Mauvaises conditions d’organisation de la présidentielle du 26 août, intimidations, restriction des libertés, suréquipement de la Garde républicaine (GR), modification impulsive du Code électoral et de la Constitution, bulletin unique. Réuni en 4e conseil national ce 5 août, le parti de Dijob Divungi Di Ndinge a dressé un chapelet d’entraves au bon déroulement du scrutin présidentiel de cette année, assurant qu’il n’y participera pas.

Armelle Yembi, présidente exécutive de l’Adere, le 5 août 2023, à Libreville. © Gabonreview

 

A la faveur de son 4e conseil national, l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) s’est penchée, le 5 août dernier, sur le futur politique immédiat du Gabon. Conformément à la résolution adoptée lors de son congrès extraordinaire du 9 avril, le parti de Dijob Divungi Di Ndinge devait se prononcer sur la question de l’élection présidentielle. A l’effet de quoi, la présidente exécutive a vite donné le ton en qualifiant de catastrophique les 14 ans de gouvernance d’Ali Bongo. Selon Armelle Yembi, tous les signes sont au rouge avec à la clé, «une crise morale sans précédent».

Un chapelet d’entraves au bon déroulement du scrutin

Instantanés du 4e Conseil national de l’Adere. © Gabonreview

Depuis 1993, dit-elle, chaque élection présidentielle est systématiquement suivie de crises marquées par des répressions et violences suite à la réclamation de la vérité des urnes. «Celle de 2016, plus marquée et plus profonde, est toujours vivace», a-t-elle commenté soutenant que «la présidentielle de 2023 n’augure rien de bon». Le parti de Dijob qui revendique son ancrage dans la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping, dresse un chapelet d’entraves faisant, de son point de vue, peser de sérieux doutes sur la capacité du pouvoir à organiser une élection présidentielle apaisée, juste, sincère, transparente et crédible.

Armelle Yembi évoque tour à tour, la précipitation et les mauvaises conditions d’organisation du scrutin, le climat de terreur et d’intimidation institué, la restriction des libertés des Gabonais, le suréquipement de la Garde républicaine (GR), la modification impulsive du Code électoral pendant le processus, la modification de la Constitution par une décision du Centre gabonais des élections (CGE) avec le bulletin unique, l’imposition lors du vote d’un ticket président-député introduisant «la modification du mode de désignation du président. Inédit dans le monde». Éléments auxquels s’ajoute le retrait du représentant des candidats dans les bureaux de vote. «Tout le monde le sait, tout le monde le voit», a-t-elle commenté.

L’Adere ne votera aucun candidat à la présidentielle

En plus de ces entraves, l’Adere note que depuis 1990, toutes les institutions en charge de l’organisation des élections au Gabon ont pris fait et cause «pour le régime Bongo-PDG» dont elles sont aux ordres avec une armée vassalisée. «Les dangers ne sont donc pas loin, les risques trop grands. Le grand remplacement en marche, la République, le Gabon en danger», a alerté la présidente exécutive.

Ce parti n’a pas de candidat à l’élection présidentielle d’août 2023 mais milite en faveur du changement via une transition. A défaut, un changement par les urnes si certains préalables sont remplis. Entre autres, «le retour à la Constitution de 1991, au référendum de 1995 avec des élections à deux tours, la recomposition de la Cour constitutionnelle et la reformulation de ses missions, la reformulation du ministère de l’Intérieur ainsi que des forces de sécurité et de défense en matière électorale».

Un contexte qui n’est en outre pas celui de cette année. L’Adere qui n’a pas de candidat à la présidentielle, n’y participera pas et ne soutiendra aucun candidat fusse-t-il, le candidat consensuel de l’opposition. Le casse-tête du bulletin unique pourrait le justifier mais sa lutte pour l’instauration d’une transition l’y oblige. Qu’à cela ne tienne, il a présenté quelques candidats aux législatives et locales et appelle ses candidats à ne voter que là où les compte.

 
GR
 

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