L’ex-directeur général de la Société gabonaise de transport (Sogatra) incarcéré en février 2020 à la prison centrale de Libreville dans le cadre de l’opération Scorpion, invoque le président de la Transition. Du fond de sa cellule, Bruno Minko-Mi-Ngwa estime que son salut et celui des prévenus dans le cadre de cette opération anticorruption viendra de président de la Transition.

Bruno Minko-Mi-Ngwa, ex-DG de Sogatra, aujourd’hui écroué à la prison centrale de Libreville. © D.R.

 

Au Gabon, au bout d’un an à la tête la Société gabonaise de transport (Sogatra) à l’agonie, Bruno Minko-Mi-Ngwa a été débarqué de son poste puis incarcéré à la prison centrale de Libreville pour des soupçons de détournements de fonds et de blanchiment de capitaux concernant la subvention de l’État allouée à la Sogatra en 2019. Particulièrement, durant la période où il a occupé le poste de directeur général (mars 2019-janvier 2020). Du fond de sa cellule, l’homme crie au complot. Dans sa lettre adressée au président de la Transition et publiée par le journal Le Soleil, il assure que tout est parti d’un rapport d’audit financier sur Sogatra réalisé par le cabinet HLB sur la période 2013-2018.

Rapport d’audit accablant, argent détourné avant son arrivée

L’État lui avait demandé de faire toute la lumière sur cette période. Ledit rapport, explique-t-il, faisait entre autres état de plusieurs détournements de fonds en complicité avec des responsables hauts placés, d’élaboration de fausses factures pour justifier les dépenses, de création des sociétés écrans pour des prestations inexistantes. Face à l’ampleur de la situation, il dit avoir présenté le rapport au Premier ministre Julien Nkoghe Bekale et au ministre des Transports, Armel Bonda Balonzi, de qui il avait obtenu le quitus pour présenter le rapport en Conseil d’administration. «Le ministre prendra l’initiative d’annuler le Conseil d’administration sans donner les raisons», a-t-il fait savoir.

«Après m’avoir éjecté de ma fonction en Conseil des ministres et contre toute attente en février 2020, le ministre Armel Bonda Balonzi m’ordonna de ne plus parler du rapport et trois jours après je suis convoqué au B2 et incarcéré pour détournement de fonds publics par l’Agence judiciaire de l’État (AJE)», a indiqué Bruno Minko-Mi-Ngwa. Notant que l’AJE n’a jamais diligenté une mission d’information ou d’inspection, il précise qu’il lui est reproché le détournement des salaires des agents alors que ces détournements ont eu lieu avant son arrivée. Lors de son instruction devant le juge en 2021, il dit avoir apporté les preuves de son innocence y compris le rapport d’audit.

Polypes cancérigènes de l’estomac, stress, réparation

En 2022, l’AJE rendra son rapport final qui ne mentionnera pas le détournement des fonds publics et le blanchiment des capitaux mais le juge maintiendra le détournement des capitaux considérant que la baisse des salaires des agents, était une preuve de détournement. «Je constate que quand l’accusateur est aussi juge, c’est le triomphe de la force et non de la loi», estime Bruno Minko-Mi-Ngwa qui dénonce une justice aux ordres. Malade, il a obtenu une liberté provisoire de janvier à mars 2022. Ayant des problèmes de polypes cancérigènes de l’estomac, son état de santé nécessitait une évacuation sanitaire à l’étranger pour défaut de plateau technique dans les hôpitaux du Gabon.

«Je suis malade aujourd’hui. J’ai urgemment besoin de me soigner», a informé Bruno Minko-Mi-Ngwa qui sollicite l’implication du président de la Transition. «Afin de bénéficier d’une liberté pour des raisons de santé, me permettre d’obtenir mon solde tout compte de 18 millions de francs CFA à la Sogatra», a-t-il expliqué. «Je demande juste que la manifestation de la vérité se fasse car je n’ai rien à me reprocher», a fait savoir l’homme qui sollicite en outre de Brice Clotaire Oligui Nguema, la libération des détenus incarcérés dans le cadre de l’opération Scorpion. «Une opération initiée par les jeunes qui étaient à la tête de la République», dit-il.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ronimbaminko dit :

    La gangrène qui perdure au Gabon et qui est devenu un sport national c’est les détournement des deniers publique de L’Etat par des personnalités censées montrer l’exemple d’une orthodoxie dans gestion des taches qui leurs sont confiées. ce Mr Bruno Minko-Mi-Ngwa ne doit pas faire appel au président de transition, il doit faire appel au tribunal pour que son procès soit rejugé avec des nouvelles preuves qu’il dit avoir trouvées.

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