Pour avoir donné la mort à son voisin à l’aide d’un couteau de cuisine, la Cour Criminelle de Port-Gentil vient une nouvelle de taper fort en condamnant, ce jeudi 6 mai 2021, Glenn Steven Mouaga à 12 ans de réclusion.

Glenn Steven Mouaga a été reconnu coupable du crime de coups mortels par la Cour criminelle de Port-Gentil. © Gabonreview

 

Les faits se déroulent dans la journée du 16 août 2017 en début d’après-midi au quartier PG2, situé dans le premier arrondissement de la commune de Port-Gentil. Glenn Steven Mouaga, de nationalité gabonaise, né en octobre 1997, veut prendre sa douche et constate que le sceau d’eau qu’il avait laissé dans la douche commune qu’il partageait avec son voisin avait été utilisé quelques temps après son passage. Pris de colère, il interroge sa petite amie ainsi que son voisin, le nommé Paterne Engone Ndong qui l’avait précédé dans la pièce. Initiative infructueuse puisqu’aucune réponse ne lui est donnée. Il repart tout de même voir son voisin, agacé. Une discute d’une rare violence éclate entre eux du fait que ce dernier lui aurait dit «S’il te plait, y a le soleil ne vient pas me déranger. Tu penses que j’ai peur de toi ?» Ces propos ont poussé Glenn à l’extrême.

Jugeant le rapport force en sa défaveur, le prévenu ramasse l’arme blanche que sa petite amie avait utilisé pour écailler du poisson. Il s’en sert alors pour asséner un coup à la cuisse droite de son adversaire qu’affectueusement il appelait pourtant «Yaya Paterne». Touchée, la victime est conduite rapidement auprès des structures sanitaires adaptées afin de recevoir des soins, le sang ne cessant de gicler.  Elle est conduite dans une première clinique (mère et enfants), puis dans une autre. Là, aux dires d’un voisin, la victime n’a pas été reçu à temps, du fait, à ce qu’il parait, de l’absence du médecin sur les lieux, mais surtout d’un manque d’argent pour le payement sa prise en charge. Destination finale, l’hôpital de Ntchenguè où son décès sera déclaré.

Informés de ce qui venait de se produire, les éléments de la Police Judiciaire ont aussitôt mis la main sur le mis en cause. Interpellé et entendu en enquête, il a déclaré que son voisin était en état d’ébriété. Ce qui aurait occasionné un trouble de la conscience lui donnant le courage d’asséner un coup de poing au visage du détective du seau d’eau. Ce qui aurait poussé ce dernier à recourir au couteau que sa petite amie avait utilisé auparavant.

À la barre devant les magistrats, l’accusé a réitéré les déclarations faites en enquête préliminaire, précisant qu’il n’avait nullement l’intention de donner la mort à son voisin, et reconnaissant qu’il avait perdu la maîtrise de soi après avoir reçu un coup de pied à la poitrine. L’arme blanche, a-t-il confessé, n’a été empoignée que dans l’optique d’influencer son adversaire.

Au tribunal, le ministre public a requis la culpabilité de l’accusé et sa condamnation à 15 ans de prison en application des dispositions des articles 230 et 232 du code pénal. Entendue dans le cadre du préjudice, la mère ne s’est pas portée partie civile. Elle a toutefois déclaré tout remettre entre les mains de Dieu et de la Cour pour que justice soit faite.

La défense, représentée par Me Dominique ongonwou Doussou, a plaidé coupable, sollicitant tout de même que de larges circonstances atténuantes soit reconnues à son client. Statuant en matière criminelle, Glenn Steven Mouaga a finalement été reconnu coupable du crime de coups mortels par la Cour criminelle de Port-Gentil. Il a été condamné à 12 ans de réclusion assortis de 5 ans de sursis.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Bona dit :

    Pour ma part je pense que le procureur en bon défenseur de la société se serait saisi d’office de la négligence également des services de santé. Mais on est au Gabon. Seul les pauvres sont coupables.
    Cette affaire montre de façon manifeste les erreurs ou le dysfonctionnement du secteur de la santé de notre pays.
    Merci

    • Paul Bismuth dit :

      Vous avez vu juste. Ne pas avoir pris en charge le blessé pour la seule raison qu’il n’avait pas de quoi payer les soins releve de la faute. Donc la responsabilité de l’établissement de santé doit être engagée.

      Quant aux malheureux auteur de la mort, le fait qu’il ait visé la cuisse et pas une autre partie vitale montre qu’il n’avait pas l’intention de donner la mort, mais qu’il comptait seulement se défendre face à son agresseur. Donc il aurait pu bénéficier, à mon avis, de vraies circonstances atténuantes.

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