Pour redynamiser le secteur de l’art et la culture au Gabon, des artistes ont échangé, le 25 mars à Port-Gentil. Ils ont fait savoir au conseiller du président de la Transition, Norbert Epandja, leurs préoccupations en lui déclinant leurs apports pour l’essor de ce milieu dans le pays. 

Le conseiller du président de la Transition, Norbert Epandja, lors de la rencontre. © GabonReview

 

Après Oyem, la ville de Port-Gentil a accueilli, lundi 25 mars,  les grandes concertations nationales des artistes pour la restauration de la vie artistique au Gabon, initiées depuis le 27 février à Libreville. «Je suis venu ici parce que nous devons relancer la vie artistique au Gabon. Elle a purement et simplement été bloquée depuis 2009, et aujourd’hui nous avons une nouvelle dynamique du pouvoir qui est là et il faut agir», a fait savoir le conseiller du président de la Transition, Norbert Epandja, à la tête de ces concertations. Alors que ce secteur a été fortement impacté par la crie sanitaire de covid-19, depuis près de 15 ans, «l’activité artistique nationale traverse des situations troubles».

«Ceux qui bloquaient, c’est les autorités déchues qui ne voulaient pas voir l’activité culturelle s’épanouir. Pendant 14 ans on ne pouvait plus voir un spectacle, une exposition d’arts ou un défilé de mode» a déclaré Norbert Epandja. L’objectif des concertations, a-t-il expliqué, est d’aboutir à l’organisation des événements culturels réguliers dont des expositions, ateliers de formation mais aussi de concevoir des projets spécifiques avec des partenaires privés ou institutionnels du monde de l’art et tourner vers le digital afin de toucher tous les collectionneurs. Promouvoir l’art sous toutes ses formes, et permettre aux jeunes talents de s’épanouir.

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Centre culturel, gratuité des espaces aux promoteurs culturels

«L’acteur culturel a besoin d’un cadre de travail où il peut faire la promotion de ses œuvres. Au-delà des textes, il y a des décisions ou des actions qui peuvent impacter directement la vie de l’acteur culturel. La mise en place d’un centre culturel à Port-Gentil serait d’un apport bénéfique, avec toutes les commodités», pense la présidente de la Fedacom Sonia Douckagha épouse Mabounda Dilindi. Entre absence de festivals, manque de soutien des sociétés citoyennes à l’organisation des grands événements, marginalisation des artistes par les autorités, absence de fichiers d’identification des acteurs et manque de solidarité entre acteurs, depuis plus de quinze ans la capitale économique du pays n’a véritablement pas éclos.

«Les grands événements ne se passent plus à Port-Gentil. Donc, il nous faut des festivals à nous dans la province, pour véritablement mettre en exergue les différents talents», a-t-elle souligné. La rencontre vise à accompagner les artistes dans leur métier ; les mettre en valeur afin de répondre avec succès aux appels d’offres, remporter des prix renforçant leur renommée mais aussi accéder à de nouveaux marchés dans le monde. «En termes d’accompagnement logistique des artistes y a rien à Port-Gentil. Ici on n’a même pas un bâtiment où on peut aller débattre de ces questions-là. On devrait accorder la gratuité des espaces aux promoteurs artistiques et culturels, et même une subvention aux artistes comme dans le football» pense Yves Essongué qui regrette qu’on accorde plus d’intérêt aux footballeurs qu’aux artistes.

 
GR