Dans une longue déclaration, le 2 mai dernier, en réaction au contenu du Dialogue national inclusif (DNI) remis trois jours plus tôt au président de la Transition, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) est revenue sur la question de la nationalité. Si elle s’est défaite de la tutelle de Jean Ping, ancien candidat de l’opposition à la présidentielle de 2016, elle est restée fidèle à sa ligne de conduite. «Sentinelle et amie sincère» de la Transition, elle estime qu’«être gabonais de souche c’est être né de père gabonais ou de mère gabonaise conformément à l’héritage légué à la postérité par les sages pères fondateurs de la Nation gabonaise».

Pour la CNR «être Gabonais de souche, c’est être né de père gabonais ou de mère gabonaise conformément à l’héritage légué à la postérité par les sages pères fondateurs de la Nation gabonaise». © D.R.

 

Au lendemain de la remise officielle du Rapport du Dialogue national inclusif (DNI) au président de la Transition, des voix continuent de s’élever pour analyser les contours des 1 000 solutions faites par les commissaires, sur la base des contributions des Gabonaises et des Gabonais. Les analyses et appréciations sont diverses et variées ; selon telle ou telle autre thématique. S’exprimant sur la problématique de la nationalité gabonaise, la Coalition pour la nouvelle République (CNR) rappelle et fait noter qu’«il y a des Gabonais de père et de mère qui ont pillé sans vergogne l’argent du pays, assassiné froidement à balles réelles d’autres Gabonais». 

Certaines décisions du DNI ne rencontrent pas forcément l’assentiment des Gabonais. Le cas de la recommandation prescrivant désormais d’avoir un père et une mère 100% gabonais pour prétendre aux hautes fonctions dans l’exécutif fait débat. Pour la CNR, «il est clair qu’il ne suffit pas d’être Gabonais de souche, né de père gabonais et de mère gabonaise, pour justifier de loyauté et de patriotisme à l’égard de l’État». 

Dans sa déclaration, cette plateforme prend exemple sur la République démocratique du Congo (RDC) «qui a su reculer sur cette épineuse et dangereuse question qui visait à écarter des Congolais qui ne sont pas de père et de mère Congolais de la course à la présidence de la république». 

Des membres de la CNR, le 2 mai 2024. © D.R.

Aussi, fait-elle savoir que «si sans fonction officielle, Sylvia Bongo Ondimba a mis au garde-à-vous et à genoux toutes les autorités politiques, administratives et militaires gabonaises, ce n’est pas parce qu’elle était étrangère, mais bien parce qu’elle a rencontré des Gabonais cupides et peu courageux». Mieux, elle invoque le cas d’une «’première dame gabonaise’ de père et de mère qui a mis toute une banque en faillite laissant de nombreuses familles dans la désolation, sans compter les multiples frasques et exactions commises à l’encontre de paisibles citoyens». 

Toute chose l’amenant à indiquer que «être gabonais de souche, c’est être né de père gabonais ou de mère gabonaise conformément à l’héritage légué à la postérité par les sages pères fondateurs de la Nation gabonaise qui l’ont même inscrit dans le Code de la nationalité».

Autrement dit, pour les membres de cette Coalition, «le nationalisme étroit qui indexe et exclut les binationaux est abject». «Il n’est en réalité, dit-elle, qu’une posture populiste dangereuse quand on sait que, dans le même temps, le pouvoir admet, dans l’antre de souveraineté par excellence, la présidence de la République gabonaise, que le service d’écoute hautement sensible soit confié et dirigé par un étranger franco-malgache».

Concernant la nationalité gabonaise qui aurait été bradée, les citoyens ont proposé, dans leurs contributions au DNI, des mesures pour que l’accès à la magistrature suprême ne soit pas autorisé à n’importe quel quidam. Ainsi, sur la base de ces contributions, les commissaires ont proposé que ne soit candidat à la présidence de la République qu’une personne née de père et de mère gabonais. Dans le même sens, les binationaux pourraient d’office être disqualifiés de la présidentielle. 

Les commissaires ont également entériné un principe concernant les conjoints du candidat ou de la candidate : ils ou elles devront également avoir les deux parents, Gabonais de souche. Ce qui passe mal au sein de la CNR.

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    On dit soyez déterminé pour DÉGAGER LE DICTATEUR dans les URNES pour le pire,et le prochain doit un civil et derrièr aura la mission d’identifier la ou les personnes qui ont fait cette proposition cynique,homophobe et discrimatoire sur la nationalité.

  2. […] En fait, dans un communiqué daté du 2 mai dernier, soit un mois après le début du Dni, la CNR a tenue à préciser que l’initiative visait à la restauration des institutions et non la mise […]

  3. Gayo dit :

    Le Gabon n’aurait pas sur ces points l’apanage du protectionnisme des intérêts nationaux pour un pays qui a encore beaucoup de faiblesses pour garantir sa souveraineté. Regardez qui peut-être président dans les pays asiatiques qui font de grandes performances dans le développent, regardez les pays du golf et vous vous rendrez compte que le Gabon n’invente pas la roue. J’ai des enfants binationaux et je le devient moi-même. Mais je n’en ferais pas un cas personnel les résolutions sur l’éligibilité des binationaux. Il s’agit de protéger le bien commun de tout risque, notre Gabon et ne plus continuer à l’exposer sur l’hôtel des intérêts d’une catégorie de personnes. C’est quelques dizaines de postes auxquels moi et mes enfants ne pourront plus prétendre mais il y’en a des milliers d’autres choses aussi gratifiantes qu’on peut faire pour travailler pour notre pays. Toutes les composantes sociales étaient représentées à ce dialogue à tel point que malgré que le PDG ait été à ce dialogue, il ne lui a pas été possible d’empêcher que l’on recommande sa suspension. Il n’y a donc pas eu de dominants et de dominés à ce dialogue et ces conclusions reflètent la ligne médiane de ce à quoi aspire le peuple gabonais. Oui que l’acces à certains postes soient interdit aux binationaux ou certains binationaux. Quand notre pays se tiendra sur ces deux pieds et le souci des besoins primaires seront satisfaits au points où les gabonais seront prêts à passer à autre chose, on reviendra sur ces questions avec un pays plus solides et des gabonais moins soucieux de tels détails primaire.

  4. Ngota dit :

    Merci Gayo,

    Les exclusions des binationaux à certains emplois supérieurs ne seraient pas exclusifs au Gabon. C’est déjà le cas au Benin, au Sénégal, au Cameroun et d’autres pays africains.

    Une Nation se protège, son homogénéité se préserve. Il y aura toujours d’autres emplois, comme dans l’enseignement, la médecine, l’agriculture etc, ouverts aux nationaux d’adoption ou au binationaux.

  5. Michel Matha dit :

    pas surpris par cette decision salutaire pour les gabonais de pere et de mere voila la veracite des faits Jean Ping et d’autre au garde a vous.

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