Réagir : Ndong Obiang et Persis Essono devant la justice, un tournant dans la lutte pour le contrôle du parti

La lutte pour le contrôle du parti Réagir franchit un nouveau cap : deux figures majeures de la formation, François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo, comparaissent devant la justice après avoir fait front commun contre Michel Ongoundou Loundah, écarté de la présidentielle du 12 avril. Les anciens alliés sont au cœur d’une affaire de falsification de documents qui pourrait redéfinir l’équilibre politique interne du parti.

Qui de Persis Essono Ondo, Michel Ongoundou Loundah ou François Ndong Obiang tirera son épingle du jeu ? © GabonReview
Le contentieux interne au sein du parti politique Réagir (Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction) a pris une tournure judiciaire avec l’ouverture d’une procédure au tribunal correctionnel de Libreville. Deux figures centrales de cette formation, François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo, sont désormais poursuivies pour des faits présumés de faux, usage de faux et falsification de cachets dans le cadre de la bataille pour le contrôle du parti.
Cette procédure intervient dans un contexte de rivalités internes marquées, opposant depuis plusieurs mois le camp constitué par François Ndong Obiang et Persis Essono Ondo, (aujourd’hui disloqué ?) à celui de Michel Ongoundou Loundah. Ce dernier avait vu sa candidature à la présidentielle du 12 avril dernier invalidée à la suite d’une saisine introduite auprès de la CNOCER par ses opposants internes. Cet épisode avait cristallisé les tensions autour de la direction du parti, en révélant deux lignes opposées se disputant sa légitimité. Jusqu’à la démission de Persis Essono Ondo du parti le 15 avril 2025, les deux hommes apparaissaient unis dans leur stratégie politique.
Continuité des affrontements politiques au sein de Réagir
Leur action conjointe avait notamment abouti à l’éviction de Michel Ongoundou Loundah du scrutin présidentiel. Ce dernier est désormais à l’origine de la procédure judiciaire en cours, qui s’inscrit dans la continuité des affrontements politiques au sein de Réagir. Lors de la première audience, François Ndong Obiang a fait valoir son immunité parlementaire en tant que député de la Transition. Cette défense a été contestée tant par le ministère public que par les représentants de la faction dite « légitimiste » du parti, qui ont requis la levée de cette immunité. Le tribunal doit se prononcer à ce sujet le 8 mai 2025. Quant à Persis Essono Ondo, dont le procès a été renvoyé au 22 mai, il a sollicité un délai pour préparer sa défense.
Il reste cependant concerné par la procédure judiciaire malgré sa récente démission de Réagir et la création de sa propre formation, Destinée républicaine. Ces développements judiciaires marquent une étape importante dans la lutte pour la direction de Réagir. Le procès en cours, au-delà de ses enjeux pénaux, pourrait redessiner le paysage interne du parti. Le renforcement de la position de Michel Ongoundou Loundah, désormais candidat à une reconquête politique ? L’issue des audiences prévues en mai devrait permettre d’éclaircir les responsabilités de chacun et de déterminer l’avenir du leadership au sein de cette formation politique.

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