Ce vendredi 1er mars, le ministère des Eaux et Forêts a signé avec Conservation justice, Rougier Gabon et Somivab d’une part, et Conservation justice, la société GAW et la Fondation Lekedi Biodiversité d’autre part, deux protocoles d’accord pour la création des brigades faune dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo, le Woleu-Ntem, le Haut-Ogooué et l’Ogooué-Lolo. Elles aideront à lutter contre le braconnage et l’exploitation illégale des ressources naturelles.

Les différentes parties signant les protocoles d’accord. © D.R.

 

Dans le cadre de la politique forestière de gestion durable de ses écosystèmes à laquelle s’ajoute la promotion des systèmes de certification de gestion forestière dont les référentiels imposent aux gestionnaires forestiers de conserver entre autres la diversité biologique (faune et flore), le Gabon via le ministère des Eaux et Forêts et ses partenaires se sont engagés pour la création d’un réseau de brigades faune. L’idée, contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la criminalité faunique, contribuer à la valorisation de la faune au Gabon et parvenir à une meilleure gestion de la faune.

Mettre en place un cadre de collaboration

Dans cette optique, deux protocoles d’accord d’une durée de 2 ans ont été signés ce vendredi 1er mars d’une part entre le ministère des Eaux et forêts, Conservation justice, Rougier Gabon et Somivab autour des concessions forestières de Rougier Gabon et de Somivab dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo et du Woleu-Ntem. D’autre part, entre le ministère des Eaux et forêts, Conservation justice, la société GAW et la Fondation Lekedi Biodiversité autour de la périphérie du parc de Lekedi et la concession forestière de Gabon advance wood (GAW) dans les provinces du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo.

«Ces deux protocoles permettront au ministère de mettre en place un cadre de collaboration des différentes parties prenantes afin de lutter de manière durable et consolidée contre le braconnage et les activités illicites liés à la faune et à la flore», a fait savoir le colonel Maurice Ntossui Allogo, le ministre des Eaux et forêts. Ils couvrent concrètement, les parcs nationaux d’Ivindo et de Minkebe, les Unités forestières d’aménagement (UFA) de Rougier Gabon situées dans l’Ogooué-Ivindo ainsi que dans les UFA 1 et 2 de la Compagnie forestière des abeilles (CFA) et les Conventions provisoires d’aménagement (CPAET) GSEZ de Mvoung, Kouye et Touro, gérées et exploitées par Somivab ; ainsi que la périphérie du parc de la Lékédi et de l’UFA Ogooué de la société GAW.

Instantané de la cérémonie du 1er mars et photo de famille. © D.R/GabonReview

À bas les crimes contre la faune et la flore !

«Ce qui est intéressant dans ce partenariat c’est que c’est un partenariat public-privé», a commenté Luc Mathot, le directeur et fondateur de l’ONG Conservation Justice. Les brigades faune, a-t-il expliqué, ont un rôle de sensibilisation, d’éducation et de formation. Le partenariat étant financé par l’Union européenne (UE) et la coopération allemande (PPECF), il a souligné que les enjeux autour des vastes espaces forestiers concernés dépassent le cadre du Gabon. «La riche forêt gabonaise est utile pour la production de bois, mais aussi pour les communautés qui en ont besoin pour leurs besoins quotidiens», a-t-il déclaré notant que la forêt gabonaise séquestre 140 millions de tonnes de CO2 par an. Ce qui correspond sensiblement à ce qui est produit par 30 millions de voitures.

«En tant que gestionnaire forestier responsable, il nous revient de garantir l’intégrité de l’environnement et des ressources naturelles des concessions que nous gérons. Traduit dans l’axe 3 de notre politique RSE, cet engagement nous pousse à travailler en synergie avec nos parties prenantes pour améliorer la biodiversité et prévenir son extinction», a pour sa part indiqué le directeur général de Rougier Gabon, Stéphane Jaffret. Estimant que la forêt et la faune sauvage sont intrinsèquement liées puisque contribuant au maintien des services écologiques des forêts et à la santé des écosystèmes, le ministre des Eaux et forêts a insisté sur le fait que «les crimes contre la faune tels que le braconnage et le trafic illicite des espèces animales constituent des menaces aussi bien pour la santé de nos forêts que le développement économique et la sécurité de notre Nation».

 
GR
 

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