L’audience solennelle de rentrée de la Cour constitutionnelle pour l’année 2023 a eu lieu ce mercredi 3 mai, à Libreville, en présence du président de la République. Administré par la responsable de cette institution, Marie Madeleine Mborantsuo, cet événement a donné lieu à un rappel du rôle de cette haute juridiction, des actions menées, mais également des notions de paix, droits et libertés fondamentaux, démocratie et élections pluralistes. Parce que le Gabon s’achemine inexorablement vers l’organisation de plusieurs échéances électorales.

Madeleine Mborantsuo et les juges constitutionnels face à Ali Bongo Ondimba et aux membres de l’Exécutif, le 3 mai 2023, à Libreville. © Cour constitutionnelle

 

Fait inédit, l’audience solennelle de rentrée de la Cour constitutionnelle pour l’année 2023 a été couplée, ce mercredi 3 mai, au siège de cette institution à Libreville, à l’ouverture des travaux de la Première rencontre des femmes africaines juges. Des événements rehaussés par la présence du chef de l’État, Ali Bongo et par l’allocution de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo.

Avant de plonger dans la réminiscence des activités menées, la patronne des lieux, qui a d’ailleurs prononcé le seul discours de cette rentrée, a souligné que «la Loi fondamentale confie à la Cour constitutionnelle un domaine de compétence très étendue». Du contrôle de la constitutionnalité des lois et des actes réglementaires à la régularité des élections, de la garantie des droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques à la régularité du fonctionnement des institutions et de l’activité du pouvoir, tels sont quelques-uns de ces domaines de compétence présentés à l’assemblée.

Dans ce cadre, a fait savoir la présidente de l’institution, la Cour a rendu, tout au long de l’année écoulée, des centaines de décisions et émis plusieurs avis, sur requêtes tant des autorités compétentes que des personnes physiques et morales.

Marie Madeleine Mborantsuo est revenue sur la Concertation politique de février dernier, dont l’objectif était «l’organisation de futures élections aux lendemains apaisés», pour faire remarquer qu’elle a «débouché sur plusieurs réformes dont l’une des plus importantes reste l’harmonisation de la durée des mandats électoraux des sénateurs et des élus locaux naguère préconisée par la Cour constitutionnelle».

Moments de la cérémonie. © Cour constitutionnelle

«Écarter d’éventuels contentieux»

Au-delà, elle a souligné qu’à la rentrée 2022, la haute juridiction avait pris l’engagement, comme elle l’avait déjà fait en 2015, de sillonner tout le territoire national, mais aussi certains pays amis dans lesquels on retrouve une importante communauté gabonaise, en vue de familiariser le plus grand nombre de citoyens avec la matière électorale. Depuis décembre 2022, les membres de la Cour sont sur le terrain pour informer, au plus près, toutes les couches sociales sur les règles encadrant le processus électoral.

Pour la présidente de céans, «la présence des juges auprès des populations visait à combler un déficit de formation, d’éducation et d’information qui a souvent malheureusement conduit à des errements et surtout des violences au lendemain de différentes consultations électorales».

Elle espère que ces échanges avec les populations vont «anticiper, sinon écarter d’éventuels contentieux lesquels, trop souvent, résultent d’une méconnaissance totale de la législation en matière électorale».

Évoquant les phases du processus électoral, elle indique qu’elles portent respectivement sur les listes électorales établies certes par le ministère de l’Intérieur, sous la supervision des représentants du Centre gabonais des élections (CGE), sur la gestion de l’ensemble des opérations électorales par cette même CGE et la proclamation des résultats et le contentieux électoral qui, du reste, n’est pas obligatoire.

«L’élection constitue le moyen d’expression essentiel de la souveraineté du peuple. Dans une démocratie, elle reste, quelles que soient les carences, la principale modalité de participation des populations à la vie politique», a indiqué Marie Madeleine Mborantsuo, non sans renchérir que «nous devons en permanence avoir à l’esprit, quelles que soient nos convictions politiques, qu’il y a toujours un intérêt supérieur qu’il faut à tout prix préserver». «C’est notre bien commun le plus précieux, notre bien le plus cher : la paix», a-t-elle dit.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Non Mbourantsuo, tu racontes des sottises. Les violences sont dues à des élections non transparentes, à la fraude de ton parti, celui de ton fils Ali et d’Omar dont tu était la Tchiza et non d’une méconnaissance de la législation électorale que tu avais violé les votes de 1 arrondissement sur 6 à Libreville pour faire gagner Ali Bongo. Tu t’es attribué le pouvoir d’annuler une partie importante de l’expression de la souveraineté sans ordonner la reprise du vote dans cet arrondissement comme te l’impose la loi. Si il y a une loi qui t’autorise à annuler le vote de dizaines de milliers de gabonais sans leur donner la possibilité de reprendre le vote, alors toute contestation de ce pouvoir de designer le vainqueur des élections a la place du peuple par tous les moyens et légitime car il s’agit de défendre l’honneur et la dignité du peuple qui voit une seule femme, le second bureau d’Omar Bongo décider de l’élection du président. La question qui se pose, vas-tu encore annuler des milliers de voix en 2023 pour faire gagner Ali Bongo contre le choix du peuple? En effet Ali Bongo ne gagnera jamais le vote de Libreville où se trouve la population la plus instruite du pays et qui n’acceptera jamais sa médiocrité.

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