Las de la pollution causée par l’exploitation pétrolière de Perenco dans leur département, détruisant cours d’eau et terres arables destinées à l’agriculture, les leaders à Port-Gentil des ressortissants du département d’Etimboué ont manifesté devant le siège de la compagnie pétrolière ce jeudi.

Manifestation devant le siège de Perenco, ce 24 juin 2021, à Port-Gentil. © Gabonreview

 

«Stop aux pollutions éternelles», «Perrodo pollueur irresponsable» ou encore «Olendé et BP disent ça suffit», sont les cris d’alarme et de colère lisibles sur les banderoles du Collectif de défense des intérêts économiques d’Olendé. Soutenue à l’occasion par les leaders des pêcheurs locaux, cette structure associative observe, ce jeudi 24 juin, un sit-in devant la direction régionale de la société Franco-britannique Perenco. L’action initiée par les deux collectifs vise à la résolution totale des problèmes de pollution aux hydrocarbures de leur espace de vie et de travail.

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«Il se trouve que Perenco en tant qu’entreprise citoyenne ne respecte pas les règles élémentaires environnementales, de santé mais surtout de sécurité. Nous sommes gênés parce que les pollutions du 17 au 30 janvier au Fernan Vaz n’ont toujours pas été réglées. À celles-là s’ajoutent, une à BP et une autre à Polonouet Ouest. Et nous disons ça suffit comme ça !», a déclaré Jean-Jacques Nkélé, secrétaire général du Collectif de défense des intérêts économiques d’Étimboué.

Situés dans le département d’Étimboué (Ogooué-Maritime), BP et Polonouet Ouest sont deux sites de Perenco marqués par les déchets environnementaux à caractère polluants. Il s’agit, selon les manifestants, et bien auparavant selon certaines ONG tel que le ROLBG, de déversements continus d’hydrocarbures en provenance des bases de production pétrolière. La constance des nappes noires endommage les cours d’eau, l’air mais surtout les terres dédiées à l’agriculture. «Les différentes pollutions que nous constatons là nous tuent. On a l’impression qu’à force de braquer, le braqueur croit que ce qu’il fait est normal. Pour faire taire cet état de fait, Perenco copte des personnes pour leur donner de l’argent et même des hommes politiques au détriment de la santé sinon de la vie de la communauté», s’indigne Henri Rakilo Revigné, conseiller du collectif.

Face à cette situation qui gagne en proportions inquiétantes, des solutions sont envisagées pour une sortie de crise dans cette partie du Gabon. «Nous voulons que Perenco vienne pour afin discuter avec nous des problèmes liés à cette pollution, mais également nous dédommager correctement comme cela se doit. Nous réclamons un droit, on ne mendie pas», ajoute le leader associatif.

Un préavis de grève avait été déposé à la direction de Perenco à Port-Gentil dans le strict respect des dispositions légales du code du travail. Tenant à préserver la stabilité du tissu social gabonais, ces deux collectifs ont entrepris des démarches pour que cette problématique soit solutionnée. Ils se sont rendus auprès des autorités politiques et administratives, en tête desquelles le gouverneur de l’Ogooué-Maritime. L’objectif visé étant qu’une solution pérenne soit trouvée pour la satisfaction de tous.

Les protestataires insistent et annoncent qu’ils mèneront ce type d’action toutes les deux semaines pour que cette affaire soit totalement réglée. «Cette action vise à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale. Nous sommes fatigués. On a l’impression que Perenco veut fossiliser cette pollution. Que les pouvoirs publics mettent un terme au désordre qui se passe au Fernan Vaz», a martelé Jean-Jacques Nkélé.

 
GR
 

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