Premier test réussi pour Henri-Claude Oyima, dont le projet de loi de finances 2026 – premier budget de la Ve République – a été adopté hier, 27 novembre 2025, par l’Assemblée nationale de Transition. Présenté comme un budget d’avenir, il ambitionne de sortir le pays de la stagnation économique et de restaurer la confiance sociale.

En adoptant le Projet de loi de finances 2026, les députés de la Transition ont validé les principales orientations économiques du gouvernement pour l’année à venir. © union.sonapresse.com

 

Adopté avant son examen au Sénat, le Projet de loi de finances (PLF) 2026 ouvre une séquence politique et économique nouvelle. Porté par une ambition de transformation structurelle, il entend marquer la mise en œuvre concrète du projet de société du président de la République. Le texte, présenté par le ministre d’État de l’Économie, des Finances, des Participations, de la Dette et chargé de la lutte contre la vie chère, Henri-Claude Oyima, vise rien de moins qu’à «organiser l’avenir de notre économie», selon ses mots.

Henri-Claude Oyima : «Ce dialogue parlementaire exemplaire illustre la vigueur de notre démocratie budgétaire et confirme que la politique économique s’élabore dans la concertation, la transparence et le respect mutuel.» © D.R.

«Permettez-moi, avant toute chose, de vous exprimer, au nom du Gouvernement de la République, mes sincères remerciements pour la qualité exceptionnelle des échanges, des questions et des débats qui ont marqué l’examen du Projet de Loi de Finances 2026», a déclaré le ministre d’État, saluant «un Parlement pleinement investi dans sa mission constitutionnelle, alliant contrôle rigoureux, propositions éclairées et vigilance constante quant à la gestion des ressources publiques».

Un budget d’ambition et de prudence

Avec une prévision de croissance fixée à 7 %, le gouvernement affiche un volontarisme marqué, même si le FMI et la BAD tablent respectivement sur 2,6 % et 2,2 %. Le PLF 2026 s’appuie sur un relèvement du niveau d’investissement public et sur une meilleure efficacité de la dépense. Mais les députés ont souligné un paradoxe : des projections ambitieuses face à des recettes en stagnation. Justine Judith Lekogo, rapporteur de la Commission des Finances, a évoqué des «insuffisances techniques et de cohérence dans le PLF 2026», appelant à «une révision des hypothèses de base».

Henri-Claude Oyima, lui, assume le réalisme de sa démarche : «Ce dialogue parlementaire exemplaire illustre la vigueur de notre démocratie budgétaire et confirme que la politique économique s’élabore dans la concertation, la transparence et le respect mutuel». Il a également insisté sur la dimension sociale du texte : «Les dépenses à caractère social destinées aux populations vulnérables s’élèvent à 61 milliards de francs CFA, en augmentation de 11 milliards par rapport à 2025».

Un tournant pour la Vè République

Ce budget, qualifié par plusieurs observateurs d’«acte fondateur de la nouvelle République», sera un baromètre de la capacité du gouvernement à transformer les promesses en actes. Rigueur, cohérence et transparence seront les maîtres-mots d’une exécution scrutée de près par le Parlement et par les Gabonais.

Comme le souligne Lin-Joël Ndembet, directeur et éditorialiste du quotidien L’Union, «le style et la méthode Oyima permettent d’espérer, à condition que son administration adhère à sa vision». L’avenir dira si ce premier budget de la Vè République saura, selon la formule du ministre, «organiser l’avenir de notre économie» sans renoncer à la justice sociale.

 
GR
 

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