Lancé le 23 juillet 2025 à Libreville, le Plan National de Croissance et de Développement 2026–2030 ambitionne de tourner la page des improvisations et de replacer la planification au cœur de l’action publique. Structuré, inclusif et adossé à une vision claire, ce document stratégique marque une rupture majeure dans l’histoire du développement gabonais. Objectif : 10 % de croissance annuelle pour bâtir un Gabon nouveau, ancré dans la justice sociale, la performance économique et la souveraineté.

Le gouvernement gabonais a ouvert ce 23 juillet 2025, la phase d’élaboration du PNCD 2026–2030 consacre un tournant décisif dans la gouvernance du développement au Gabon. © D.R

 

Le gouvernement gabonais a ouvert ce 23 juillet 2025, la phase d’élaboration du PNCD 2026–2030 consacre un tournant décisif dans la gouvernance du développement au Gabon. Pour le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri Claude Oyima, il s’agit avant tout de corriger un déficit historique de vision stratégique. « Pendant de nombreuses années, notre pays a fonctionné sans plan de développement suffisamment structuré. Cette absence de boussole a limité notre capacité à mobiliser des financements et à répondre efficacement aux priorités des citoyens », a-t-il reconnu sans détour.

Le PNCD se veut ainsi une réponse claire à des décennies de pilotage à vue, avec l’ambition de garantir la cohérence, la transparence et l’efficacité des politiques publiques. Il s’inscrit dans la continuité du Plan National de Développement de la Transition (PNDT 2024–2026) et s’aligne sur le projet de société du Chef de l’État « Bâtissons l’édifice nouveau », les Objectifs de Développement Durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Mais au-delà du cadre, le PNCD fixe un cap ambitieux : atteindre une croissance à deux chiffres, pour répondre aux défis structurels et sociaux du pays. « Une croissance de 2 ou 3 % ne suffit plus face au taux de croissance de la population, de l’inflation et des besoins sociaux. Notre ambition est claire : atteindre une croissance de 10 % à moyen terme », a insisté Henri Claude Oyima.

Un plan participatif au service de l’équité sociale

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Le PNCD ne se limite pas à des chiffres ou des macro-objectifs. Il entend replacer le citoyen au centre de la transformation. Pour Louise Pierrette Mvono, ministre de la Planification et de la Prospective, ce plan est aussi une réponse aux aspirations populaires : « Le PNCD devra incarner la vision d’un Gabon nouveau, où chaque citoyen est acteur de la création de richesse, mais également bénéficiaire d’une prospérité équitablement partagée. »

Cette ambition repose sur une démarche participative forte, construite à travers des plateformes d’échanges territorialisées impliquant jeunes, femmes, populations rurales, personnes vivant avec un handicap et secteur privé. Le gouvernement entend ainsi consolider une gouvernance plus proche du terrain, transparente, et fondée sur la redevabilité.

Pour assurer une mise en œuvre efficace, le plan s’appuie sur une architecture rigoureuse : la chaîne PPBSE (Planification–Programmation–Budgétisation–Suivi–Évaluation), un dispositif renforcé de pilotage confié au Commissariat Général au Plan, et un système de suivi fondé sur des indicateurs de performance clairs. « Nous avons souvent élaboré de bons plans. Mais leur mise en œuvre a fait défaut. Il faut un dispositif clair de suivi, d’évaluation et de mitigation », a rappelé Henri Claude Oyima.

Six piliers structurants et un appel à la coopération

Le PNCD 2026–2030 articule son action autour de six piliers majeurs : l’accès universel à l’eau, à l’électricité et modernisation des services publics ; la promotion de l’entrepreneuriat et employabilité des jeunes ; l’infrastructures modernes, logement et transformation numérique ; le capital humain, justice sociale et équité ; la diversification économique et résilience environnementale ; la gouvernance efficiente, institutions crédibles et État de droit.

Cette feuille de route n’est pas conçue comme une initiative isolée. Elle appelle à une mobilisation collective, au niveau national comme international. À ce titre, les partenaires techniques et financiers ont salué la clarté et la cohérence du PNCD. Pour Dr Marie-Reine Fabry, coordonnatrice résidente par intérim du Système des Nations Unies au Gabon, « ce qui nous unit aujourd’hui, c’est une volonté première : accompagner le gouvernement dans la construction d’un avenir meilleur pour ses citoyens. »

Le soutien international devrait se traduire par un appui renforcé à la production de données fiables, à la formulation de politiques sectorielles cohérentes, à la modernisation de l’administration publique, et à la mobilisation de financements innovants.

Avec le PNCD, le Gabon affirme sa volonté de bâtir une gouvernance orientée résultats, fondée sur la justice sociale et la souveraineté économique. Les attentes sont fortes, mais le cadre est là. Il faudra désormais transformer cette ambition en actions tangibles. Henri Claude Oyima le rappelle : « Ce plan ne doit pas être une liste d’intentions. Il doit devenir une boussole opérationnelle, capable de guider, de coordonner et de produire des résultats. »

 
GR
 

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