposent sur des conditions de départ jugées non satisfaisantes, ou le règlement de passifs.
Impactées par la chute des prix du baril en 2014, ces quatre sociétés avaient fortement réduit leurs activités au Gabon. Excepté Baker Hughes, les trois autres sociétés sont déjà quasiment parties du pays.
GSS : Plus de 400 employés réclament une meilleure indemnité de départ depuis près de trois ans
Chez GSS, compagnie du Bahreïn, du groupe BMMI, 400 employés ont été mis sur le carreau suite à une dissolution anticipée de l’entreprise en 2018. Cause avancée par GSS : la fin des contrats de prestation des grandes entreprises – une rupture des contrats que les employés disent ne pas avoir vu venir.
Au tribunal de Port-Gentil, les ex-salariés représentés par Me Eteno Amorissani réclament toujours le règlement d’un passif. Ils demandent comme indemnités de départ 30% de leurs salaires sur trois mois, au lieu des 20% accordés par l’entreprise, explique un ex-employé à Gabonreview. Le processus de liquidation a été confié au cabinet FIDUGE, tenu par l’expert-comptable Hugues Nganguila.
Exterran poursuivi par près de 70 employés pour des passifs impayés
Arrivée au Gabon en 2006, l’américaine Exterran, alors dirigé par Jacob Nfogom, a dû licencier son personnel début 2015. Dans un document consulté par Gabonreview, le ministère du Travail demandait à l’entreprise de régler avant le 31 mars 2015 les droits légaux, donner les certificats de travail et payer les passifs qui opposent Exterran aux travailleurs.
«Soixante-sept personnes ont alors porté plainte en justice, pour le règlement de près de deux milliards de francs CFA», indique l’ex-délégué du personnel Jean de Dieu Ngoua Nzoghe. Le montant représente des violations de droits constatées par l’inspection – des sommes dues pour le non-respect des textes régissant le secteur pétrolier, comme par exemple le non-respect de la grille salariale. Déboutés en première instance, les ex-salariés ont fait appel de la décision le 3 mars 2020, et un des cas de salariés fait actuellement l’objet d’un pourvoi en cassation. Exterran est défendue par Me Gildas Chancel Guissiga, qui est également l’avocat de la société GSS. Contacté par Gabonreview, il n’a pas voulu se prononcer.
Weatherford: 200 employés se plaignent d’heures travaillées non soldées
L’américaine Weatherford, spécialisée dans les services pétroliers, et alors dirigée au Gabon par Kevin Mougala, a procédé à plus de 200 licenciements économiques en 2016, conséquence de la chute des prix du baril en 2014-2015.
Les ex-salariés se plaignent au tribunal d’avoir travaillé depuis 2011 au-delà des heures légales, lors des missions en offshore, sans être assez payés pour les heures supplémentaires. «Nous faisions 44 heures en plus par semaine, soit 12 heures par jour plus le travail le week-end, et nous étions payés comme si nous faisions 8 heures par jour, sans le week-end», explique Venceslas Ndjonga, représentant des ex-employés de Weatherford et ex-délégué syndical pour le compte du syndicat autonome des pétroliers (SAP).
Gabonreview a pu consulter un document de Weatherford daté de 2015 et adressé à l’inspection du travail. L’entreprise s’y enquiert du paiement d’heures travaillées et non soldées. De même, M. Ndjonga a envoyé à Gabonreview un avenant reçu en octobre 2015 dans lequel il est question «d’harmoniser (son) contrat de travail.» Tous les employés offshore avaient reçu ces avenants, précise-t-il.
L’entreprise a déjà transféré la plupart de son matériel hors du Gabon, à la surprise des employés. «Le tribunal a rendu une décision pour la saisie du matériel et notre avocat, Me Iréné Mezui, a saisi le procureur de la République pour l’interdiction de la sortie des équipements de Weatherford hors du territoire national», indique M. Ndjonga. Gabonreview a pu consulter, en effet, un procès-verbal de saisie dressé par un huissier de justice daté d’août 2019. Me Chancel Guissiga, également l’avocat de la société Weatherford, n’a pas souhaité se prononcer sur le dossiers en cours.
Baker Hughes poursuivi pour des “licenciements abusifs” par plus d’une vingtaine d’ex-employés
Dernier dossier, celui de Baker Hughes, également impacté par la chute des prix du baril en 2014-2015, la structure a fortement réduit ses activités et ses effectifs en 2016, mais n’a pas fermé.
Depuis 2015, l’entreprise parapétrolière américaine a procédé aux licenciements économiques de quinze employés, qui la poursuivent pour «licenciements abusifs». Neuf autres employé, débauchés suite à une grève, ont également porté plainte pour «licenciements abusifs.» Les procédures sont suivies et appuyées par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).
3 Commentaires
Toutes ces plaintes sont soldés par une non recevabilité. Justice pourrie, nos avocats incompëtents, manque de professionalisme et pourris. Une fois l’argent pris les dossiers sont abandonnés au tribunal. Pays pourri. Dans d’autres pays, ces sociétés n’auraient rëussi â prëlécariser les ancients employés avec la complicité de nos autorités sans honneur et sans dignité devant l’argent. Le noir n’a pas créé l’argent mais il est le plus esclave même lirsqu’il a déjà une vie decente.
Un pays où même ce qui sont sensés protéger les plus faibles et les plus vulnerables, abusent d’eux et de leurs maigres moyens comment même Dieu pourra entendre vos prières contre l’oppression des Bongo quand vous êtes tous malhonnêtes, cupides, hypocrites.
Pour ce qui est des ex GSS nous assistons a une hécatombe un décès tous les 3 mois fautes d’argent pour se soigner,des enfants qui n’apprennent plus,des familles explosées tous sa au vu et au su des nos gouvernants.triste d’être Gabonais si pour finir toute une vie dans des conditions misérables.