À la faveur d’une déclaration ce week-end, les églises de réveil, à la suite des évêques de l’Église catholique la semaine dernière, ont annoncé pour le dimanche 25 octobre prochain la reprise de leurs activités ecclésiastiques en dépit de la mesure gouvernementale portant fermeture des lieux de culte dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le Covid-19. Mis au défi, le ministre de l’Intérieur devrait soit s’attendre à faire plusieurs prisonniers, soit se résoudre à lever la mesure querellée avant la date annoncée par le Collectif des communautés, ministères et églises pentecôtistes charismatiques et de réveil. 

Les membre du collectif, le 10 octobre 2020, à Libreville. © Capture d’écran/Facebook

 

Six mois après l’annonce par le gouvernement des mesures d’interdiction des rassemblements de 10 personnes et la fermeture des lieux de culte, les hommes d’Église n’en peuvent plus d’attendre, d’autant que la plupart avouent être asphyxiés, y compris financièrement. À la suite des évêques de l’Église catholique une semaine plus tôt, le Collectif des communautés, ministères et églises pentecôtistes charismatiques et de réveil, et églises apparentées ont annoncé, samedi 10 octobre, la reprise de leurs activités ecclésiastiques. Celle-ci est prévue le dimanche 25 octobre prochain, en dépit des restrictions imposées par le gouvernement dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre le coronavirus.

Si le collectif défie ainsi le ministre de l’Intérieur qui a récemment réaffirmé le maintien de la mesure de fermeture des lieux de culte, c’est parce qu’il assure être prêt à accueillir les fidèles dans le strict respect des mesures barrières (distanciation, port du masque, lavage des mains, etc.). Ces derniers jours d’ailleurs, informe l’Archevêque Jean-Baptiste Moulacka, chacun des leaders religieux a procédé à la désinfection de son église et reçu la visite d’inspection des autorités publiques.

Aussi, se considérant eux-mêmes comme des acteurs de la lutte contre le Covid-19 au niveau national, les membres du collectif estiment que la mesure empêchant la réouverture des lieux de culte ne se justifie plus. Ils en veulent pour preuve «l’importante tendance baissière de la pandémie au Gabon et le déconfinement de tous les secteurs d’activité de notre pays». Pour les pentecôtistes, cette reprise des cultes qui s’impose vise «la bonne santé spirituelle et physique de [leurs] communautés».

L’on s’achemine donc vers un bras de fer entre le gouvernement et le corps ecclésiastique. Sauf si la mesure liée à la fermeture des lieux de culte vient à être levée avant la date du 25 octobre 2020. Ce qui, pour certains, est fort probable.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Vous allez affronter Jézabel Sylvia Bongo?

  2. Milangmissi dit :

    Si vous voulez être respecté il faut tenir maintenant.

  3. diogene dit :

    Asphyxier financièrement ? Tout ceci est donc un business; un commerce ?
    Gens de peu de foi !

    • Voilà dit :

      @ diogene, bonjour, mon frère.
      Je crois qu’il peut bien y avoir cet aspect de business dan un certain nombre de cas. Mais en vérité, « l’asphyxie » tient du fait que la plupart de ces lieux de culte sont des locataires. Oui, beaucoup d’Eglises louent les bâtiments qu’elles occupent, paient le courant et l’eau, parfois d’autres choses. Et à présent, elles doivent aussi s’équiper contre la pandémie. Tous les lieux de culte y sont tenus, pas seulement les églises…

  4. beka dit :

    Dans cette histoire de fermeture des lieux de culte, l’impression que laissent les autorités publiques est assez incompréhensible. Et amènent à s’interroger.

    En effet, comment peut-on insister avec autant de rigueur de laisser les églises portes closes et autoriser ces petits restaurants des rues, où les assiettes déjà utilisées par des dizaines de consommateurs au statut du Covid-19 incertain, sont lavées dans une même bassine, avec la même eau, parce qu’entre autres raisons, la SEEG ferme tous ses robinets dans la journée ? Comment comprendre que députés et Sénateurs se retrouvent aussi souvent dans les mêmes conditions qu’à l’église, sans que cela interpelle les autorités concernées afin qu’ils en tirent les conséquences ? Comment comprendre que les places assises dans les taxis s’échangent aussi régulièrement et aussi facilement entre des clients au statut virologique incertain, sans que cela ne conduise à l’immobilisation de ces véhicules ou, tout au moins, à la mise en application des mesures d’hygiène et de nettoyage qui s’imposent en pareilles circonstances ? Comment comprendre que tout le monde peut fabriquer des masques de protection, les vendre massivement dans la rue, sans que les autorités sanitaires ne s’assurent au préalable que ces dispositifs sont aux normes et peuvent réellement protéger leurs acquéreurs ?

    Interdire l’ouverture des lieux de culte en permettant tous ces anachronismes amène en effet à s’interroger sur cette insistance des autorités à garder clos les lieux de culte au Gabon. Mais ne suffit pas à susciter ce climat d’affrontement qui se profile à l’horizon. Il est temps que les autorités se prononcent sur cette ouverture tant souhaitée des lieux de culte, en vérifiant que les dispositifs qu’elles ont préconisés sont bien en place.

  5. Spirit dit :

    Beka,
    Merci pour ton raisonnement percutant

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