La Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) a mis un terme à sa collaboration avec le groupe burkinabè Ebomaf. Une décision traduisant un partenariat marqué par des promesses non tenues, des navires inadaptés et des divergences profondes sur la responsabilité de l’échec.

Ebomaf – CNNII : entre ambitions contrariées et promesses non tenues, le partenariat s’est brisé sur les récifs de la réalité. © GabonReview

 

La Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) a annoncé officiellement la fin de son partenariat avec le groupe burkinabè Ebomaf. Une rupture qui se veut «sereine», selon le communiqué publié le 20 août, par la direction générale, mais qui intervient au terme de plusieurs mois de tensions et de récriminations mutuelles.

Car derrière la formule diplomatique, la réalité est plus rugueuse. La CNNII reproche à son partenaire de s’être aventuré dans un domaine qu’il ne maîtrisait pas : le maritime. Ebomaf, géant reconnu des travaux publics, est accusé d’avoir acquis des navires inadaptés, dont un seul seulement est jugé exploitable. «On ne peut rien faire sans navire, parce que le navire, c’est notre outil de travail», martelait en décembre 2024, le contre-amiral Alain Jérôme Mounguet Ingoulé, directeur général de la compagnie.

À ces griefs s’ajoutaient des interrogations sur les financements promis. Ebomaf devait mobiliser huit milliards de francs CFA pour éponger les difficultés de la CNNII, notamment le paiement d’arriérés de salaires. Or, les agents ont dû attendre longtemps. «À qui donc la faute si les choses se sont faites sans les représentants de la CNNII ?», s’était publiquement interrogé le DG, pointant du doigt des décisions prises hors du contrôle de la compagnie.

De son côté, Ebomaf s’en est défendu. Le groupe soutenait que la concession n’était jamais entrée en vigueur, l’État gabonais n’ayant pas respecté ses propres engagements (remise de titres fonciers, apurement des dettes, plan social). Il a donc affirmé que le contrat était «nul et de nul effet». Selon certaines sources, Ebomaf aurait même anticipé sa sortie en créant une société concurrente, baptisée Panafricaine, en débauchant une partie du personnel de la CNNII.

Entre ambition contrariée et promesses non tenues, le partenariat se referme sur un goût amer. La CNNII promet toutefois de poursuivre ses missions de transport et de modernisation, affirmant que la rupture ne perturbera pas ses activités. Mais le naufrage de cette collaboration sonne comme un avertissement : les alliances mal calibrées risquent toujours de se briser sur les récifs de la réalité.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Jean Jacques dit :

    On vous dit tous ses criminels corrompus de l’Afrique de l’ouest viennent dans un pays maudit par la corruption, detournements d’argent public, ils font tout ça avec la participation totale des autorités du Gabon, ils partagent cet argent

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