Le journal L’Aube exhume une affaire relative à la construction, invisible, de l’Hôtel des Impôts. Ce projet ambitieux censé être réalisé avec 25 milliards de francs CFA laissés en 2009 par le dernier directeur général des Impôts d’Omar Bongo, dans un compte à BGFIBank. 14 ans plus tard, l’infrastructure n’est jamais sortie de terre et des accusations pèsent sur Joël Ogouma et Maixent Accrombessi. Sur la parcelle destinée à la construction, des travaux sont en cours sans l’avis de la DGI.

Sans l’avis de la DGI, travaux de construction en cours sur le site de Bessieux à côté de San Gel, à Libreville. © D.R

 

Michel Mpega. Directeur général des Impôts jusqu’à la mort d’Omar Bongo, il passait le témoin en 2009 à Joël Ogouma. Dans une interview accordée au journal La Loupe en 2015, il affirmait qu’au moment où il quittait la Direction générale des Impôts (DGI), il laissait dans les écritures de la BGFIBank un compte ouvert au nom de la DGI. Alimenté sur plusieurs années par de prélèvements effectués sur certains impôts, taxes et sur le produit des pénalités et amendes fiscaux, il avait permis à la DGI de réaliser certains projets, aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du pays et d’acquérir certains biens à l’instar d’un terrain à Libreville situé à l’emplacement de l’ancien stade «Révérend Père Lefebvre», en contrebas du siège de la BGD et en face d’une aile du palais présidentiel.

© L’Aube

«Il devait servir à la construction de l’Hôtel des Impôts», informait Michel Mpega. «Mais ce projet a, semble-t-il été abandonné, alors que l’élaboration des plans d’architecture était déjà avancée», regrettait-il.  Ce, d’autant plus qu’au moment où il quittait la direction des impôts, «il y avait au crédit de ce compte, une somme de 25 milliards de francs CFA». Où est donc passé cet argent ? S’interroge, huit ans après cette interview, le journal L’Aube tant l’hôtel n’a jamais été construit, quand bien même Joël Ogouma, le successeur de Michel Mpega, «avait connaissance» de l’existence de ce compte, mais surtout de cet argent. L’homme qui occupera par la suite le poste de directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo puis de gouverneur de la province du Woleu-Ntem avant de revenir au Palais, fera parler de lui en 2015.

8 lots pour un peu plus de 13 milliards de francs CFA

Il accuse alors Serge Maurice Mabiala d’avoir détourné plus d’un milliard de francs CFA aux Impôts en sa qualité de directeur des grandes entreprises (DGE). D’aucuns avaient vite crié à la diversion au regard des soupçons pesant sur lui quant à la non-réalisation du chantier dont les offres avaient été reçues et approuvées en 2012. L’entreprise Entraco qui devait se charger des terrassements généraux et du gros œuvre en avait pour 8,02 milliards de francs CFA ; Staff-Gabon pour les cloisons, doublage et faux plafonds, 900 millions de francs CFA ; GTAB pour l’étanchéité, menuiseries extérieures-serrurerie, 2,2 milliards de francs CFA ; MAG pour les menuiseries intérieures, 757,48 millions de francs CFA ; CGPR pour les sols dures et faïence 930,18 millions de francs CFA ; SCPJF pour la peinture, 450 millions de francs CFA.

Soit, un peu plus de 13 milliards à décaisser sur les 25 milliards, auxquels devaient s’ajouter la facturation d’autres lots pour la nouvelle direction des Impôts implantée au Boulevard Bessieux sur une parcelle de 11 000 m2. Un bâtiment devant être composé de de 8 niveaux dont 5 étages, un rez-de-chaussée, un rez-de-chaussée jardin semi-enterré et un sous-sol semi-enterré représentant 14 500 m2 de surfaces utiles abritant bureaux, salles de réunion, locaux techniques et près de 6 000 m2 de stationnement. Selon L’Aube, Joël Ogouma ira plutôt voir le directeur de cabinet d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi pour l’informer de l’existence du compte à la BGFIBank.

Argent reversé à Accrombessi et compte clôturé ?

L’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, lui aurait demandé d’apporter cet argent au palais pour un remboursement plus tard. L’homme «qui voulait conserver son poste», se serait exécuté avant de crier à la forfaiture tant, «l’argent n’a jamais été remboursé».

Un état de fait qui explique selon L’Aube : «sa tentative de diversion [de Joël Ogouma de porter] plainte contre Serge Maurice Mabiala». Dans l’instruction y relative, il aurait confié aux enquêteurs avoir «clôturé» le compte de la DGI à BGFIBank. Un fait «gravissime» : le chantier n’ayant pas été exécuté. A la question de savoir qui de lui ou de Maixent Accrombessi est coupable de détournement de ces deniers publics, le journal invite le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à se pencher sur cette affaire à l’heure où les chantiers inachevés sont exhumés.

«Un mandat d’arrêt doit être lancé contre Maixent Accrombessi pour détournement de fonds au Gabon !», écrit le journal qui relève que sur le site, des travaux de construction sont en cours sans l’avis de la DGI. Qu’est-ce qui s’y trame ? Le silence des ouvriers sur les lieux retentit de manière assourdissante. Impossible donc de savoir qui est à l’œuvre. Alors qu’à quelques mètres de là, la mairie du 2e arrondissement de Libreville s’est installée dans ses nouveaux locaux dans un espace encore en chantier, L’Aube se demande à juste titre s’il ne s’agit pas «d’un acte de désinvolture posé» par cette mairie. Le DGI après le départ de Joël Ogouma, ne s’est jamais exprimé sur ce dossier qui continue pourtant de cristalliser les attentions.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Eh mon Dieu! Que la gouvernance d’Ali Bongo a tant fait de mal au Gabon, aux familles, aux femmes et aux enfants de ce pays. Comment un homme dont la paresse, l’indiscipline et la médiocrité sont connus depuis le banc de l’école a voulu s’éterniser au pouvoir par la fraude alors qu’il ne se contentait que que du titre et des honneurs, sans jamais être capable ou vouloir gouverner de par lui-même, il déléguant son pouvoir à des mercenaires aussi sulfureux que les Accrombessi, Alihanga, les fils Oceni, les Yann Ngouloi, etc?

    Je ne sais pas si Oligui a le cœur qui saigne comme de gabonais, de voir toute cette misère, toute cette souffrance, surtout chez les femmes, les enfants même à la mamelle, pendant qu’Ali Bongo se permettait de rémunérer ses collaborateurs et hauts fonctionnaires de l’état à hauteur de plusieurs dizaines de millions par mois non pas pour servir le Gabon et les gabonais mais les détruire. Non contents de ces niveaux de salaire injustifiés qui grèvent le budget de l’état appauvri, ils détournaient encore des milliards.

    Avec un seul milliards, un gabonais peut vivre 89 ans en prenant pour lui et sa famille 1 millions par moi dans cet argent. Ce qui est relativement confortable. Voler donc 1 milliard du contribuable est assimilable à la destruction et à la persécution de toute une famille gabonais avec des bébés à la mamelle qui ne devraient pas souffrir de manque de soins, de malnutrition et de mort prématuré à cause d’une pauvreté qui prive de la possibilité d’assurer les soins, le confort et la sécurité qu’ils doivent recevoir. C’est certainement à cause de la vision de l’honneur des conséquences de la disparition d’un seul milliard que la corruption est passible de peine de mort dans une Chine qui aujourd’hui tant à dominer le monde.

    Oligui et le CTRI lorsque vous serez tentés de conserver l’opacité de la rémunération des membres du gouvernement et des hauts fonctionnaires qui favorise les abus, de continuer à limiter les possibilités et les moyens de contrôle et de transparence dans la gestion de l’argent de l’état pour protéger un groupuscule d’amis et de coquins, pensez à toutes ces mères, à tous ces enfants qui souffrent, qui souffriront encore, qui meurent et qui mourront encore parce qu’ils ne peuvent se faire soigner, parce qu’ils vivent dans des conditions misérables qui les exposent à une vie écourtées. Ces dizaines de milliers de vies qui peuvent être sauvées si vous les généraux cessez de recevoir des salaires de 25 millions sans raison pour partager un peu plus avec tous les gabonais et réduire les injustices sociaux.

    Pourquoi avec l’argent de nous tous, certains doivent en recevoir trop pour boire du champagne et voir le plus grand nombre condamnée à mourir avec une eau insalubre avec la seeg qui est incapable de satisfaire une si petite population? Pourquoi doit on condamner nos compatriotes à la mort certaine parce qu’Oligui doit posséder des biens aux états unis alors qu’au Maroc là où ont beaucoup investi les Bongo l’argent gagné au Maroc, doit rester au Maroc et développer le Maroc. Non, on ne doit plus accepter que des milliards fuient de l’économie du Gabon pour aller développer d’autres pays: le Maroc, les usa, la France, l’Afrique du Sud, etc. alors que tout est encore à refaire chez nous.

    Interdire aux hauts fonctionnaires, à tout ceux qui s’enrichissent au service de l’état d’acquérir des biens à l’étranger pourra sauver le Gabon d’autant de gabegie et de pauvreté. Ali Bongo faisait des voyages à coups de milliards pour aller chercher des investisseurs étrangers alors qu’il est incapable de mettre en place des mécanismes simple pour l’argent du Gabon et des gabonais serve prioritairement les investissement dont a besoin le Gabon au lieu d’aller ailleurs. Si le patriote Laurent Gbagbo a pu passer dix ans au pouvoir sans que la justice internationale ne puisse trouver un compte lui appartenant ou un bien immobilier à l’étranger, pourquoi doit on permettre à des fonctionnaires gabonais qui ne sont pas héritiers d’une fortune familiale d’acquérir des biens pendant l’exercice de leurs fonctions des bien valant plusieurs milliards à l’étranger pendant que la crise du logement au Gabon continue de s’aggraver rendant tous les gabonais, y compris les cadres de l’administration pauvres et misérables. Et ils doivent en plus être snobés par des gamins tels que les fils Oceni qui sans aucun état de service au service sont bombardés à des postes où ils reçoivent 50 millions par mois sans que rien ne justifie de tels salaire: ni le travail qu’il font, ni leur niveau d’étude, ni leur expertise (souvent ils n’en ont aucune qui valle même 1 million de salaire).

    Qui rendra justice aux Gabonais, est ce toi Oligui ou ta prise de pouvoir n’a été motivée que par les humiliations que tu as subi de la part de Nourredine et Sylvia, et donc une affaire personnelle dans laquelle le Gabon se trouve à nouveau confisquée.

    LA Vérité seule nous affranchira de tout ce qui a emmené les gabonais dans ce trou: La vérité doit répondre à ces question? Pourquoi il y a une telle injustice, de tel inégalités dans la répartition des richesses? Est-ce que les rémunération des hautes autorités et des hauts fonctionnaires sont raisonnable, pourquoi une telle opacité? Pourquoi plusieurs projets de développent n’ont pas abouti alors que l’argent décaissé n’y est plus? Quel est la vérité sur l’histoire électorale du Gabon en particulier les résultats tronqués de 1993, 2016 et 2023? Qui sont les principaux acteurs ou les coupables dans ces épisodes qui ont déshonoré le Gabon et son peuple? Si il n’y a pas de lumière sur ces faits et d’autres similaires, il y a peu d’espoir que de tels choses ne se répètent. Car la vérité qui libère c’est une loi spirituelle. L’opacité, le mensonge, la fourberie, nous maintiendra dans les chaines. Les grandes nations européennes progressent à cause des grands efforts qu’ils fournissent pour la vérité et la transparence malgré leurs faiblesses. Aucune nation ne peut grandir sans effort de vérité et de transparence sur le coté sombre de son histoire. On aimerait savoir quel est l’ampleur des dégâts de l’introduction du mercenaire Accrombessi dans la gestion de notre exécutif.

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