Avec la réticence de certains États, dont le Gabon, le racket aux frontières terrestres subi par les voyeurs aux différents postes de contrôle fait sans nul doute partie des «entraves» que le Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) invite les autorités de la Cemac à lever en vue d’une meilleure effectivité de la libre circulation des personnes au sein de la Communauté.

Vue du poste frontière entre le Gabon et le Cameroun. © D.R.

 

Après plusieurs années de discussion et d’atermoiement, c’est finalement en 2017 que les chefs d’État de l’Afrique centrale ont officiellement entériné l’entrée en vigueur de la libre circulation des personnes en zone Cemac. Au sens de l’Acte additionnel signé le 25 juin 2013 par Ali Bongo, qui assurait alors la présidence de la Conférence des chefs d’État, cela voulait dire que, pour leurs déplacements au sein de la Communauté, les ressortissants du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad n’auraient plus besoin de visa. Seule la présentation d’une carte nationale d’identité ou d’un passeport en cours de validité suffisait donc.

Seulement, près de trois ans après, le principe de libre circulation des personnes en zone Cemac est encore confronté à plusieurs écueils. Entre multiplication des postes de contrôle et les nombreuses et interminables signatures et enregistrements des documents d’identification sur les routes, tout semble fait pour décourager les voyageurs qui subissent par ailleurs des rackets. Aucun, sinon peu d’Etats parmi les six de la Communauté censés veiller à la stricte application de la décision issue du Sommet extraordinaire de N’Djamena ne semblent préoccupés par le renforcement de l’intégration dans la sous-région de l’Afrique centrale. Une attitude qui ne plait pas beaucoup au Conseil des ministres de l’UEAC, qui en a fait un des points inscrits à l’ordre du jour, lors de sa 35e session organisée par visioconférence, le 10 août dernier.

Au terme des travaux, à l’adresse des six États de la Cemac, le Conseil des ministres de l’UEAC «a demandé que toutes les entraves soient levées sur les corridors régionaux», rapporte le communiqué ayant sanctionné cette rencontre. Présidée par Pr Daniel Ona Ondo, qui prenait part aux travaux, la Commission de la Cemac a également été invitée à «approfondir la réflexion» en vue de l’application effective de la libre circulation des personnes dans la Communauté.

 
GR
 

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