Près de 12 ans après la modification de décembre 2011, le Gabon entend repousser l’âge de départ de la retraite des fonctionnaires civils de 60 à 62 ans. Le texte y relatif a été présenté aux députés par le ministre de la Fonction publique. Louise Boukandou justifie la modification envisagée par la recherche de l’équilibre financier de la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF).

Louise Boukandou (en exergue), ministre de la Fonction publique. © GabonReview

 

Au Gabon, l’âge de départ à la retraite devrait passer à 62 ans pour les fonctionnaires civils. Si la décision avait été adoptée lors du Conseil des ministres du gouvernement de Transition du 7 février 2024, en ce mois d’avril 2024, le ministre de la Fonction publique a soumis, pour examen et adoption, le texte y relatif. Notamment, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance 003/PR/2024 du 8 février 2024 portant modification de l’article 149 de la loi n°001/2005 du 4 février 2005 portant Statut général de la Fonction publique. Un texte qui concerne particulièrement l’arrimage des pensions au nouveau système de rémunération (NSR) et vise essentiellement la modification de l’âge de mise à la retraite de 60 à 62 ans.

«Cette modification se justifie par la recherche de l’équilibre financier de la Caisse des pensions et des prestations familiales qui passerait par le maintien de la cotisation sociale des agents civils de l’Etat, de deux années supplémentaires pour ceux pouvant être atteint par la limite d’âge, afin d’élargir l’assiette des cotisations», a expliqué le ministre de la Fonction publique. À en croire Louise Boukandou, il s’agit, par cette démarche, d’assurer la durabilité du régime général des pensions au Gabon, tout en redynamisant la CPPF.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    A supposer que cet équilibre financier tant recherché ne soit pas atteint dans les deux ans à venir, allez-vous de nouveau reporter l’âge de la retraite à 65 ans? [1].

    On ne peut pas parler de la question de l’âge de la retraite et l’équilibre des comptes sociaux sans mettre à table la question du chômage des jeunes diplômé.es à la recherche d’un (premier) emploi.

    Il est important que les entreprises bénéficient d’incitations fiscales pour embaucher les jeunes. S’il y a plus de cotisants, alors les mesures de recul de l’âge de la retraite ne seront pas nécessaires. Les comptes sociaux s’équilibreraient d’eux-mêmes. Voire ils seraient positifs.

    Il me paraît donc simpliste de modifier un seul paramètre pour équilibrer les comptes sociaux. En l’occurrence dans ce cas précis il n’y a aucun élargissement de l’assiette. Mais plutôt une prolongation de la durée de cotisations. Élargir l’assiette suppose qu’il y ait plus de cotisant.es.

    C’est aux jeunes générations de financer la retraite de leurs parents. Une retraite se prépare. Il faut peut-être à l’avenir créer des plans de retraite privée « defiscalisés ». En France, c’est à François Fillon en 2000 que l’on doit ce régime privé de retraite.

    Supposons que vous versez 10000 Fcfa dans un compte privé (non délocable) pendant 40 ans à intérêts composés 5% nets de frais de gestion. A la retraite, vous touchez : 10000×40×12×1.05= 5.040.000 Fcfa.

    [1] En Suisse, l’âge de la retraite est de 65 ans. Un récent référendum a dit « non » à une prolongation de l’âge de la retraite à 66 ans.

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