Victimes de marées noires et d’épandage de produits pétroliers à répétition, la populations d’Etimboué  a décidé de se tourner vers les médias et la société civile pour contraindre la compagnie franco-britannique Perenco à mettre un terme à la pollution de la localité.

Les habitants d’Étimboué, une localité située dans l’ouest du Gabon, sont victimes de déversement de pétrole dû à la vétusté du matériel utilisé par la société Perenco. © D.R.

 

Depuis deux ans, les habitants d’Étimboué, une localité située dans l’ouest du Gabon, sont victimes de déversement de pétrole dû à la vétusté du matériel utilisé par la société Perenco. Malgré ces accusations de pollution formulées par la population et soutenues par certaines organisations de la société civile gabonaise, le gouvernement demeure sourd aux cris de détresse de ces âmes qui ne vivent principalement que de la pêche dans la lagune Nkomi.

«Ce qui est en train de se passer aujourd’hui à Etimboué ne me surprend pas, parce que la plupart des multinationales dans nos différents pays, pensent que les États africains sont peuplés de sous-hommes et qu’une fois, elles ont obtenu toutes les signatures, elles peuvent se permettre de faire n’importe quoi», a déclaré le Secrétaire exécutif de Brainforest, Marc Ona Essangui, assurant être de moins en moins surpris par le silence des autorités.

Selon lui, «la seule raison qui explique ce mutisme est la collusion qui existe entre nos gouvernants et ces multinationales du secteur du pétrole». Pourtant, les conséquences de ces marées noires pour cette population sont nombreuses : problèmes de santé, pollution des eaux, empoisonnement des cultures et des produits de la pêche. Une réalité qui n’a cependant pas pu empêcher le gouvernement de renouveler sa confiance à Perenco, il y a près de deux mois, dans le cadre de la signature d’un avenant à la convention qui la lie au Gabon.

L’État a-t-il choisi de renoncer à son engagement international pour la protection de l’environnement, en sacrifiant son peuple pour quelques billets de banque et un supposé projet de «développement du secteur des hydrocarbures au Gabon» ? L’Etat a sans doute tourné le dos à ses engagements car, «la direction générale de l’environnement, celle des hydrocarbures ont les moyens de suivre les actions de ces multinationales en termes de respect des normes, mais rien. Nous prendrons nos responsabilités comme nous l’avons toujours fait à l’exemple de Comilog à Moanda, pour sauver nos vies, nos territoires. Nous nous mettrons du côté des populations pour dire ça suffit », a assuré  Marc Ona. Le «silence complice des autorités ne peut constituer une échappatoire pour ces multinationales», a-t-il averti.

Perenco est régulièrement pointée du doigt en matière de violations des droits humains et de graves dommages environnementaux, et ce, dans tous les pays où elle opère. Il en est ainsi, notamment en République démocratique du Congo (RDC), en Tunisie dans le gouvernorat de Kebili, dans le sud tunisien, et maintenant au Gabon.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Le Gabon est victime de la qualité des hommes à la tête du pays. C’avait toujours été ainsi, mais là avec l’Emergent en chef et ses multiples équipes qui se sont succédées, les choses empirent. Quand on est pas issu du vrai peuple c’est difficile de comprendre ses problèmes. Quand à ça vous ajoutez le goût effréné de l’enrichissement personnel d’ALI (fortune estimée à 600 Milliards de FCFA par des magazines internationaux sérieux) et de son clan vous comprenez qu’aller à l’encontre des corrupteurs du pétrole ne peut être leur démarche. Le gouvernement au service n’ayant bien évidemment rien à dire. Courage M. Marc ONA, Dieu merci il existe encore des personnes engagées comme vous pour défendre les intérêts vitaux de nos parents.
    Etre dans un gouvernement PDG aujourd’hui sert réellement à quoi? Si ce n’est viser l’enrichissement personnel. C’est malheureusement ce que renvoie la triste politique de l’ Emergence.

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