En marge des travaux de la Conférence des ministres en charge du Genre et de la Promotion de la femme de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), une délégation conduite par la ministre gabonaise de la Justice s’est rendue au Centre Gabon Égalité dédié à la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre. Bluffées, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine souhaitent s’inspirer du modèle gabonais. Un modèle à suivre, a estimé l’ensemble de la délégation que conduisait Erlyne Antonella Ndembet.

Photo de famille à l’issue de la visite du centre. © Gabonreview

 

Le Centre d’accueil Gabon Égalité inauguré le 24 novembre 2022 par le chef de l’État gabonais et son épouse a été visité par la délégation de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), le 26 mai en marge des travaux de la Conférence des ministres en charge du Genre et la Promotion de la femme de la CEEAC. Constitué d’un bâtiment administratif et de 10 bâtiments d’habitation,  le centre a, selon la directrice générale Messie Betty Abaghe, accueilli à ce jour 406 victimes de violences aussi bien en ambulatoire qu’en hébergement. Si elle rappelle que le centre a pour objectif d’accueillir, d’accompagner les victimes de violences hommes comme femmes, elle indique que présentement 6 femmes y sont hébergées. «Les hommes constituent 8% des victimes que nous avons reçues», a-t-elle informé soulignant que l’hébergement dépend de la situation et du besoin de la victime. Il en existe deux types, les hébergements d’urgence et les hébergements de longue durée qui durent jusqu’à 6 mois.

Dans un contexte de lutte contre les violences basées sur le genre dont les femmes sont les principales victimes, le centre, estime la directrice du centre d’accueil, est un outil important dans le mécanisme de prise en charge des femmes victimes  au Gabon. «Une femme victime de violences n’est pas en bonne santé. Une femme qui n’est pas en bonne forme ne peut pas être autonome», a-t-elle commenté. «L’objectif du centre c’est à long terme, de redonner confiance à ces femmes-là qui sont victimes de violences, mais également de les accompagner que ce soit pour la réinsertion socioprofessionnelle que dans l’accompagnement des activités génératrices de revenus», a-t-elle ajouté.

Consuelo Oyana Nguema et Marguerite Ramadan s’exprimant le 26 mai. © Gabonreview

Le Gabon un modèle à suivre

«C’est une base à travers laquelle nous pouvons nous rendre compte que le gouvernement gabonais œuvre pour l’assistance à la femme», a déclaré, à l’issue de la visite, Consuelo Oyana Nguema, ministre équato-guinéenne de l’Égalité des genres. En Guinée équatoriale, a-t-elle indiqué, il existe des structures d’accueil des femmes victimes de violences et autres personnes vulnérables, mais pas aussi grandes que le Centre Gabon Égalité. «Le Gabon m’a donné une très grande impression ; et nous les autres pays, nous sommes en train de prendre l’exemple du Gabon», a-t-elle déclaré. À côté d’elle, Marguerite Ramadan, la ministre chargée de la Promotion du genre de la protection de la femme, de la famille de la République centrafricaine (RCA) pour qui le Gabon est également un modèle à suivre.

«Vous savez les violences revêtent plusieurs formes et en Afrique avec les pesanteurs socioculturelles, les femmes en souffrent beaucoup», a déclaré le ministre centrafricain. «Mon souhait, c’est que ce genre de modèle soit dupliqué dans tous nos pays de la sous-région, et je parlerai particulièrement de mon pays la République centrafricaine», a-t-elle dit. La RCA, a-t-elle rappelé, sort progressivement d’une crise profonde pendant laquelle des violences sexuelles étaient perpétrées contre les filles. «Nous faisons des efforts pour les prendre en charge, mais ce n’est pas dans cette dimension. J’ai dit à madame la ministre de la Justice que j’ai été très émue et je félicite le gouvernement gabonais», a-t-elle dit. Marguerite Ramadan souhaite que lors de la réunion des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) «qui se tiendra le mois prochain, que ce cri soit entendu par tous les chefs d’État de la sous-région».

 
GR
 

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