Si certains états-majors de partis politiques s’activent dans la préparation de la prochaine présidentielle, le RPG, en collaboration avec plusieurs autres formations de l’opposition, veut faire chemin inverse. La formation fondée par le Père Paul Mba Abessole et cornaquée actuellement par Laurent Angue Mezui a présenté, le 28 janvier à Libreville, un regroupement : la DTPPG. Estimant que le Gabon est «une bombe à retardement sinon un volcan dormant», ses propositions reposent sur «la concertation, la transition et l’élection». Une offre politique dont l’ambition serait de mieux préparer et aborder sereinement l’avenir, dans la paix et la tranquillité.

Laurent Angue Mezui, président du RPG, entouré des membres de la DTPPG, le 28 janvier 2023 à Libreville. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Annoncée il y a quelques jours, la Dynamique pour la transition politique et pacifique au Gabon (DTPPG) a effectué sa sortie officielle, le 28 janvier dans la capitale gabonaise. Dans le cadre d’une cérémonie de signature du Code de bonne conduite et d’une pétition nationale pour une transition politique pacifique au Gabon, les responsables de cinq formations politiques – EPI, ACR, RPG, Rapid et Arena – ont présenté leur organisation, ainsi que ses propositions pour un avenir apaisé au Gabon. Pour eux, une transition politique entre 18, 24 voire 36 mois pourrait être nécessaire au Gabon.

Poser de nouvelles bases avant tout scrutin politique

Le Rassemblement pour le Gabon (RGP) et ses partenaires estiment qu’il y a nécessité de poser de nouvelles bases avant tout scrutin politique dans le pays. Dans le cadre de la DTPPG, «plateforme politique», «cadre de concertation, de réflexion, de mutualisation des intelligences et d’engagement à la vision de la transition pacifique au Gabon», le conglomérat propose une «concertation, une transition et une élection» avant toute élection politique au Gabon.

Pour Laurent Angue Mezui et les membres de la DTPPG, la situation actuelle du Gabon est chaotique, induisant de nombreux désagréments, tout autant de dangers : l’appauvrissement de la population qui se sent «désabusée et frustrée». «Les populations ont grandement soif du changement. Le Gabon devient socialement instable. Le peuple désire un véritable leadership».

L’ancien maire du 3è arrondissement de Libreville estime qu’il s’agit d’un chaos faisant courir au pays des risques incommensurables, ainsi qu’à ses partenaires en tête desquelles la France et les occidentaux. Au titre des menaces invoquées, le groupe énumère l’implosion, la guerre civile, les règlements de compte, les destructions des biens et intérêts des partenaires du Gabon. «Le Gabon devient ainsi une bombe à retardement sinon un volcan dormant», a-t-il fait noter.

«Une transition politique de 18, 24 voire 36 mois»

Pour sortir de ce qu’ils considèrent comme une impasse, le président du RPG et ses partenaires de la DTPPG indiquent que la transition politique concertée qu’ils suggèrent pourrait être séquencée en l’«organisation d’une concertation nationale inclusive devant définir les contours et le contenu de la transition politique, la mise en place d’une période de transition politique qui devra durer entre 18 , 24 voire 36 mois ; la mise en place d’un Exécutif de la transition, le président de la transition, le Premier ministre et le gouvernement de la transition».

La DTPPG laisse entendre que dans cet attelage, le gouvernement aura la tâche de rédiger une nouvelle constitution sur la base de celle de 1991, d’écrire un nouveau Code électoral sur la base des lois 7/96 et 10/98 originelles, d’initier une loi d’amnistie générale à l’endroit de tous les détenus d’opinion et les détenus arbitraires arrêtés lors de tous les mouvements politiques en remontant à 1990, d’assainir l’état civil gabonais, d’organiser les audiences foraines pour le cas des Gabonais sans pièce d’état civil, de mettre à plat le fichier électoral actuel.

La plateforme, qui compterait en son sein toutes les forces vives de la nation à savoir les politiques, les confessions religieuses, la société civile, les membres de la diaspora, les chefs coutumiers, les notables de la République et les partenaires du Gabon, souligne que cet engagement est la résultante d’un constat. «Depuis plusieurs décennies, le Gabon est dans un état de délabrement avancé. Il traverse une grave crise multisectorielle qui s’accentue chaque jour un peu plus, devenant plus aiguë depuis la dernière élection présidentielle d’août 2016».

En conséquence de quoi, les propositions de la DTPPG ont pour objectifs de rebattre les cartes, de remettre de l’ordre dans le pays, mais surtout d’aboutir à des élections libres, justes, transparentes, sans fraudes et aux lendemains apaisés.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Concertation et transition avec le PDG? a moins d’une fasse concertation-transition Il ne faut pas rêver. Même Ali Bongo lui-même est prisonnier de son système. Il y’a que deux solutions possibles: aller aux élections et défendre tous les moyens le vote du peuple ou chasser le pdg et les Bongo du pouvoir. Dans les deux cas c’est le rapport de force qui va jouer. Il n’y aura jamais aucune volonté bonne et patriotique avec les péagistes dans une concertation et une transition, il voudront toujours conserver le pouvoir par des moyens détournés

  2. Rembourakinda dit :

    Mboloua, le problème est que chaque fois que nous avons eu la possibilité de désactiver les Bongo Ondimba, il y a toujours eu des « opposants » qui leur ont fait du bouche à bouche. Voilà le résultat. En 2009,après la mort de OBO, en 2016,bien que battu, des opposants sont allés assister à la cérémonie de son investiture. Regardez, il y a déjà des candidats à l’élection présidentielle, mais de quelle élection parlez-vous ? On ne peut pas aller voter dans ces conditions, soyons sérieux. Pas d’élection sans toilettage des procédures, une conférence nationale en somme. Mais le système Bongo n’en voudra pas, trop dangereux, si en face nous faisons bloc, ils vont craquer. Que les moutouki qui se sont portés candidat, la retire pour le moment.

  3. De Kermadec dit :

    A l’heure actuelle, tous les partis politiques font entendre leur petite musique chacun fait croire ou essaye de faire croire que c’est l’autre qui a tord mais pas lui.Une chose est certaine, ne vous cachez pas les yeux, ne faites pas la politique de l’autruche, dans la situation actuelle le GABON est en grand danger si cela continue de la même manière.

Poster un commentaire