Remplacé à la tête de la Société Pizo de formulation de Lubrifiants (Pizolub) le 24 novembre dernier, Guy-Christian Mavioga a passé le témoin le 18 décembre à Jean Marie Kombe Wora. Au cours de cette cérémonie, l’homme a dressé son bilan après 21 à la tête de Pizolub.

Moment de la cérémonie de passation de charges. © Gabonreview

 

Un peu plus de trois semaines après sa nomination à la tête de la Société Pizo de formulation de Lubrifiants (Pizolub), Jean Marie Kombe Wora a pris les charges de l’entreprise au cours d’une cérémonie présidée le 17 décembre à Libreville, par le PCA de Pizolub. La cérémonie de passation de charges a permis à l’administrateur directeur général sortant de faire le bilan de son passage  à la tête de Pizolub.

«Les hommes passent et l’administration reste. Comme une course de relais, j’ai fait ma part et maintenant, c’est le tour d’un autre compatriote de faire la suite», a déclaré Guy-Christian Mavioga. «Comme vous pouvez le constater, j’ai moi-même demandé à être déchargé de mes fonctions de directeur général de Pizolub S.A, pour me rendre plus disponible à d’autres défis et au président de la République, son Excellence Ali Bongo Ondimba», a-t-il souligné.

Assurant avoir trouvé Pizolub dans un contexte où la productivité et le modèle économique ne permettaient pas au Gabon de s’imposer sur le marché des lubrifiants, «à cause d’une complicité sournoise entre les forces endogènes et exogènes à l’entreprise», Guy-Christian Mavioga a indiqué qu’il souhaitait que lui et ses collaborateurs se mobilisent pour agir au bénéfice d’une économie diversifiée forte, efficace et génératrice d’emplois dignement rémunérés.

Ce qui l’avait amené à commettre un diagnostic qui a révélé des performances économiques et financières négatives et en baisse continue depuis plus 10 ans. Cet audit révèle une insuffisance organisationnelle voulue et entretenue par certains actionnaires ; une pression fiscale et douanière très importante ; un marché́ contrôlé a plus de 70% par les indépendants et le commerce informel au détriment des marqueteurs, principaux clients de Pizolub et qui eux-mêmes assurent des importations.

L’entreprise est également étranglée par une concurrence déloyale provoquée par les importations sans limites, non seulement avec des produits de faible qualité́ mais aussi par des entreprises qui bénéficient des exonérations ; un faible engagement des actionnaires privés et de l’Etat malgré́ sa double qualité d’actionnaire majoritaire et de puissance publique.

Mavioga laisse 2,5 milliards dans un compte séquestre

A son arrivée, Pizolub avait 700 millions de FCFA disponibles dans ses comptes, contre près de 10 milliards de francs CFA de dettes. Guy-Christian Mavioga a dit avoir également trouvé une dette à Azelis, qu’il a apuré avec son équipe ; une dette de plus de 500 millions de francs CFA à Finatra également apurée ; une dette de 1,3 milliards à Orabank ramenée à 582,6 millions de francs CFA ; une dette de 340 millions de francs CFA à BGFI ramenée à 137 millions de francs CFA. Mais aussi, une masse salariale de 70 millions de francs CFA ; des comptes non certifiés depuis 2016 et 300 tonnes d’huiles de base disponibles. «Aujourd’hui, je laisse Pizolub avec 2,5 milliards de francs CFA dans un compte séquestre logé à la Caisse de dépôt et de consignation (CDC), mais hélas, avec une dette toujours accablante», a-t-il fait savoir.

«Même si ces 2,5 milliards ne constituent pas les recettes de nos ventes, il n’en demeure pas moins que c’est par une stratégie montée par mes soins, que nous avons pu trouver ces fonds dans la stabilisation positive, au Ministère de l’Economie et de la Relance et non au ministère du Pétrole ni à la GOC où tous nos espoirs se sont endormis, malgré les assurances données par le gouvernement a l’occasion de ma nomination», a-t-il commenté.

Il laisse tout aussi un stock de produits finis de 340 tonnes, d’une valeur de 367,3 millions de francs FCFA ; 41 tonnes d’additifs disponibles et 40 millions de francs CFA d’avance pour 3 conteneurs déjà disponibles sur la France ; 4 000 tonnes d’huile de base en provenance de la principale raffinerie du Portugal. «Avec cette quantité d’huile de base et l’acquisition en cours de 309 tonnes d’additifs, Pizolub va pouvoir produire 4 600 tonnes de produits finis, permettant de réaliser un chiffre d’affaires minimal de 5,7 milliards de nos francs dès la fin du premier trimestre de 2021, nécessaire à la couverture de ses charges», a-t-il fait savoir.

«En définitive, je laisse un montant total 8,5 milliards francs CFA dont une valeur réelle de 2,5 milliards de francs CFA, une valeur de stock des produits finis de 367,3 millions de francs CFA et un chiffre d’affaires prévisionnel du premier semestre 2021 de l’ordre de 5,7 milliards de francs CFA» a déclaré Guy-Christian Mavioga qui estime qu’avec toutes ces actions, Pizolub SA ne peut plus souffrir d’une crise aussi grande et aussi profonde que lors de son passage. «Je vous prie donc monsieur le directeur général entrant, de ne pas céder à la tentation d’un retour de Pizolub SA à l’ordre ancien», a-t-il dit à son successeur.


 
GR
 

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