Préférence nationale : le Gabon ne veut plus de patrons de banques étrangers

Conformément à leur ambition de reconquête des emplois au profit des nationaux, les autorités envisagent également d’interdire aux étrangers d’occuper la fonction de directeur général dans les banques, les établissements financiers et de microfinance opérant au Gabon. Le ministre d’État à l’Économie, Henri-Claude Oyima, juge nécessaire de fixer certaines conditions d’accès à cette fonction.

Les autorités gabonaises estiment nécessaire de fixer certaines conditions d’accès à la fonction de Directeur général des banques, des établissements financiers et de microfinance opérant sur le territoire. © GabonReview
Au Gabon, le projet de nationalisation des emplois se poursuit en dépit des inquiétudes et critiques exprimées par certains. Lundi 8 septembre, lors du Conseil des ministres présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, le ministre d’État Henri-Claude Oyima a dit son intention de s’attaquer à un qu’il ne connaît que trop bien et où les nationaux sont rarement nommés au sommet de la hiérarchie : les banques. Il estime qu’il faut que ça change, au moment où le pays entend avoir un regard sur son économie.
Aussi, a-t-il souligné, au cours de son exposé, «la nécessité de fixer certaines conditions d’accès à la fonction de Directeur général des banques, des établissements financiers et de microfinance opérant sur le territoire de la République gabonaise», rapporte le communiqué du Conseil des ministres. Le patron du département Économie, Finances, Dette et Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, souhaite en effet «réserver l’exclusivité de cette fonction aux personnes de nationalité gabonaise».
Seulement, cette réforme visant à installer des Gabonais à la tête des structures bancaires et financières pourrait se heurter à une dérogation accordée par le Comité national économique et financier (CNEF) dont l’une des missions est d’orienter le gouvernement à travers des recommandations en vue de l’amélioration des politiques économiques et d’accès aux services financiers.
Un secteur en danger ?
Outre cette volonté de nationalisation du poste de Directeur général des établissements bancaires et financiers, M. Oyima a annoncé son intention de mettre en œuvre prochainement «un ensemble de réformes destinées à renforcer la solidité du système bancaire et de la microfinance, et à prévenir les risques systémiques».
Le ministère d’État a en effet exprimé ses inquiétudes quant à l’activité de crédit dans les secteurs bancaire et de la microfinance au Gabon. «Il a souligné que ce secteur est confronté à une menace croissante liée aux créances douteuses et litigieuses, issues du non-remboursement des crédits, susceptibles de compromettre la stabilité financière à moyen terme», rapporte le même communiqué.

1 Commentaire
Bjr. Le premier paragraphe sied bien. Dans le même ordre d’idées de l’ensemble du texte il faut que le gouvernement mette fin à la pratique des prêts avec intérêts. faire en sorte que tout contrevenant à cela soit traduit devant les tribunaux et subisse de lourdes peines d’emprisonnement. les banques déjà nous asphyxient avec les taux d’intérêts pratiqués qui sont trop élevés et par conséquents trop échelonnés dans la durée. Amen.