Originaire de la capitale économique, Brice Hervé Ambenga Senah a récemment présenté à Port-Gentil son premier album intitulé «Zangilyani yè». Véritable symphonie de diverses sonorités culturelles, cette œuvre de huit titres, rythmée d’instruments traditionnels, rencontre les accents graves d’un artiste-initié, engagé dans la préservation du patrimoine culturel immatériel du Gabon. 

Brice Hervé Ambenga Senah dédicaçant son album à Port-Gentil. © Gabonreview

 

Intitulé «Zangilyani yé» (célébrer l’accès à la lumière en langue Ômyènè), l’album, une collection de huit titres, a été présenté officiellement le week-end dernier à Port-Gentil.  Exhortation à l’éveil et à la prise de conscience, il prône également les valeurs d’amour du prochain, d’unité et de sauvegarde du patrimoine culturel. 

Élevé par ses grands-parents paternels et maternels, Brice Hervé Ambenga Senah a eu une enfance traditionnelle pleine de savoir basé sur les rites initiatiques N’djembè, Èlombo, Bwiti Disumba, Imbwiri et bien d’autres. Des disciplines qui ont encré en lui des connaissances, le respect du monde divin, un langage avec la nature. 

«L’inspiration de cette œuvre, je la puise depuis là-bas. Je remercie mes grands-parents et arrières grands-parents de m’avoir accompagné dans cette vie et de m’avoir transmis ce savoir», a déclaré l’artiste. 

Ntori ngéya, Nkongo, Nombi yami, Dyè, Essinda z’Ômema, Ômpung’Ilendo, zangilyani yé et Myongo sont les huit titres qui constituent ce recueil qui invite à l’éveil, l’harmonie et la cohésion, la persévérance et la fidélité. Il est le fruit de cinq années de labeur. 

«Nous considérons qu’un album est une véritable œuvre d’art et ne mérite pas d’être bâclé, sous prétexte que l’on a besoin de s’inscrire dans l’actualité, ou au prétexte qu’à l’heure du streaming ou du digital, il faut balancer les albums. Nous avons pris du temps pour créer cet album avec de la vraie musique, et un vrai message», a expliqué le manager de l’artiste, Rafemo Mbongo. 

Brice Hervé Ambenga Senah est un dignitaire exécutif au sein de la Royauté Ôrungu. Il voit en cet album l’opportunité de participer à la conservation des valeurs ancestrales autour des rites et traditions. «Oui, j’ai appris de mes grands-parents qui ont su planter cette graine, au travers des contes, mythes et légendes qu’on balaie très souvent du revers de la main. Derrière nos rites et traditions se cache en réalité, quelque chose de très important», a-t-il fait savoir.

Avec son expérience d’orateur traditionnel dans la province de l’Ogooué-Maritime, le musicien et son équipe promettent des lendemains meilleurs avec d’autres sonorités cadencées de tradi-moderne, rumba, salsa, et bien d’autres rythmes. Son producteur, Eddy Aravo Onanga, indiquant quant à lui qu’ils ne vont pas s’arrêter à ce niveau, «parce qu’il y a beaucoup de choses à dire à travers la musique». «Nous savons tous que ce n’est que le premier et ce premier appellera beaucoup d’autres albums», a-t-il promis. 

L’œuvre est produite par Ropona Avaro Senah Production (Ras Production), une association regroupant des Gabonais volontaires. La structure a ainsi officiellement lancé ses activités de production avec cet album «Zangilyani yé». À but non lucratif, Ras Production mise sur la réalisation des œuvres artistiques et culturelles, consacrées à la défense du patrimoine culturel immatériel gabonais. 

L’album «Zangilyani yé» est accessible sur mes plateformes de streaming et de téléchargement. 

 
GR
 

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