La dernière session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, qui a décidé de la suspension du Gabon et de la délocalisation du siège de l’organisation sous-régionale à Malabo, n’a enregistré la présence que de 5 Présidents sur les 11 que compte la Communauté. Les absents ont-ils souhaité exprimer leur soutien au CTRI ?

Les 5 chefs d’État présents au sommet extraordinaire, le 4 septembre 2023 à Djibloho, en Guinée équatoriale. © D.R.

 

Représenté par Michel Essongue, Haut-commissaire de la République, le Gabon s’est vu suspendre de toutes les activités de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) lors de la 4e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement tenue lundi 4 septembre à Djibloho, en Guinée équatoriale. La rencontre initiée par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président équato-guinéen et vice-président en exercice de la CEEAC, a également décidé de la délocalisation du siège de l’organisation sous-régionale de Libreville à Malabo. Pourtant, en dépit de la situation particulièrement sérieuse que celle abordée à l’ordre du jour, tous les leaders de la Communauté n’étaient pas présents. Certains semblent ne pas avoir jugé de l’utilité d’y prendre part.

La rencontre de Djibloho n’a en effet enregistré la présence que de cinq chefs d’État sur les onze que compte la CEEAC. Les présidents Paul Biya (Cameroun), Paul Kagame (Rwanda), Évariste Ndayishimiye (Burundi) et Félix Tshisekedi (RDC) ont brillé par leur absence. Selon le communiqué final, ils «se sont excusés». Absent lui aussi, le président de la Transition au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno s’est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif.

Pourquoi ces absences ? La CEEAC ne donne pas plus d’explications. Ce qui laisse libre cours à toutes interprétations. Si certains dans l’opinion évoquent des questions d’agenda, d’autres y voient plutôt une façon voilée d’adouber le nouvel homme fort de Libreville, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a officiellement prêté serment en tant que président de la Transition au Gabon le même jour. Tout reste à voir.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    Ils craignent pour leur FAUTEUIL.
    C’EST LA RAISON LA PLUS CRÉDIBLE.
    A NTARE NZAME. Pitié.

  2. Axel SAMBA dit :

    À mon avis, je pense que leur absence est dû à la peur dans leurs pays, des tensions internes: Le sanguinaire dictateur Kagame du Rwanda a mis à la retraite récemment beaucoup d’anciens généraux expérimentés et loyaux à lui dont le très controversé et célèbre tristement James Kabarebe, et pourquoi ces changements? Parce que dans le Rwanda de Kagame les complots imaginaires et réels sont permanents que ces services de sécurité ayant peur de lui-même Kagame lui disent pour le satisfaire, Kagame est un homme qui se sent en insécurité à tout moment au delà des complexes personnels d’infériorité qu’il a en lui, et quand il met des gens à la retraite, ça veut dire c’est pour les punir car ils sont suspectés, d’autant plus ces généraux mis à la retraite ont emmené Kagame au pouvoir donc ils connaissent bien Kagame et avec la rébellion d’un ancien général à l’est de la RDC qui a pour objectif de renverser Kagame, il a peur de sortir, surtout de prendre l’avion avec cette rébellion à la porte du Rwanda, car il connaît la méthode: en effet c’est Kagame et son groupe de rebelles qui tira un missile sol air sur l’avion de Habyarymana, même si officiellement il à toujours nié ça. Pour que vous compreniez la méthode Kagame en profondeur sur ce que je dis ici, je vous conseille de lire le livre intitulé: « Kagame: Assassins sans frontières », de la journaliste britannique Michaela Wrong, qui a couvert le genocide rwandais et la chute de Mobutu, dans ce livre de 500 pages très détaillé et passionnant (quand je l’ai lu, il était tellement passionnant j’ai pas vu défiler les 500 pages et j’avais de le lire quand j’ai fini les 500 pages, rires), la journaliste détaille impartialement les faits sur le régime sanguinaire Kagame, comment Kagame est parvenu au pouvoir en éliminant d’abord habyarimana( le livre parle de cette histoire de missile que j’ai parlé ci-dessus), en éliminant ensuite tout concurrent et terrorisant ses potentiels rivaux au sein de la rébellion, comment il (Kagame) élimine physiquement ses propres collaborateurs au Rwanda ou à l’étranger avec des tueurs à gages, comment il les humilie en public quand ils sont en fonction, comment Kagame pille la RDC de façon grossière avec un organisme officiel au Rwanda chargé pour ça appelé « Bureau Congo (RDC) », comment Kagame maquille les chiffres de croissance et de la diminution de la pauvreté au Rwanda en mentant aux organismes internationaux, alors que la pauvreté est en constante évolution année après année, l’aide au développement ne profite qu’à Kagame et son clan, etc.. bref tout sur la méthode Kagame.
    Quant à l’absence de Biya, c’est pas étonnant car il est de notoriété publique au sein de l’Afrique centrale pour ceux qui connaissent la politique dans cette partie du continent que Biya ne sort pas souvent et cela est dû justement à la peur des coups d’État, dont particulièrement à cause du traumatisme du coup d’État de 1989 dont il a été victime et dont il a failli perdre sa vie, depuis ce jour-là il est resté un homme instable du point de vue de sécurité et le coup d’État récent au Gabon ne fait que renforcer cette insécurité permanente qu’il a. Souvenons nous après le coup d’état au Gabon, il a changé un certain nombre de militaires au sein d’une unité de l’armée proche de la présidence, même si officiellement la présidence camerounaise dit que ça n’a rien à avoir avec les événements du Gabon, rires.
    Quant à l’absence du président de Burundi, il est aussi sur le qui-vive, surtout avec le limogeage pour des motifs d’atteinte à la sûreté de l’État de l’ancien ministre de l’intérieur tout puissant, qui a déjà travaillé avec le défunt président, aujourd’hui si je me trompe pas, après son limogeage, il est en exil et recherché au Burundi, donc on comprend que le président n’est pas toujours totalement assis au pouvoir, donc il doit aussi avoir peur du coup d’État.

    Quant à Tshisekedi, c’est la même histoire: tensions internes avec les élections présidentielles qui approchent, avec Kamerhe qui est un allié vipère, pas toujours rassuré qu’il assiste à une réunion parlant d’un coup d’État au risque de subir le même sort, tant mieux rester en RDC ou aller au Congo Brazzaville, quand c’est nécessaire c’est proche de vite retourner en RDC en cas de pépin.
    Pour le reste des autres pays absents, c’est pareil le motif est plus ou moins le même: peur du coup d’état avec le contexte qui ne rassure pas.
    Voilà à mon avis les raisons de leur absence, je ne pense que ça soit un motif de soutien à Oligui, le vrai soutien de Oligui ce sont eux les présents qui étaient là-bas dont particulièrement Sassou et Obiang Nguema qui avaient des relations tendues avec Ali, et qui ont peut-être aussi orchestré ce putsch avec le soutien de la France.

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